WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse critique de la crise de l'éducation scolaire chez Ivan Illich.


par Emmanuel De Marie MUSA MBWISHA
Institut Supérieur de Philosophie/KANSEBULA - Graduat en philosophie 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

0.4. État de la question

De nombreux chercheurs se livrent à comprendre et à interpréter la pensée qu'Illich a léguée comme héritage à ses postérieurs. Ainsi il n'est pas étonnant de voir l'ampleur de la pensée illichienne. Consultant notre bibliothèque, nous n'avons trouvé aucun travail de fin de cycle sur Ivan Illich. C'est pour la première fois que nous abordons dans notre Institut, cet auteur sur le plan de la philosophie de l'éducation et estimons avoir ouvert la voie à de nombreux chercheurs et d'autres  étudiants de notre Institut à aborder la question de l'éducation sous l'angle philosophique sur les traces illichiennes, c'est aussi une manière de faire connaître la pensée d'un philosophe original mais encore méconnu et moins étudié dans notre monde universitaire.

0.5. Notice biographique

Ivan ILLICH, que certains appellent abusivement l'insoumis est ce scientifique, érudit, humaniste et polyglotte, surtout connu pour ses prises de position contre toutes les institutions sociales, l'un des penseurs les plus importants, les plus originaux et les plus prophétiques de la seconde moitié du XXe siècle.  Il est présenté comme un anarchiste, un gauchiste, un doux rêveur, un critique radical des institutions, un précurseur de l'écologie politique, un pionnier de la décroissance, un catho de gauche, un autogestionnaire, un utopiste. Parfois son oeuvre est divisée en deux et certains auteurs parlent d'un premier Illich, l'auteur de pamphlets traduits en plusieurs langues (Libérer l'avenir, Une société sans école, Énergie et équité, La convivialité, Némésis médicale) et dont les propos ont provoqué d'innombrables débats ; et d'un Illich de la maturité, moins médiatique, quasi oublié, devenu professeur itinérant, une sorte d'intellectuel nomade aux essais ardus et aux interventions ciblées.1(*) C'est pendant cette période qu'il dira, à propos de ses pamphlets des années 70 : « Je prends l'entière responsabilité de mes écrits, mais ces écrits ont été rédigés sous forme de pamphlets s'accordant à l'époque où je les ai écrits. Je trouve sidérant, par ailleurs qu'ils existent toujours et qu'on en parle encore aujourd'hui, c'est extrêmement agréable, j'en suis flatté »2(*)

À l'occasion de sa disparition sur la terre des hommes en 2002, Denis Clerc écrit ceci sur lui :

« En scrutant ses idées de près, la pertinence de ses analyses demeure entière. Mais, un peu comme le soleil, il semble dangereux de les regarder en face, tant leurs conséquences pourraient être corrosives, si elles devaient être prises au sérieux. Car les critiques formulées par Ivan Illich sont corrosives. Qu'on en juge : la médecine rend malade plus qu'elle ne guérit, l'automobile fait perdre plus de temps qu'elle n'en fait gagner, l'école déforme plus qu'elle n'éduque».3(*)

Ce penseur à la pensée pensante dérangeante est né à Vienne, en Autriche le 4 septembre 1926 ; même si le jeune Ivan est, comme son père, catholique, la famille tout entière, interdite d'emploi, doit quitter l'Autriche en 1942 pour l'Italie, expulsée par les lois nazies à cause de l'origine de sa mère. En effet, il s'installe en Italie, sans le père qui meurt pendant la guerre. Ivan Illich termine ses études secondaires à Florence puis il entre à l'Université Grégorienne de Rome et il est ordonné prêtre après avoir étudié philosophie et théologie. Il obtient un doctorat en histoire à l'université de Salzbourg. Il aurait pu devenir diplomate au Vatican : il choisit de partir à New York, où il est nommé en 1952 curé d'une paroisse populaire. En 1956, il devient vice-recteur de l'Université Catholique de Porto Rico. Il y crée l'Instituto de Communicacion Intercultural où l'apprentissage de la langue espagnole est prétexte à découvrir la diversité et la richesse des cultures, il la quitte en 1960, suite à un conflit avec sa hiérarchie.

Il part au Mexique, à Cuernavaca, où il crée avec Valentine Borreman, le CIDOC : Center for Intercultural Documentation. un lieu sans équivalent ailleurs : un carrefour où, en lien avec des intellectuels du monde entier, on tente de jeter des ponts entre cultures et connaissances, de la psychanalyse à la sociologie en passant par la pédagogie et l'économie, Le CIDOC est une université libre, sans hiérarchie, sans professeurs, sans diplômes.
Le CIDOC connaît une renommée internationale. Illich le ferme de façon arbitraire, en 1976, après l'avoir, en 1968, sécularisé. Il renonce à ses fonctions ecclésiastiques en 1969 et quitte définitivement le Mexique en 1980 pour s'installer en Europe. En 1990, il apprend qu'il a un cancer du cerveau et décide, fidèle à ses pensées et à ses jugements sur l'institution hospitalière, de se soigner lui-même. Il meurt le 2 décembre 2002 à Brême, en Allemagne. Sa préoccupation tout au long de sa vie est de trouver des moyens éducatifs permettant de transformer chaque moment de la vie en une occasion d'apprendre, en dehors du système scolaire ou dans une école repensée.4(*)


* 1 Cf. T. PAQUOT, Introduction à Ivan Illich, Paris, Éditions La découverte, 2012, 3.

* 2 D. CAYLEY, Entretiens avec Ivan Illich, traduit par Paule Noyart, Montréal,Éditions Bellarmin, 1996, 164.

* 3 http://www.alternatives-economiques.fr/site/nouvelles_pages/210_005.html, consulté le 25 mars 2020, à 15h42.

* 4 Cf. https://www.reseau-canope.fr/ivan-illich, consulté le 26 mars 2020, à 17h24.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote