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Agents publics et code de conduite à  Lubumbashi. Cas de la commune de Kampemba.


par Jean-Pierre MUTUMAMBILA MBUKU Matata
Université de Lubumbashi - Grade en sciences politiques et administratives  2019
  

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SECTION 2 : LES CAUSES REELLES DE CE COMPORTEMENT

Dans cette section nous allons traiter sur les causes réelles et déterminantes du comportement lié à l'inapplication du code de bonne conduite de l'agent public. Comme tout chercheur qui vise le changement, il est nécessaire de connaître les causes d'un problème afin de proposer les solutions durables et efficaces. Quelques-unes de ces causes sont les suivantes :

2.1. Un processus de recrutement biaisé des agents publics

Le processus de recrutement est un élément clé pour

l'efficacité de l'organisation puisqu'il permet à cette dernière de
bénéficier des compétences dont ils ont besoin. Et la réussite d'un recrutement repose sur une démarche rigoureuse qui doit tenir compte des procédures sur la sélection des meilleurs.

Ainsi, le recrutement des agents publics est une opération précieuse qui exige beaucoup des délicatesses et des prudences, car il est indispensable que l'organisation s'assure de la performance et de la qualité du personnel qu'il intègre dans son sein. Et dans cette logique, un processus biaisé dans le recrutement du personnel constitue un danger et une charge inutile pour l'existence ainsi que le fonctionnement de l'organisation.

En effet, l'administration publique congolaise plus particulièrement celle de la Commune de Kampemba dans son unité qui gère le personnel de l'Etat notamment la fonction publique ne respecte pas le processus de recrutement des agents publics bien qu'au niveau local, les agents publics de la Commune de Kampemba ne sont pas recrutés mais placés à des fonctions publiques sur base des critères subjectifs et imaginaires qui ne sont pas prévus dans les textes légaux.

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Et selon la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les provinces à son article 5 il est stipulé que « les entités décentralisées jouissent de la libre administration et de I `autonomie de gestion de leurs ressources humaines, économiques, financières et techniques ». 57 Et donc sur le plan de l'autonomie de la gestion des ressources humaines, les entités peuvent recruter et gérer la carrière des agents publics localement. Elles sont désormais idéalement chargées des responsabilités sur l'efficacité de la fonction publique, notamment par le rôle qu'elles jouent dans le recrutement et la gestion de carrière des agents publics de l'Etat. Mais l'état actuel de la décentralisation et ses liens avec les organes centraux de l'Etat engendrent des anomalies évidentes telles qu'une fonction publique locale ne peut véritablement pas être autonome. En effet, la déception de la démocratie locale par le retard de l'organisation des élections communales, étale que le pouvoir central n'est pas prêt à admettre l'autonomie de gestion des ressources humaines aux entités décentralisées. A ce jour, l'État, à travers le Ministère de la Fonction publique au niveau central, demeure le seul organe de la gestion des agents publics de l'Etat dans notre pays.

Le recrutement des agents publics de l'Etat répond à un besoin en ressources humaines nettement identifié au sein de l'entité soit d'un service public, et cela est garanti par la loi portant statut des agents de carrière des services publics de l'Etat à son article 4 qui stipule que « tout recrutement a pour objet de pourvoir à la vacance d'un emploi repris dans le cadre organique d'un service et budgétairement prévu. »58

En effet, la recherche de la satisfaction des besoins d'intérêt général que poursuit l'Etat de par ses entités et services lui exige de disposer d'agents publics sérieux et assidus qui respectent scrupuleusement les règles en interne comme en externe afin d'offrir des services publics de qualité, obéissant aux principes caractéristiques de l'administration que sont l'égalité, la continuité et la mutabilité. Pour cette raison, le recrutement doit s'effectuer sur des modalités qui promeuvent l'excellence et la compétence, et permettre à la Commune de Kampemba de disposer des agents consciencieux et soucieux du travail bien fait.

De manière claire, les conditions générales fixées par la loi sur les modalités de recrutement des agents publics sont violées voire même non respectées manifestement par les autorités communales en complicité avec les autorités hiérarchiques par le simple souci de recruter irrégulièrement leurs membres de famille, des partis politiques, clans ainsi

57 Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les Provinces, In journal officiel de la RD. Congo, Art.5, n° spécial, 2008, p.8.

58 Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l'Etat, In journal officiel de la RD.Congo, Art.4, n° spécial, 2016, p.5.

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59 Décret-loi n° 017/2002 portant code bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la RD.Congo, Art.8, n° spécial, 2002, p.9.

de l'Eglise qui n'ont pas des compétences et connaissances recherchées par l'entité pour assumer une fonction donnée au sein de l'entité. Et souvent, ce sont ces agents publics recrutés irrégulièrement sur base des critères subjectifs qui constituent des éléments perturbateurs de l'ordre statutaire, car ils croient aux parapluies ( c'est-à-dire les autorités qui les ont recruté) et non aux lois et réglés établies par les institutions.

Et selon notre enquête, les agents publics qui sont les produits ou bénéficiaires d'un processus de recrutement, ne travaillent pour l'Etat mais plutôt pour le compte de l'autorité qui les a placés au poste. Ils défendent les intérêts personnels et non ceux de l'Etat, en se comportant selon l'humeur et les attentions de la personne qui les a recrutés tout en ignorant de manière expresse, les règles et principes qui sont prescrits dans le code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat qui donne les lignes phares de conduite du personnel de l'Etat lors de l'exercice d'un service public.

En toute évidence, le code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat est un outil indispensable pour un agent public et cela doit être maitrisé par ce dernier dès son entrée en fonction jusqu'à la retraite. Ainsi, l'article 8 dispose qu' « à son entrée en fonction, l'agent public de l'État doit prendre connaissance du présent Code et le responsable du service de recrutement doit s'assurer que celui-ci l'a lu et compris et s'est engagé par écrit à s'y conformer ».59 Or, à la Commune de Kampemba le code de bonne conduite parait inexistant et non maitrisé par les agents publics affectés à ladite entité,

Il est claire que le recrutement joue un rôle important dans une entité, car un agent public recruté formellement sur base des critères objectifs, exécutera ses tâches fonctionnelles dans le respect des règles établies par l'entité. Mais un agent public recruté frauduleusement sur base des critères subjectifs et imaginaires, remplira ses missions fonctionnelles dans la fraude tout en violant les règles prescrites par l'entité, car lui-même est le fruit de la fraude.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo