II. La violation des règles
d'éthique et de déontologie
La course effrénée, dans le milieu du
journalisme, à la recherche du scoop conduit, le plus souvent, les
journalistes, à des violations des principes d'éthique et de
déontologie. Ce fut le cas de la Radio Oméga annonçant
dans la précipitation, la nomination de l'actuelle ministre de
l'économie et des finances, Rosine Coulibaly/Sory comme Premier
ministre. L'information n'était pas avérée. Il y a aussi
l'exemple du journal en ligne, lefaso.net qui a annoncé la mise en
liberté provisoire de Jérôme Bougouma et de Jean Bertin
Ouédraogo. Cette information fut démentie quelques instants
après par le procureur général.
De même, d'autres atteintes aux droits de la
personnalité, dues à l'inobservation des règles
d'éthique et de déontologie par les journalistes. Il s'agit du
non-respect à la présomption d'innocence, des atteintes à
la vie privée et de la publication des images des mineurs, etc. Un
simple respect aurait pu permettre d'éviter la violation de ces
droits.
III. La pratique
du «gombo»
Les salaires dérisoires des journalistes les exposent
à un phénomène appelé dans le jargon du
métier le «gombo». Cette pratique crée une sorte de
copinage entre les organisateurs des activités et les journalistes. Le
risque de détourner les journalistes de leur position de
quatrième pouvoir et du principe d'objectivité dans le traitement
de l'information est bien présent. Dans cette logique, ils pourraient
être utilisés par certaines personnes pour nuire à
d'autres.
Le constat est encore saillant en ce qui concerne les organes
de presse privée qui peinent à payer leur personnel.
IV. De l'existence d'une instance
d'autorégulation
En plus de la présence d'un organe de régulation
et de contrôle matérialisé par le CSC, un organe
d'autorégulation a vu le jour. Il s'agit de l'Observatoire
burkinabè des médias.
Pour le président de l'Association des journalistes du
Burkina, Guezouma Sanogo, la mise en place de l'Observatoire Burkinabè
des médias (OBM), en tant qu'instance d'autorégulation dont les
associations professionnelles de médias se sont dotées pour
pallier certains manquements des journalistes, vise à protéger
les droits de la personnalité des citoyens. Cette instance des pairs se
donne pour missions, de veiller au respect des règles d'éthique
et de déontologie, de promouvoir et défendre la liberté de
presse, de protéger le droit du public à une information libre,
honnête et complète, de veiller à la sécurité
des journalistes, de constater et de dénoncer les manquements à
l'éthique et à la déontologie, et, en cas que de besoin,
de faciliter des médiations. Il estime que les journalistes se
soumettent aux critiques de ses pairs à travers cette instance.
Pour Amed Koné, le président de l'OBM,
l'observatoire veille au respect des règles d'éthique et de
déontologie de l'information, socle moral qui renferme des principes
fondamentaux tels que le respect de la dignité humaine, des autres
droits de la personnalité, la recherche de la vérité,
l'honnêteté, l'impartialité, la rigueur, la
préservation de la paix et de la cohésion sociale, le respect de
la différence. L'OBM a rappelé plusieurs fois, aux directeurs de
publication, aux rédacteurs en chef et aux journalistes, que toute
reproduction d'un article et /ou d'une production d'un autre confrère
est soumise au respect strict des règles professionnelles,
éthiques et déontologiques.
A cet effet, plusieurs communiqués ont
été publiés pour ramener certains médias à
l'ordre ou souvent, pour critiquer les comportements défaillants de
certaines presses. Il estime alors, que la majorité des journalistes se
soumettent à leur critique, même si aucune sanction n'est encore
intervenue dans la pratique. Mais il reconnait que cela n'est pas une
tâche facile puisqu'il y a toujours des «supers journalistes»
qui n'aiment pas se soumettre aux critiques. Pour lui, l'OBM, en n'étant
pas un père fouettard, accompagne aussi les journalistes dans la
formation.
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