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Comportement de l'entrepreneur, de l'intention à  la réalisation du projet. Intéret du développement. Du sentiment d'auto-efficacité chez l'entrepreneur de nécessité.


par Majid Chebrek
IAE Lille - University School of Management  - Master 2 - Management Sciences de Gestion 2019
  

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PARTIE I : REVUE DE LITTERATURE

A. L'ENTREPRENEURIAT

L'entrepreneuriat est un sujet complexe, largement étudié dans la littérature. Qui entreprend ? Pourquoi et comment ? Quelles sont les étapes qui font progresser l'idée d'entreprendre ? Quels sont les facteurs qui influencent ce parcours ? Autant de question auxquelles de nombreuses théories ont tenté de répondre, sans qu'aucune ne fasse consensus. L'entrepreneuriat a ainsi fait l'objet de plusieurs études à travers différentes dimensions : l'approche par les traits (tentative de profilage de l'entrepreneur) en psychologie, l'approche par les faits ou approche comportementale en psycho-sociologie et plus tard l'approche processuelle en science de gestion. En effet, ce sont d'abord des disciplines de sciences humaines qui ont abordé le sujet, ce n'est qu'à la fin du XXème siècle que les sciences d'économie et de gestion tentent de théoriser ce processus. Aujourd'hui, il existe donc de nombreuses théories qui analysent et expliquent le processus entrepreneurial, elles sont synthétisées dans une première sous-partie. Nous verrons ainsi que créer une entreprise résulte d'un comportement lui même influencé par une intention. Cela fait l'objet de théories comportementales qui seront abordées dans une deuxième sous-partie. Enfin, nous approfondirons dans une troisième sous-partie l'étude de l'intention entrepreneuriale à travers un de ses déterminants majeurs : le sentiment d'auto efficacité.

1. Théorisation du processus entrepreneurial

L'approche par les traits qui tente de répondre à la question « qui est l'entrepreneur ? » n'a pas pour vocation d'inscrire l'entrepreneuriat dans un processus, mais plutôt de dresser un « portrait type » de l'entrepreneur. De nombreux chercheurs tels que Stevenson et Jarillo (1990) considèrent ainsi « qu'il est réducteur d'expliquer un comportement complexe (l'entrepreneuriat) en se référant à quelques traits psychologiques ou sociologiques »3.

3 Stevenson, H. H., Jarillo, J. C. (1990). A paradigm of entrepreneurship: Entrepreneurial management. Strategic management journal, 11(5), 17-27

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Les approches processuelles et comportementales quant à elles inscrivent la création d'entreprise dans un cadre spatio-temporel mouvant. Le projet d'entreprise est ainsi tributaire d'un contexte qu'il convient de considérer : « La création d'entreprises cesse d'être analysée comme la photographie instantanée d'un évènement où le créateur est d'abord seul (...) puis n'est plus seul, mais joue toujours le rôle principal (...). Elle devient un film dont le créateur est un des acteurs ; c'est l'approche axée sur le processus entrepreneurial »4.

a) Approche processuelle

Cette approche décrite en sciences de gestion depuis la fin des années 90 impose une vision dynamique. Le processus tel que le définit Jacquet-Lagreze et al. (1978,P.21)5 est "un déroulement de configurations ou d'intéractions concomitantes et/ou successives sous l'effet de régulations compensatrices et amplificatrices propres au système concerné." L'entrepreneuriat est considéré comme un ensemble de configurations et d'interactions en évolution. Il est indissociable de son environnement, en proie à l'effet des régulations du système et donc en perpétuel mouvement. Pour modéliser cette théorie Bruyat6 s'appuie sur une « Configuration Stratégique Instantanée Perçue (CSIP) ». Initialement utilisée en stratégie d'entreprise, cette configuration adaptée à l'entrepreneuriat permet de définir le moteur principal de l'évolution du processus entrepreneurial. Bruyat considère que le comportement de l'entrepreneur naissant est influencée par trois dimensions : son aspiration, ses compétences et ressources perçues et les possibilités de l'environnement perçues. C'est à travers cette matrice que l'entrepreneur va orienter ses choix et sa trajectoire : il utilisera ses compétences et ressources pour être en phase avec ses aspirations, tout en s'adaptant aux possibilités offertes par son environnement. Ce concept révèle l'intentionnalité de l'entrepreneur comme moteur de son comportement : les buts et

4 Hernandez, É. M. (1995). L'entrepreneuriat comme processus. Revue internationale PME: Économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, 8(1), 107-119.

5 Cité par Fayolle, Entrepreneuriat p.61

6 La notion de CSIP de Bruyat, 1993 cité par A.Fayolle dans Entrepreneuriat p.62

objectifs étant au coeur de la matrice, il doit être capable de les formuler et de s'adapter aux dimensions qui les conditionnent (environnement, aspiration, compétences et ressources). Cette vision systémique oblige donc l'entrepreneur à être en perpétuel mouvement entre ces trois dimensions pour atteindre ses objectifs successifs : la création puis la pérennisation de son entreprise.

Figure 1 : la Configuration Stratégique Instantanée perçue

Cette approche processuelle a été étayée par de nombreux autres auteurs7 et met à l'honneur une vision stratégique de l'entrepreneuriat. Dans ce contexte, c'est le plus souvent l'opportunité qui est à l'origine du projet et donc de l'intention d'entreprendre. Le comportement de l'entrepreneur doit ensuite s'adapter aux réalités.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein