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Analyse critique de la crise de l'éducation scolaire chez Ivan Illich.


par Emmanuel De Marie MUSA MBWISHA
Institut Supérieur de Philosophie/KANSEBULA - Graduat en philosophie 2020
  

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3.4. Conclusion

En concluant ce troisième chapitre qui a porté essentiellement sur l'appréciation critique de la théorie éducative illichienne, nous pouvons dire, comme pour toute oeuvre humaine, que la pensée éducative développée a ses limites et bien sûr que oui ses mérites. C'est ainsi que le premier point de ce chapitre a relevé trois grands mérites : le premier mérite illichien est celui de l'éveil de conscience pour une éducation juste, son oeuvre nous interpelle, remet en question l'organisation de l'éducation afin que l'État et les gestionnaires scolaires prennent conscience d'assurer les chances égales d'enseignement à tous. Le deuxième est celui du questionnement sur le rôle de l'école, tout en distinguant l'école de l'éducation, le rôle de l'école pour la société doit être clairement défini, une occasion de fixer des finalités scolaires dignes en élaborant des programmes suivant une politique scolaire s'inspirant d'une philosophie de l'éducation visant à surmonter la crise des systèmes scolaires tout en prônant une éducation libératrice et conviviale. Le troisième mérite illichien est la valorisation du tiers milieu éducatif. Illich, en bon philosophe de l'éducation, nous force de reconnaître que l'éducation ne doit pas être monopolisée par l'école et la famille, il nous faut un troisième milieu beaucoup plus important, question d'une éducation diversifiée et de la promotion des capacités individuelles des jeunes pour le bien de la société.

Le deuxième point de ce troisième chapitre s'est attelé à démontrer les limites de la pensée éducative illichienne. Ainsi, trois grandes limites ont été également maintenues. La première limite est l'illichisme comme théorie utopique, Yao Assogba montre que cette théorie n'est d'une utopie monastique, car seule l'école peut garantir la qualification des individus à des postes de travail ; la deuxième limite relevée est la conception de sa pédagogie où il prône les réseaux éducatifs comme moyen alternatif de l'école, ces réseaux semblent illimités car ils sont envisagés univoquement dans des applications pragmatiques et immédiates. La troisième limite est celle du caractère obligatoire de l'école, si nous rejetons l'école, nous subirons la perte de protection des enfants que l'école assure, non seulement comme une simple garderie, mais surtout pour transmettre l'apprentissage et notre savoir ne sera qu'une masse incohérente de savoir-faire sans règles et sans principes, et nous perdrons du coup la formation morale spécifique que l'école assure à tous les siens.

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