La dépénalisation des délits de presse et la protection des droits de la personnalité au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Yacouba GORO Institut des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication - Bac+5 en Science et technique de l'information et de la communication 2016 |
SECTION 2 : LES SUGGESTIONSAu terme de notre étude, il nous est important faire quelques recommandations pour la protection des droits de la personnalité tout en gardant l'esprit de renforcement de la liberté de presse et la protection des droits de la personnalité. Il faut à cet effet renforcer les Moyens d'assurer la responsabilité sociale (MARS). C'est pourquoi il faut notamment : - La tenue,la dynamisation des conférences de rédaction et la création des conseils de surveillance déontologique au sein des rédactions. La conférence de rédaction est un puissant moyen d'autorégulation même si la coopération attendue des journalistes n'est pas toujours au rendez-vous, notamment de la part de ceux-là qui sont allergiques à la critique ; «la crainte de se faire remonter les bretelles par des collègues ou d'être toujours indexé comme celui qui collectionne les fautes professionnelles, amène à faire plus attention dans l'exercice quotidien de la profession. A terme, on obtient une plus-value de qualité des prestations134(*)» - L'édiction d'un code de déontologie par le syndicat des journalistes et les patrons de presse. A ce titre, l'ensemble des dispositions du code peuvent être regroupées en trois types d'obligations ou garanties: les premières concernent le public, qui ne saurait être délibérément trompé (en ce qui concerne la déformation des faits, le mensonge, pour les plus graves fautes). Les suivantes se situent vis-à-vis des sources à l'égard desquelles doit s'exprimer un comportement loyal. Les troisièmes concernent les collègues (pas de plagiat, citer les confrères, etc.), - La mise en place d'un médiateur dans chaque organe de presse pour les questions de négociation et d'arbitrage, en cas de conflit - La mise en place d'un Conseil de presse qui sera chargé de veiller au respect des dispositions du code de déontologie - Dynamiser l'Observatoire burkinabè des médias, en lui donnant plus de prérogatives et de moyens de sanctionner, - Créer un ordre des journalistes. L'ordre pourra adopter une démarche visant à préciser les bases de l'éthique de la profession, tout en créant une instance chargée de statuer. Il s'agit d'un ordre professionnel ou un tribunal d'honneur par exemple. - Renforcer les pouvoirs du CSC en lui permettant de renforcer sa capacité de contrôle. Il faut également améliorer l'image de cette institution qui est vue beaucoup plus par les journalistes comme un père fouettard. - Nombre de journalistes issus de la presse burkinabè manquent de formation initiale à la profession. La solution reste la mise en place d'un mécanisme de collaboration entre l'Institut des Sciences et techniques de l'information et de la communication, ou toute autre structure de formation professionnelle, avec les organes de presse, pour la formation ou le recyclage des journalistes, en vue de les remettre à niveau. Dans cette optique, la compétence et l'adhésion aux valeurs de la profession devaient permettre de rompre avec les violations des règles de la profession. * 134Anicet Laurent Quenum, La conférence de rédaction comme outil d'autorégulation et espace de communication organisationnelle, cas de Radio-Bénin (1990-2000), Mémoire CESTI, Université Cheikh Anta Diop de Dakar-UCAD, Juillet 2004, P.97-98. |
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