0.2.ETAT DE LA QUESTION
Pour analyser et démontrer l'impact du mécanisme
d'engagement citoyen à l'amélioration des conditions
socio-économiques des communautés locales dans la province du
Kasaï centrale, l'organisation et l'orientation d'un travail scientifique
exigent, avant de s'y pencher ou de s'y lancer de faire la recension des
travaux précédemment produits en rapport avec la
thématique ou domaine de recherche sous examen.
L'Etat de la question est définie selon MUKADI
Luaba(2012-2013) comme « un inventaire de tous les travaux qui
existent sur le problème traité ainsi que, leurs
problématiques respectives afin de découvrir, ce qui n'a pas
été abordé ou ce qui a été mal abordé
ou abordé en partie, pour greffer sa problématique à
lui ».
Pour KABEMBA Tubelangane, B.A., (2014, p17.), Il s'agit de
parler des auteurs qui ont abordé dans le même domaine que nous,
enfin de faire une démarcation sur nos recherches avec les leurs.
L'auteur présente l'originalité de son sujet par rapport aux
écrits précédents. En effet, il présente un
inventaire critique des études et travaux antérieurs et
précise, l'apport et les limites de chaque oeuvre pour enfin
dégager l'originalité de son étude (MUAMBA Bakatubenga,
T., 2016-2017).
Pour nous, la revue de la littérature fait mention de
la quintessence des travaux antérieurs par rapport au sujet
d'étude de leur démarche, des conclusions. Par conséquent,
l'objet d'étude n'est pas nouveau, il a été abordé
par nos prédécesseurs des différentes manières et
sous d'autres angles.
D'une manière non extensive, voici quelques chercheurs
ayant abordé l'étude sous cet angle :
1. NOLEX FONTIL,
dans son mémoire de troisième cycle intitulé
« projets de développement communautaire en
Haïti : méthodologie d'analyse des besoins
locaux », département de gestion et administration,
management de projet, l'Université Senghor d'Alexandrie, 2009.
Dans cette étude scientifique, l'auteur démontre
que Les projets de développement communautaire sont, pour Haïti
comme tous les autres pays frappés par le mal du
sous-développement, un moyen judicieux de lutter contre la
pauvreté et la faim selon les termes des Objectifs du millénaire
pour le développement de 2000-2015 (actuellement contenus dans les
Objectifs de développement durable à l'horizon 2030, ODD 1 et 2).
Ils sont une composante de la nouvelle approche du développement, le
développement local, qui vise à faire participer les citoyens des
collectivités au développement national et d'en partager les
résultats directs.
Ces projets s'orientent vers une catégorie
spécifique de la population qui a toujours été
négligée et exploitée à cause de leur situation
socio-économique marginale, de leurs moyens économiques
précaires et de leur faible pouvoir revendicatif ; ces personnes
n'ont jamais pu prendre part aux décisions concernant leur propre
destinée.
Après environ deux décennies d'interventions
pour une meilleure condition de vie des communautés en
difficulté, projeteurs, spécialistes du développement,
responsables politiques réalisent que les impacts de ces interventions
sont plutôt faibles sur la réduction de la pauvreté dans le
contexte socio-économique haïtien.
Certains estiment que les activités conduites ont un
trop grand écart par rapport aux vraies attentes des communautés
cibles. D'autres, par contre, pensent que l'objectif des projets communautaires
reste noble, mais, la prise en charge post-projet par les
bénéficiaires qui n'est pas efficace. Sur le terrain, la question
se pose sur la démarche du choix des interventions, en particulier,
l'efficacité des processus suivis et des outils utilisés.
2. KAMAL El-Bata, dans sa thèse de
Doctorat en Sciences Administratives : « la gouvernance
synergique: une stratégie de développement local cas des
municipalités régionales de comité
québécoise », l'auteur de cette aventure
scientifique a montré par ailleurs que , la
gouvernance synergique du développement local (GSDL) d'une MRC est une
notion très récente qui vise à améliorer les
capacités organisationnelles, l'équilibre démocratique
territorial, le développement des compétences humaines, les
rapports entre les acteurs et à accroître la participation
plurielle à la prise de décisions ainsi que la gestion
concertée et stratégique du territoire.
L'objectif initial de cette thèse a été
de comprendre et d'identifier les mécanismes et les principes sur
lesquels repose le concept de gouvernance pour, par la suite, le
présenter sous son mode synergique comme stratégie de
développement local des MRC. Pour l'auteur, La gouvernance synergique
désigne l'ensemble des facteurs politiques, sociaux et organisationnels
qui sont stratégiquement planifiés par l'ensemble des parties
prenantes d'une collectivité en vue d'étudier, d'analyser et de
concevoir des mécanismes visant à mieux gérer tout
processus de développement local. Ces mécanismes, concernent
principalement la concertation dans la cogestion des actions collectives, la
démocratie participative, l'évaluation transversale, la gestion
du pouvoir et la formation à la gouvernance. Il conclut en soulignant
que les politiciens, autant la société civile que le
privé.
