L'accès à la justice en milieu ruralpar Bio Marc KORA CHABI Université de Parakou - Bénin - Maîtrise en droit privé 0000 |
4 Chapitre II : Le renforcement des capacitésLe chapitre précédent a été consacré aux mesures juridico-institutionnelles susceptibles d'améliorer l'accès des ruraux à la justice. Dans l'optique de pérenniser cet accès il est important de renforcer aussi la capacité de ces acteurs. Il sera utile à ce sujet d'exploiterdeux pistes. Il s'agit de renforcer la capacité du monde judiciaire (section I), et du monde rural(section II). 4.1 Section I : Le renforcement des capacités du monde judiciaireLe renforcement des capacités du monde judiciaire doit prendre en compte deux axes. Il s'agit de l'acquisition d'une bonne formation aux personnels judiciaires et collaborateurs externes(paragraphe1), mais attribuer une indépendance formelle (paragraphe 2) à la justice pour l'accomplissement de sa mission. 4.2 Paragraphe 1 : La formation du personnel judiciaire et collaborateurs externesL'administration judiciaire doit être rehaussée pour pallier l'insuffisance du personnel aussi bien magistrat que non magistrat. Il est important que, la formation de ce personnel touche particulièrementle secteur de la justice. Un système de recyclage ou formation continue devrait être mis en place à l' endroit des professionnels de la justice (A) et des collaborateurs externes (B). A- La formation des professionnels de la justiceCes formations administrées aux praticiens du droitvontpermettre d'être mieux outillés et bien aguerries pour combler les attentes des justiciables surtoutceux ruraux. Une fois la formation acquise, la politique gouvernementale doit mettre les textes de loi et de jurisprudence qualifiés à la disposition des magistrats. De même, la mise en place des réseaux informatiques internes aux tribunaux et entre tribunaux devrait permettre une circulation plus fluide de la jurisprudence, des documents de doctrine informatisés. Les archives devront être entièrement informatisées afin que le suivi des affaires jugées et en cours de jugement soit plus aisé autant pour les justiciables que pour les juges. B- La formation des collaborateurs externesPrenant conscience de « le juge pourrait difficilement exercer son activité juridictionnelle s'il devrait se contenter de ses informations personnelles... »93(*),ilest nécessaire d'améliorer le professionnalisme de certains agents de sécurité, en l'occurrence les policiers et les gendarmes qui constituent un levier important de la justice au titre de leur qualité d'auxiliaires de justice, notamment en matière pénale. Cette corporation est la cheville ouvrière de la justice. En d'autres termes, la bonne formationdes collaborateurs externes censés apporter la lumière à la justicetrouve son sens. * 93 M. ADAMOU, Op. cit. p115 |
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