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2.2. Ville et transport au sahel
Après avoir cerné les
spécificités du sahel africain, nous allons nous
intéresser maintenant aux villes sahéliennes et leur
transport.
2.2.1. Urbanisation dans les villes
sahéliennes.
L'urbanisation rapide des populations est un
phénomène mondial auquel les pays africains et sahéliens
en particuliers n'échappent pas. C'est même un problème
préoccupant pour ces pays, qui sont dans la phase de transition
démographique, caractérisée par une
accélération rapide de la population surtout en milieu urbain.
Les pays sahéliens ont en général un faible taux
d'urbanisation par rapport aux autres régions africaines et mondiales.
Seul le Sénégal se détache avec plus de 50% de citadin en
2003.
Tableau 2.2 : taux d'urbanisation dans les pays
sahéliens
Pays
|
Burkina Faso
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Taux
d'urbanisation (2005) en %
|
18.6
|
33.7
|
23.3
|
51
|
|
Source : Microsoft Encarta, 2009
Cependant, ces faibles taux ne doivent pas cacher
l'accroissement rapide de la population urbaine sahélienne comme nous
montre le tableau suivant
Tableau 2.3 : La population sahélienne totale et urbaine
(en millions) et le niveau d'urbanisation
|
1960
|
1980
|
1990
|
|
Popu. totale
|
Popu. urbaine
|
Niveau d'urbanisat En%
|
Popu totale
|
Popu urbaine
|
Niveau d'urbanisat En%
|
Popu totale
|
Popu urbaine
|
Niveau d'urbanisat En%
|
Burkina Faso21
|
5.32
|
0.53
|
2.5
|
7.19
|
1.34
|
12.7 (1985)
|
8.68
|
2.05
|
15.5 (1996)
|
Mali
|
4.86
|
0.27
|
5.6
|
5.70
|
0.62
|
10.8
|
8.18
|
1.86
|
22.7
|
Niger
|
3.77
|
0.20
|
5.3
|
5.82
|
0.71
|
12.2
|
7.68
|
1.22
|
15.9
|
Sénégal
|
2.85
|
0.85
|
29.8
|
5.60
|
2.15
|
38.4
|
7.29
|
3.11
|
42.7
|
|
Source : travaux WALTPS 1993- 1995,
21 Le niveau d'urbanisation est tiré de la
source : COUREL et LARDINOIS, 1979 ; INSD, 1960-61, 1975,1985, 1996 ; et
OUATTARA, 1982
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La croissance urbaine des villes sahéliennes est en
partie liée à l'accroissement démographique naturel
occasionné par la baisse du taux de mortalité infantile
(58%° au Sénégal en 2008) et un fort taux de
fécondité (7.3 enfant/femme au Niger en 2008). Mais elle est
surtout le résultat d'une migration des campagnes en direction des
villes. La sécheresse dont on a évoqué ci-haut,
caractéristique du sahel africain, la désertification, ou encore
la pauvreté rurale poussent un grand nombre des jeunes villageois
à quitter les campagnes en direction des villes afin bien
évidemment de chercher d'autres perspectives économiques et
sociales.
Cette ruée des jeunes de la campagne vers la ville a
eu comme conséquence l'extension des villes, avec la création des
bidonvilles et un développement anarchique des villes et capitales
sahéliennes ; que ça soit à Niamey, à Ouagadougou,
à Bamako ou encore à Dakar pour ne citer que ces capitales ouest
africaines. La particularité de ces villes qui sont souvent à la
fois capitales politique et économique explique aussi leur attraction et
leur croissance rapide. A Niamey par exemple, la population est passée
de 30 000 en 1960 à 400 000 hab. en 1988 (RÉPUBLIQUE DU NIGER,
1994). A Dakar22, la population a pratiquement doublée de
1980 à 2000 allants de 1.097 298 à 2.326 929 hab.
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