WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La pratique réflexive comme levier du changement de posture dans l'enseignement de la modélisation multiphysique


par Mickael CALIXTE
CY Cergy Paris Université - DU Formation de formateurs des personnels enseignants et éducatifs - CAFFA-CAFIPEMF 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3. De la contextualisation dans la pratique réflexive.

Comme l'indique Desjardins (2013, p. 33), les causes de résistance sont multiples. En résumant ses proposquatre phénomènes peuvent l'expliquer :

1) L'injonction de réfléchir : les approches réflexives font passer la réflexion d'abord intime à une réflexion prescrite, obligatoire et publique. Cettetransition est vécue difficilement car elle dévoile ses inquiétudes, ses inaptitudes, ses erreurs.

2) L'évaluation de la réflexion : si la réflexion est l'objet d'évaluation, les étudiants en quête de la réponse attendue pour atteindre le but du formateur adoptent une posture stratégique. Dans ce cas, ils ne sont pas parvenus à susciter un véritable engagement nécessaire dans les approches réflexives.Celles-ci supposent une autre logique dans le but d'une transformation interne profonde. Le formateur devra alors apporter une attention spécifique lors de l'évaluation de la réflexion.

3) Résistance à la réflexion ou à l'écriture : le choix de l'écriture comme médium de l'action réflexive amène une autre variable.Le rapport à l'écriture incluant des phénomènes d'attraction ou de rejet, d'envie ou de peur (Barré de Miniac, 1997, p.12). Le comportement de résistance ou d'engagement pourrait être influencé par le rapport de l'étudiant à l'écriture. Il importe donc de redonner du sens aux activités, accompagner le processus, associer l'orale et l'écriture, travailler explicitement le rapport à l'écritureen permettant tout de même aux étudiants de questionner leur représentation et la pratique.

4) La résistance au savoir : les étudiants sont souvent en quête de recettes et celles-ci peuvent revêtir le sens d'une demande de textualité. Après une définition du savoir scientifique par les recherches de Rey (2002), l'hypothèse retenue est que les étudiants sont à la recherche d'une contextualisation car peu familier des univers conceptuels proposés et ont peu d'expérience.

En m'appuyant sur le quatrièmephénomène expliqué par Desjardins (2013), il me semble intéressant d'intégrer la contextualisation dans mon dispositif de formation puisque c'est ce que recherchent précisément les étudiants stagiaires dans son explication. Elle précise également qu'il convient de favoriser des allers-retours entre conceptualisation et contextualisation. Le réel permet donc de requestionner les théories, de les nuancer ou de poser un regard critique plutôt que « d'adopter une posture de soumission » face à « La vérité ». Desjardins (2013, p. 38) précise que le plus récent courant de professionnalisation qui « marqué par la centration sur le développement de compétences est en soi un appel à la contextualisation », ce qui met en valeur le « retour de la complexité et du réel dans les situations de formation, puisque la compétence est un savoir-agir en contexte(Jonnaert, 2002 ; Roegiers, 2004) ».

Dans son texte, Desjardins (2013, p. 25) défile de manière historique la formation au Québec, où il y a plus de 40 ans la formation était assurée par les universités et la maîtrise d'oeuvre aux facultés d'éducation :

- La première vague de professionnalisation en 1960 recouvrait l'idée d'un enseignement de qualité assise sur des bases scientifiques solides (on retrouve ici le début de la chronologie décrite par Marsollier (2003)).

- Puis en 1980 l'accent est mis sur la complexité de l'acte d'enseigner et prépare les enseignants à faire face à des situations uniques et incertaines et souvent porteuses de conflit aux valeurs (Schön 1983).Il s'agissait de former des enseignants à agir en contexte (Desjardins, 1999) par des « approches réflexives, articulées à l'expérience pratique ».

- Pour la troisième vague (2000) la professionnalisation se poursuit en s'appuyant sur le savoir agir et le cadre de compétences qui préparera l'individu à « agir devant l'instabilité des situations et des contextes ». Ainsi, Desjardins met en avant la nécessité d'une contextualisation dans les formations afin de développer les compétences des enseignants.

En comparant les quatre phénomènes de résistance au descriptif chronologique, je remarque quela contextualisation serait une solution permettant de vaincre la résistance en formation.

En reprenant les phénomènes cités par Desjardins (2013): obligatoire, engagement, rapport à l'écriture, demande de textualité, ces termes sont des causes de résistance. Dans son texte Desjardins (2013)indique qu'il y a une diversité de pratique de formations et notamment dans le domaine de la pratique réflexive et cite différents cadres théoriques. Deux auteurs sont largement évoqués ainsi que leurs travaux (Devey, 1933, 1975 ;Schön,1983, 1987).Devey aborde lui, la pensée réflexive, et Schön la pratique réflexive.

SelonDevey, il est nécessaire de créer des conditions propices à la réflexion, de stimuler la curiosité, de présenter un défi véritable, de développer des capacités langagières et l'acquisition de connaissances préalables pour faire face à l'analyse et à la résolution d'une situation problème.

Quant àSchön, pour développer la pratique réflexive le professionnel doit être placé dans l'action. Devey tranche en 2004 et affirme qu'il « fallait éviter de plonger trop rapidement » le formé dans une situation réelle.

Ces éléments sont également repris par Altet (2013, p. 40).En reprenant ses propos, la pratique réflexive permet aux enseignants de « s'adapter dans différents contextes » et comme le précise Perrenoud (2008), elle pense aussi que la pratique réflexive est la clé de la professionnalisation.

D'aprèsAltet (2013), ce qui est fait en formation professionnelle se base sur la description de Devey (1947) : « c'est la posture et l'expérience réflexive développées initialement qui peuvent amener ensuite à une pratique réflexive ». Devey insiste sur les conditions nécessaires à la réflexion.Altet soutientquant à elle qu'il est nécessaire de mobiliser une théorie de l'activité humaine à deux dimensions (Rabarbel&Pactie, 2005) :

- Activités productrices (finalisées par le traitement professionnel).

- Activités constructrices (activités par l'analyse réflexive).

De surcroît,Desjardins (2013, p. 29)précise qu'il s'agit de porter une attention particulière aux objets « ciblés ». Il faudra à mon sens eten amont de ma formation, décrire ces objets afin que dans l'activité « constructrice », ils deviennent une préoccupation de la réflexion.

Par ailleurs, Altet(2013, p. 48)en rapportant les recherches de Le Mourillour et Hetier(2011) : la posture réflexive doit être réalisée à partir de ce qu'ont réellement fait les stagiaires.

A mon avis, ces deux propos sont deux points importants qui encadrent l'analyse réflexive car le premier va conditionner l'efficacité du second.

Dans un des trois dispositifs rapportéspar Altet (2013, p. 55), cette dernière précise qu'un formateur « a à mettre en place les conditions pour permettre le développement de la réflexivité » et qu'il y a trois niveaux d'objectifs qui ont été traduits sous forme de principes organisationnels.

En reprenant les propos de Altet (2013, p. 55) et selon Vacher,c'est ainsi qu'il devient possible de développer une posture réflexive qui répond aux trois objectifs suivants :

- Amélioration de l'efficience professionnelle ;

- La compétence de travailler en équipe favorisant l'apparition de la réflexivité ;

- Le développement et le maintien de l'activité réflexive.

Pour construire les capacités du praticien réflexif, Vacher (2010) énoncealors quatre conditions :

- La capacité à analyser la complexité ;

- La formalisation de la réflexivité ;

- L'émergence de la perception des décalages dans les analyses ;

- La priorité donnée au questionnement et à l'hypothèse sur la réponse ou la solution toute prête.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera