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L’enseignement des systèmes techniques automatisés.


par Ibrahim HIDRI
Institut Supérieur de l'éducation et de la formation continue - Mastère de recherche en didactique de physique et technique 2014
  

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Annexes

Une grande partie des recherches en didactique des disciplines portent sur les conceptions des élèves. C'est d'ailleurs grâce à ces recherches qu'on a pu identifier « le raisonnement causal linéaire » étudié par Laurence Viennot (1979), le raisonnement séquentiel en électrocinétique (Closset, 1983), etc. Ces recherches sont à l'origine du développement actuel des didactiques.

L'enfant, dès ses premiers contacts avec la vie, se trouve confronté à un monde qui l'interroge. Il va rapidement chercher à répondre à ces questions, seul ou en interaction avec son entourage. L'adolescent et l'homme adulte continuent de la même manière à chercher des réponses aux questions que soulèvent leurs interactions avec le monde qui les entoure. Les réponses fournies, les descriptions de la nature qu'elles engendrent sont cependant basées sur un nombre restreint d'observations et ne contiennent pas d'interrogation explicite sur la limite de validité du savoir partiel ainsi construit que nous appellerons, à l'instar de Bachelard, « connaissance commune » ou « savoir commun ».

Ce savoir se satisfait d'une explication plus immédiate et d'un pouvoir prédictif davantage limité aux cas du vécu quotidien sans expérimentation systématiquement construite pour le vérifier ou l'infirmer. Néanmoins cette connaissance se trouve souvent confirmée et renforcée par le vécu quotidien et devient rapidement, pour celui qui la possède, non questionnable, non falsifiable. Les faits nouveaux vont de ce fait être ramenés au connu par un système plus ou moins complexe d'explications. Rarement des expériences nouvelles remettront en cause la connaissance antérieure, l'individu allant même jusqu'à nier l'expérience.

Le savoir ainsi produit est incomplètement structuré et ne constitue pas un système entièrement cohérent. Il l'est cependant par morceaux, par îlots. Il possède souvent une très grande stabilité mais est totalement implicite dans sa construction comme dans son fonctionnement. Il résulte enfin d'un processus de construction essentiellement individuel : c'est le savoir d'un individu, même si, comme le montre de très nombreuses études en didactique, on le retrouve chez de nombreux individus.

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Annexes

Giordan (1992) partage ce point de vue en disant :

« ....L'élaboration des concepts constitue une activité propre de l'apprenant où ce qu'il connaît déjà joue un rôle déterminant. C'est avec cette connaissance préalable qu'il va décoder l'information reçue et tentera de comprendre ce que le professeur attend de lui. »

A l'opposé, le savoir scientifique ne résulte pas d'une construction individuelle. Il a été produit collectivement et historiquement. La connaissance scientifique est, autant que faire se peut, totalement explicite, elle est par essence questionnable, entièrement structurée et cohérente.

Ces différences de nature entre ces deux savoirs font problème au niveau de l'enseignement.En effet, l'esprit de l'élève ou de l'étudiant qui aborde une matière nouvelle n'est pas vierge : il « connaît » déjà quelque chose au sujet de la matière qui lui est proposée. Enseigner ne consiste donc pas à écrire sur une page blanche, d'abord parce que la page n'est pas blanche et ensuite parce que ce n'est pas le maître qui écrit mais l'élève. Il aura toujours tendance à replacer la matière proposée dans le cadre de référence ancien avec lequel il l'appréhende.

De nombreuses études ont montré qu'après enseignement d'une matière, la connaissance commune reste souvent dominante. L'élève accueille dans un savoir possédant déjà certaines structures les connaissances qu'on veut lui apporter. Le plus souvent l'enseignement échoue à modifier ces structures préexistantes. Les connaissances nouvelles sont seulement plaquées sur le savoir ancien sans le modifier. L'enseignement n'atteint qu'un succès immédiat : dès qu'on modifie les conditions qui furent celles de l'apprentissage, la connaissance commune réapparaît. Elle se transfère de préférence au savoir scientifique.

En voyant les choses sous cet angle, les conceptions se situent alors au coeur même du projet didactique. C'est pour cette raison que les didacticiens (constructivistes) ont accordé beaucoup d'importance au savoir des apprenants en adoptant l'idée que l'on construit ses connaissances à la fois « avec » et « contre » ses connaissances antérieures.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille