WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Logiques d'aménagement d'un marché urbain ou construction du risque environnemental. L'exemple du marché de Mont-Bouët de Libreville (Gabon).

( Télécharger le fichier original )
par REGIS ARNAUD MOUNDOUNGA NZIGOU
Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis - Master de Géographie Première Année 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II

Le marché de Mont-Bouët dans le

secteur commercial librevillois

Le marché de Mont-Bouët reste à ce jour, le lieu où s'approvisionne la grande majorité de la population librevilloise que ce soit en bien et services, en produits manufacturés ou vivriers.

II.1 - Le secteur de la grande distribution

Le secteur de la grande distribution fournit à la population librevilloise la plus grande partie de son approvisionnement en produits alimentaires, en produits manufacturés. Il se compose essentiellement des filiales de sociétés d'import-export tel : (SODUCO, Pêcherie Nouvelle, SAGAPEA, SOFRIGAB, etc.)22, et qui interviennent principalement dans deux directions :

- l'importation et la distribution de biens d'équipement, outils agricoles, pièces détachées, matériaux de construction, etc. ;

- la distribution de produits de consommation courante grâce à l'ouverture, dans le périmètre du marché de supérettes très fréquentées.

Ce secteur est issu des anciens circuits marchands qui ont façonné l'organisation des échanges en Afrique depuis la période précoloniale. Organisant à l'origine les échanges entre des aires de production complémentaires (produits de la forêt comme la cola, contre d'autres produits de la zone soudano-sahélienne comme le natron23, le poisson séché, le bétail, etc.), ces échanges se sont ensuite accrus pendant la période coloniale et plus encore durant les décennies suivantes, afin de répondre aux exigences de ravitaillement des "troupes" et de la ville naissante en céréales, viande, oléagineux principalement. Progressivement, les marchands africains ont saisi les nouvelles opportunités commerciales de la collecte des « produits du cru » (karité, arachide, huile de

22 Grandes enseignes et magasins d'import-export.

23 Carbonate de sodium naturel hydraté, se présentant sous forme de cristaux blancs et servant à fabriquer

du papier, du savon et divers médicaments (sel).

33

palme, etc.), d'abord comme sous-traitants des grands comptoirs libano-syriens, ensuite pour leur propre compte, comme exportateurs.

Après lecture d'enquêtes antérieures sur les marchés librevillois, nous avons constaté que beaucoup de commerçants exerçant à Mont-Bouët sont pour certains les descendants de ces anciennes lignées marchandes. Ils se sont organisés en réseaux solidement structurés, reposant à la fois sur des rapports de parenté et de clientèle. Le "capital relationnel", en d'autres termes, le nombre de dépendants, qui peut être mobilisé à leur profit par ces "patrons de commerce" est une condition-clé de leurs stratégies commerciales et donc de leur réussite.

La diversification des risques entre plusieurs activités (commerce des produits agricoles, transport, importations de marchandises générales, etc.) est l'une des principales caractéristiques de la pratique entrepreneuriale de ces commerçants. Ces réseaux marchands ont des champs géographiques d'intervention multiples. Ils opèrent aussi bien à l'échelle locale, régionale que nationale (Grégoire et Labazée, 1993)24. Ils mettent en oeuvre simultanément des circuits officiels et des circuits parallèles à cheval sur plusieurs pays, « jouant des différences de politiques économiques suivies par les États, de leur appartenance à des zones monétaires distinctes, du prix et de la disponibilité de ces marchandises de part et d'autre de ces frontières » (Egg et al. 1988).

Ces grandes enseignes sont les principaux fournisseurs des revendeurs au sein du marché en produits manufacturés et en denrées alimentaires (riz importé, farine, sucre, poison, viande, etc.). Ces grandes enseignes ont aussi maintenu un rôle déterminant dans les circuits de commercialisation des céréales locales et, à ce titre, elles sont les fournisseurs privilégiés, à certaines périodes de l'année, des grossistes des marchés, non seulement celui de Mont-Bouët mais aussi des autres marchés de la ville.

II.1.1 - La petite distribution

Il s'agit de l'ensemble des petites entreprises commerciales de la ville répertoriées ou non par la Chambre de commerce : boulangeries, quincailleries, librairies-papeteries, commerces alimentaires, etc. Ces entreprises ont peu de rapports économiques avec les commerçants des marchés. L'essentiel de leur clientèle se recrute parmi les ménages salariés du secteur public et privé.

24 E. GREGOIRE & P. LABAZÉE (1993) : « Grands commerçants de l'Afrique de l'Ouest : Logiques

et pratiques d'un groupe d'hommes d'affaires contemporains », Paris, éd. (Karthala/Orstom), 265 p.

34

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon