CHAPITRE VI DISCUSSION ET COMMENTAIRE
Le secteur informel des AVP reste une source non
négligeable d'emploi en milieu urbain spécialement dans les
villes des pays en voie de développement comme la RDC.
Au cours de notre enquête 23 femmes vendeuses ont
été interviewées dans le site de l'étude, avec une
prédominance totalement féminine, parce que la vente des
denrées périssables est un domaine propre aux femmes dans notre
pays.
1. Age
Nous constatons que près de 43,5% des femmes vendeuses
avaient un âge supérieur à 35ans.
Ce qui se justifie par le fait que la plus part de nos
enquêtées sont mères de famille et disent avoir cette
profession comme principale source de revenue.
Nos résultats corroborent avec ceux de SANE(2010), qui
a travaillé sur « la distribution de viande dans la ville de
Dakar» et a rapporté que l'âge moyen de ses
enquêtés était d'environ 34 ans.
2. Niveau d'étude
Nous constatons que près de 39,1 % des femmes vendeuses
se sont limitées à l'école secondaire.
Ce résultat peut s'expliquer en RDC ou les filles
abandonnent plus tôt les études que les garçons d'où
elles sont soit prises précocement en mariage, soit elles s'investissent
dans l'emploi, celui-ci n'exigeant pas de diplôme, et un fond minime de
démarrage.
3. Les mesures d'hygiènes appliquées
Nous ne constatons que 90% des points de vente de nos
enquêtées étaient situés près des poubelles
publique, d'une passerelle, d'une dalle etc.
Ils sont également exposés à la
fumée des voitures, de la poussière et autres micro-organismes
présent dans l'air.
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? L'élimination des déchets
L'élimination des déchets est une
préoccupation universelle dans cette étude d'où 73,9 % des
femmes vendeuses a utilisée des poubelles publique parfois même
sans couvercle.
Les déchets sont mal gérés à cause
de l'absence d'infrastructure d'hygiène, de service d'assainissement de
base et également par manque de synergie d'action des responsables
sanitaires et de la communauté.
Ces problèmes se traduisent par une hygiène
défectueuse qui offre des conditions bioécologiques favorables au
développement des germes pathogènes responsables des nombreuses
maladies qui sévissent dans notre pays et dans la ville de Likasi d'une
manière particulière.
Ceci est confirmé par DEGGEY en 2011, qui dit que
l'absence d'un système d'évacuation des déchets, des eaux
usées ainsi que l'accumulation des déchets ont entrainés
la survenue d'un TIAC.
? Hygiène des mains
Nous constatons que seulement 69,6% des FV ne se lavent pas les
mains avant
le service.
La transmission humaine est d'autant plus importante lorsque
l'hygiène des mains est absente et que les contacts sont plus
prolongés lors de la manipulation des aliments, en effet la transmission
oro-fecale est responsable de l'extension de la contamination des aliments au
sein des personnes manipulatrices des aliments.
? Le port d'une tenue spécifique
Nous constatons que 83% des FV ne mettent pas une tenue conforme
au
métier.
L'absence d'une tenue spécifique est identifiée
comme un facteur de risque majeur de
contamination de la viande vendue sur la rue.
? La présence d'une licence ou d'un certificat
médical
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Il ressort de notre enquête que 78 % des femmes
vendeuses ne possèdent ni licence de vente ni un certificat de vente.
Ceci sous-entend que cette branche économique
échappe totalement au contrôle des services de l'Etat
congolais.
Ceci donne également lieu au non-respect des mesures
sanitaires requises. ? Les modes de conservation
Nous avons constaté que 52,1 % des femmes vendeuses
conservent leurs denrées périssables dans un bac à glace
et se servent d'un plateau pour les exposés
Ceci traduit tout d'abord le non-respect de la chaine de froid
et donne lieu à une altération rapide de la viande.
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