La question de l'exclusion sociale est un
phénomène préoccupant surtout pour les
sociétés développées. Il s'agit
généralement de la question relative à l'accès au
logement, à la santé, ou encore à l'éducation. Mais
pour ce qui est des transports, il s'agit selon MERLIN (1991) d'assurer une
accessibilité minimale qu'il qualifiera de « droit au transport
». Un auteur lui parle de « mobilité de base ».
C'est-à-dire, le droit pour chaque habitant de disposer d'un
service de transport en commun minimal. Pour Eric LE BRETON (2002), «
la mobilité quotidienne est une des dynamiques de l'exclusion.
Toutefois, elle n'a pas le même statut que le logement,
l'éducation, ou la santé ». Nous nous alignons avec lui
pour dire en effet
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que même si la mobilité en elle-même n'a
pas de sens ; rien aussi n'est possible sans mobilité. Nos
activités quotidiennes en dépendent fortement et l'absence de la
mobilité conduit sans nul doute à l'immobilisme. C'est peut
être ce qui a poussé LE BRETON à se poser la question
suivante : «peut-on alors considérer que la perte de
mobilité est la forme la plus déterminante de l'exclusion
sociale? »
En géographie des transports l'accessibilité
est définie comme la capacité d'un endroit à être
atteint à partir d'autres endroits de localisation géographique
différente. (RODRIGUE, J-P et al. 1998), Le rôle du système
de transport est alors déterminant. Puisqu'il doit permettre aux
habitants l'accès à la vie urbaine, à d'autres personnes,
aux activités, aux loisirs, etc. Comme nous l'avons évoqué
ci-dessus ; MERLIN(1991) pense que l'accessibilité se présente de
façon très différente selon le niveau de revenu du
ménage, la position dans le ménage, le cadre géographique
de l'habitat et le niveau de développement du pays où on
réside. Et En parlant des pays développés, il
précise que le principal facteur discriminant est la position par
rapport à l'utilisation de l'automobile et en fait la distinction
suivante en classant les personnes en quatre catégories :
· Les personnes qui ne recourent au transport en commun
ou la marche à pied que de façon volontaire : ce sont des
personnes qui ont l'automobile à leur disposition pour tous leur
déplacement ;
· Les captifs potentiels des transports en commun : ce
sont des personnes qui appartiennent à un ménage motorisé
mais qui n'ont pas l'usage quotidien ;
· Les captifs absolus des transports en commun : ce sont
des personnes qui appartiennent à un ménage non motorisé,
mais résident en un lieu desservi par les transports en commun ;
· Enfin les exclus du système de transport : les
personnes appartenant à un ménage non motorisé et
résidant dans un lieu non ou très mal desservi par les transports
en commun.
Selon MERLIN, la proportion des exclus est surtout important
en milieu rural ou périurbain. Auxquelles s'ajoutent les personnes
à mobilité réduite : personnes handicapées, les
personnes âgées, etc.
Pour les pays en développement, ce qui est le cas bien
évidemment des pays sahéliens, il affirme que le taux de
motorisation étant beaucoup très faible, la très grande
majorité de la population appartient aux deux dernières
catégories : captifs absolus et exclus des transports.