En effet, il y aurait, d'une part, une meilleure
compréhension des dynamiques sociales, politiques, et
organisationnelles, et, d'autre part, il serait plus facile de se les
approprier pour un meilleur usage ultérieurement.
Ensuite, il a énoncé que le principe de synergie
peut être un facteur d'efficience de la gouvernance d'une MRC.
D'ailleurs, lorsque les acteurs parviennent à mieux comprendre les
enjeux du développement local (les territoires de la MRC), les
collectivités (municipalités) peuvent alors envisager
l'amélioration de la réalité qui les entoure.
Nous pouvons donc conclure que plus grand est le nombre
d'acteurs qui visent la synergie, plus importante est l'appropriation des
enjeux de la gouvernance locale et, ainsi, plus grandes sont les chances
collectives de transformer les milieux.
3. TAGUET Younes, dans son mémoire de
DEA sur la « Gouvernance territoriale et développement
local : Illustration par le cas de la zone d'activités de la commune
d'El-KSEUR », Université A. MIRA de Bejaia
d'Algérie, 2014 ; après avoir posé sa
problématique relative à sa thématique et mené des
recherches y relative, cet éminent économiste est arrivé
à la conclusion selon laquelle, La gouvernance territoriale est
aujourd'hui une condition nécessaire à l'aboutissement des
projets de développement local. Elle se fait par la coordination, la
concertation entre les différents acteurs de la localité et
l'instauration d'une démocratie participative.
C'est dans ce cadre, que s'inscrit la problématique
portant sur la déduction d'existence ou non d'une gouvernance
territoriale au sein de la commune d'EL KSEUR et son apport quant aux projets
de développement local. Afin d'apporter quelques éléments
de réponse, il a constaté après des enquêtes sur le
terrain que l'inexistence de proximité organisationnelle et
institutionnelle entre les acteurs de la commune d'EL KSEUR entrave
l'émergence d'une gouvernance territoriale. Celle-ci se répercute
négativement sur le développement local.
Dans le souci d'affirmer ou d'infirmer ses hypothèses,
il a mené une enquête de terrain auprès des
différents acteurs de la commune d'EL KSEUR (Collectivités
Locales, Entreprises, Associations, Partis politiques, ...). Suite à
l'analyse et l'interprétation des réponses au questionnaire
élaboré d'une façon ciblée afin de répondre
aux préoccupations précises, l'auteur a constaté qu'il
existe une gouvernance territoriale dans la commune d'EL KSEUR.
Cependant, celle-ci est jugée médiocre, voire
tendant vers l'inexistence. Il ressort, également, qu'il faut mettre en
place des éléments qui peuvent garantir la réussite et
l'aboutissement des projets de développement local par la participation
des acteurs au processus de prise de décision, le renforcement de la
coordination et la concertation entre les différents acteurs de la
commune.
4. NGOYI TUELEKEJI Jean Paul, dans son
mémoire de licence, sur « problématique de la
participation communautaire au processus de développement de la ville de
Kananga, expérience de l'INADES-FORMATION » (2019-2020
à l'ISES/KANANGA).
Dans ce travail, l'auteur montre que la participation
communautaire aux actions du développement est la clé de voute de
la réussite et de la durabilité de celles-ci. Il met en exergue
le rôle prépondérant et prémonitoire des
organisations à assises communautaires (OAC) comme acteurs
endogènes qui doivent éveiller la vie dans les communautés
en lui apportant du sel pour son assainissement, la vivacité du milieu
vient des activités et de l'ambiance qu'apportent les OAC dans les
leaders d'opinion et dans les membres de la communauté.
Chaque ménage est appelé à poser des
actes palpables au bénéfice des membres de famille, du quartier,
de l'église et de la collectivité. L'Etat a le rôle
d'entreprendre des ouvrages d'intérêt public et communautaire lors
que les citoyens sont conscients et convaincus de participer. La participation
ayant pour secteur cible la conscience des bénéficiaires.
5. NGALAMULUME KAYEMBE Freddy, dans son
étude sur la problématique de la participation des
populations au développement local. Cas de la commune Agro-pastorale de
Lukonga, l'auteur fait état de lieu pour réaliser la
théorie du développement local participatif et celle de la
décentralisation pour corroborer la participation des populations de
Lukonga aux actions de développement de leur localité.
Néanmoins, n'étant pas associées à
toutes les étapes des programmes et projets, cette participation reste
tributaire du statut social des acteurs de la zone d'étude. Ces
ainés scientifiques sus-ventés ont abordé la participation
communautaire et son incidence dans le processus de développement.
Cependant, pour se démarquer de mes
prédécesseurs, estimons-nous que promouvoir l'engagement citoyen
est la seule voie par excellence d'éveiller la conscience de toutes les
parties prenantes au travers un encadrement de ces dernières afin d'un
engagement participatif au développement durable et intégral des
entités territoriales décentralisées voulu par la
constitution du 18 février 2006 ainsi que la loi organique sur la
Décentralisation.
|