2.2.7. Mise en pratique du MEC
dans la communauté
Les mécanismes d'engagement citoyen exigent beaucoup de
patience, la persévérance, la détermination,
l'abnégation, l'esprit de créativité et de partenariat, la
constance et un leadership transformationnel. Il faut être suffisamment
outillé pour convaincre ses interlocuteurs et avoir également une
capacité de mobiliser et fédérer les acteurs. C'est ici,
où les séances des formations, de remise à niveau et de
sensibilisation des communautés valent leur pesant d'or, a
martelé BULABULAMVULA Guy, expert en Engagement Citoyen de DAI au
programme gouvernance intégrée, PGI en sigle.
Il est de toute notoriété scientifique que pour
qu'une communauté se développe, ses membres, encore moins, toutes
les composantes arrivent impérieusement à prendre conscience de
la précarité de leurs conditions d'existence par un diagnostic
référentiel objectif, afin d'aspirer au changement par une
décision éclairée et responsable pour inverser les
tendances en s'engageant dans la recherche des solutions aux problèmes
de développement qui sont les leurs. Cette détermination est
suscitée par une prise de conscience éclairée qui
amène à l'appropriation des actions de changement.
2.2.7.1. Engagement
L'engagement constitue une étape très importante
dans le processus de changement social. Il est la résultante d'une
conviction personnelle qui incite un individu ou groupe d'individus à
prendre une décision ferme de se lancer dans une action. C'est un
état d'esprit qui amène à une prise de conscience
conduisant à une volonté éprouvée de changement.
Cette détermination engendre la participation active. L'engagement
devient donc une condition essentielle de la vie collective.
L'engagement des citoyens repose sur la conviction que les
gens doivent et veulent participer aux décisions qui touchent leur vie.
En termes simples, les citoyens sont « engagés » lorsqu'ils
jouent un rôle actif dans la définition des enjeux, l'examen des
solutions possibles et la détermination des ressources ou des
priorités où orienter l'action.
2.2.7.2. La participation
La notion de participation peut être définie
comme le fait de partager quelque chose avec d'autres. Ce « quelque chose
» peut être un objet, une activité, un pouvoir.
Ainsi, la participation des populations locales à un
projet de développement signifie leur engagement dans le processus de
prises des décisions qui s'y rattachent. On peut distinguer
différents types de participation selon les mécanismes qui leur
font prendre corps. En se basant sur des facteurs tels que la motivation des
individus et les modes de mobilisation, MEISTER (1977) a élaboré
une typologie de participation qui est demeurée un classique.
Il existe cinq types de participation :
1. La participation de fait, fondée
sur la tradition qui regroupe des personnes ayant certains buts en commun, par
exemple les groupes d'âge ou de métier. Le recrutement des membres
n'est donc pas volontaire, mais de fait. La participation dans ce cas a pour
fonction de renforcer les traditions.
2. La participation volontaire se
déclenche sans l'aide d'une animation quelconque lorsque des personnes
partageant certains intérêts décident de se grouper en
syndicat, en coopérative ou en parti politique pour défendre
leurs intérêts. Le recrutement se fait de façon volontaire
et la participation a pour fonction sociale de satisfaire les besoins nouveaux
de la collectivité et de faciliter l'adaptation des membres de celle-ci
aux changements sociaux.
3. La participation spontanée renvoie
à une participation entièrement volontaire et sa
spontanéité tient au fait que les circonstances d'habitat
(voisinage) ou d'affinité quelconque (cliques) ont mis des gens
ensemble. Le recrutement se fait spontanément et la participation
répond à des besoins d'ordre affectif et psychologique.
4. La participation provoquée est
suscitée par des animateurs pour encourager des comportements
jugés nécessaires pour une meilleure adaptation au changement
social. Le recrutement est donc provoqué par la sensibilisation pour
remplir une fonction d'adaptation.
5. La participation imposée est
provoquée selon des normes établies par des animateurs
extérieurs au groupe, comme dans le cas des règles
imposées pour la distribution de l'eau d'irrigation. L'engagement est
obligatoire puisqu'il est nécessaire au fonctionnement d'un programme ou
d'un projet.La « participation véritable » peut avoir lieu
à différents stades de la préparation, de la planification
et de la mise en oeuvre d'un projet, mais la clé de l'EC consiste
à écouter les citoyens et à utiliser leurs idées
efficacement (YAO ASSOGBA, 2008, p.34).
Selon le Chef de travaux KAPINGA MUAMBA Sophie dans son cours
de Développement Communautaire I, qui dit « Participation »
sous-entend participer au pouvoir. C'est l'accès réel des hommes
aux décisions qui les affectent qu'ils considèrent comme
importantes.
Favorisant le travail en synergie, la participation met les
acteurs en confiance, permet l'appropriation des actions à mener par
toutes les parties prenantes, responsables les participants, favorise la bonne
gestion des activités par les acteurs concernés. Elle favorise
l'esprit d'initiative, la prise des décisions concertées et la
cohésion des membres de groupe qui par conséquent, deviennent
responsables.Il y a participation lorsque tous les groupes
d'intérêt au sein de la communauté sont consultés
avant de prendre une décision. On tient compte de tout un chacun pour
l'exécution de la décision « principe de self help
». La participation conduit à : la responsabilisation,
l'appropriation (Wonership), la bonne gestion des activités, l'esprit
d'initiative, la prise de décision (Yao ASSOGBA, op.cit.).
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