CONCLUSION
Tout début doit avoir une fin. Et comme le disent les
saintes écritures, « mieux vaux la fin d'une chose que son
commencement », c'est donc avec réel plaisir que nous arrivons
à la fin de notre étude. Elle a tourné autour d'un
thème important que nous avons intitulé :
« LA SANCTION EN DROIT PENAL : OUTIL IMPORTANT DE
DISSUASION ET DE DEVELOPPEMENT EN MATIERE D'EVENTUELS DETOURNEMENTS DES DENIERS
PUBLICS ».
En effet, tout au long de notre étude nous avons
constaté que le Droit pénal, avec sa gamme de sanctions, est
indispensable pour le développement de notre pays et plus
particulièrement pour ce qui concerne la répression des
détournements des deniers publics, qui sont l'un des maux qui nous
rongent et nous freinent. Subdivisée en quatre chapitres, cette
étude comprend en outre l'introduction, les critiques, les suggestions
et la présente conclusion.
Nous avons consacré le 1er chapitre aux
considérations générales. Dans la définition des
concepts, le Droit pénal est une branche du droit public qui
détermine les infractions et les sanctions applicables aux auteurs de
celles-ci. Il réglemente les conditions et l'étendue de la
sanction pénale. Quant à la sanction, nous l'avons comprise comme
un instrument par lequel le droit pénal s'exprime. Et pour ce faire elle
doit remplir quatre fonctions majeures, être efficace et adaptée.
Les détournements des deniers publics, ont été
définis comme étant un fait des fonctionnaires, officiers,
personnes chargées d'un service public représentant des
intérêts de l'Etat dans les sociétés, de disposer
indûment des fonds, titres, choses mobilières qu'ils
détenaient en vertu de leurs fonctions. Notion très complexe,
nous avons entendu le développement comme pouvant être une des
conséquences de la croissance économique qui passe par une bonne
gestion des revenus nationaux. Le développement transparait à
travers certaines réalisations à l'exemple de la construction des
voiries modernes, l'industrialisation des secteurs, ...
Le 2ème chapitre est un état des
lieux des détournements des deniers publics dans notre pays. Nous avons
présenté, sur base de nos investigations, les personnes qui se
livrent souvent aux détournements des deniers publics, dont pour la
plupart ceux qui entrent dans la procédure d'exécution du budget
(les ordonnateurs, les comptables publics, ...) ; les dirigeants
d'entreprises et institutions publiques, ...Nous avons aussi
présenté quelques formes que prennent ces détournements,
les victimes des détournements, parmi lesquelles nous avons mis l'accent
sur la nation congolaise qui est la principale victime ; nous avons
évoqué quelques conséquences des détournements et
illustré tout cela par des exemples concrets. Nous avons terminé
ce chapitre par la présentation de quelques actions menées dans
le cadre de la lutte contre les détournements.
Le 3ème chapitre étudie le rôle
des cours et tribunaux (les parquets y attachés compris) dans la
répression des détournements des deniers publics. Ayant pour
mission principale de dire le droit, nous avons constaté que ces
juridictions sont butées à des grands problèmes qui sont
des obstacles majeurs à la bonne application de la justice. Nous avons
même recueilli quelques dossiers traités, en dépit de tous
ces obstacles par ces juridictions.
Enfin, au 4ème chapitre, il a
été essentiellement question de présenter la
publicité comme une mesure efficace de lutte contre les
détournements. Nous avons proposé au législateur d'ajouter
la publicité de l'identité du détourneur aux peines
complémentaires des détournements et avons relevé le bien
fondé de cela.
Toute cette démarche scientifique, qui nous a
coûté en temps, en énergie, en moyens financiers, nous a
permis de mettre en relief la sanction qui, lorsqu'elle est bien
appliquée, lorsqu'elle est adaptée, peut être un
véritable facteur, voire un outil indispensable pour le
développement de notre pays et plus précisément dans la
répression des détournements des deniers publics. C'est ainsi que
nous confirmons nos hypothèses posées plus loin :
Le rôle du droit pénal avec sa gamme de sanctions
dans le développement de notre pays, se révèle être
celui de sanctionner énergiquement et efficacement ceux qui
détournent les deniers publics. Ses sanctions doivent être
exemplaires, légalistes, à même d'imprimer une peur pour
les potentiels détourneurs et empêcher la récidive. Ces
différents fonds qui sont désorientés vers des domaines
privés, pourront alors contribuer aux efforts de développement.
Des fonds alloués aux projets de développement pourront arriver
à destination et dans les conditions voulues par le financement. Nous
pourrons aussi éviter les mécontentements des agents et autres
fonctionnaires qui sont souvent victimes des détournements de leurs
salaires et divers fonds de fonctionnement de leurs institutions, etc.
Mais pour arriver à cet idéal du
développement par la sanction pénale, c'est-à-dire, pour
arriver à obtenir cet arrêt d'hémorragie des
détournements des deniers publics qui devront être orientés
vers des projets de développement, pour parvenir à dissuader par
la crainte les potentiels détourneurs, il faut que la sanction soit
efficace. Il faut que la sanction joue correctement ses principales fonctions.
Et c'est la raison qui semble faire croire que les sanctions actuelles des
détournements des deniers publics ne suffisent pas à elles
seules. Comme preuve, on ne cesse de déplorer les détournements
des deniers publics. Nous avons proposé au législateur d'autres
peines complémentaires pour renforcer la gamme des sanctions des
détournements des deniers publics.
En effet, une politique criminelle cohérente et
acceptable ne peut, à notre avis, se concevoir qu'à la
lumière de l'étude du droit pénal spécial qui
permet d'une part de relever les dispositions répressives jugées
caduques ou inadaptées à dépénaliser et d'autre
part d'adopter des règles nouvelles conformes à
l'évolution de la mentalité de la population à laquelle
elles sont destinées, aux traditions socio- culturelles
c'est-à-dire l'institution d'un système répressif
correspondant aux données économiques, écologiques,
démographiques, politiques, et culturelles. C'est ainsi que nous pensons
que l'adoption par le législateur d'autres peines complémentaires
en atteignant le coupable des détournements des deniers publics dans son
honneur et dans sa réputation, à l'exemple d'une forte
publicité de son identité dans les documents officiels, dans les
médias publics et privés, en formulant une commission
chargée de révéler à temps la liste des
détourneurs, pourra ajouter un plus à la lutte contre les
détournements des deniers publics. Craignant d'être mis à
nu, les détourneurs et les potentiels détourneurs ne pourront que
courber l'échine devant cette nouvelle forme de répression
accentuée.
Les cours et tribunaux doivent pallier les divers obstacles
qu'ils connaissent en vue de rendre une justice équitable, pour
éviter d'être une justice de complaisance à laquelle les
détourneurs eux-mêmes savent que même s'ils étaient
condamnés, ils trouveraient toujours un moyen de passer par d'autres
mailles.
Voilà comment nous achevons notre étude dans le
cadre de ce travail de mémoire. Loin de nous la prétention
d'avoir répondu de manière absolue et définitive à
toutes les questions soulevées par celle-ci, nous pensons ouvrir toutes
les portes sans les refermer à toute critique et observation utile pour
l'édification du Droit en général et du Droit positif
Congolais en particulier.
Ce travail est donc notre humble et modeste contribution
à la construction du Droit, ainsi nous demandons l'indulgence de nos
lecteurs pour toutes les imperfections dues à la nature humaine.
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