2-5-Les types de filières
et circuits de commercialisation
Dans l'activité agricole urbaine et périurbaine
d'Abidjan, nous remarquons que le poids déterminant la production reste
la commercialisation. Le flux des produits est de l'amont (chez les
producteurs) vers l'aval (le marché de la ville d'Abidjan). En effet, la
production vivrière, dans et autour des ceintures périurbaines
est une activité marchande qui oblige le producteur à entrer dans
le circuit d'échanges marchands et à assumer la relation
production/vente avec son milieu.
Dans la plupart des cas, la commercialisation est
effectuée en majeure partie par des femmes pour une certaine
catégorie des produits alimentaires locaux.
2-5-1-l'approvisionnement en
produits alimentaires dans la ville d'Abidjan
Les espaces périurbains ne sont pas uniques dans
l'approvisionnement en produits agricoles de la ville. La demande alimentaire
en constante augmentation suppose une réadaptation permanente des
modalités d'approvisionnement des populations, depuis la production
jusqu'à la distribution des denrées alimentaires. A Abidjan, les
zones d'approvisionnement vont de l'intérieur de la ville aux
régions les plus lointaines, en passant par sa périphérie
immédiate.
Les zones situées à proximité des
marchés de la ville fournissent des produits pour lesquels la demande
auprès des ménages est élevée.
Cependant, à cause des habitudes alimentaires,
certaines denrées, bien que produites dans les autres régions de
Côte d'Ivoire, se retrouvent dans les marchés urbains de la ville.
Ils ne sont pas cultivés par les producteurs urbains et 100% de leur
approvisionnement viennent des zones lointaines de la ville. Par contre, les
légumes produits dans et autour de la ville viennent approvisionner les
marchés.
2-5-2-La typologie des commerçants
En ce qui concerne le commerce des produits maraîchers
et vivriers, les commerçants se spécialisent dans la vente de
telle ou telle variété. En général, ils vendent
une, deux ou trois sortes de produits. La plupart des commerçants sont
des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, à
moins que certains consommateurs ne viennent directement dans le jardin. En
fait, il existe plusieurs catégories de commerçants: les
grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Cependant, il n'est
pas rare de voir qu'un seul commerçant peut combiner les trois
systèmes de distribution ou deux d'entre eux.
Les contrats qui lient les producteurs aux commerçants
sont des accords verbaux de confiance. Mais souvent, ce rapport de confiance
est imposé au producteur car celui-ci n'a vraiment pas de choix quant
aux méthodes de commercialisation de ses produits.
Quant aux dernières enquêtes
réalisées en août 2005 par l'Antenne OCPV d'Abidjan, elles
n'enregistrent que soixante seize (76) grossistes alors que dans le même
temps, le nombre de coopératives évolue de façon
exponentielle. Elle n'a concerné que le District d'Abidjan.
La ville d'Abidjan représente le premier centre
ivoirien de consommation. La métropole se caractérise non
seulement par l'importance numérique de ses consommateurs, mais
également par le très faible taux d'auto consommation,
l'autoconsommation abidjanaise est inférieure à 1% en 1979 et
moins de 2% en 2006 (OCPV, décembre 2006). Peu de citadins produisent
des vivres en ville : c'est ainsi que parmi les 250 salariés
enquêtés par l'OCPV en 2005, dans la métropole ivoirienne,
aucun ne dispose d'un champ vivrier. Ainsi, la croissance de la demande
alimentaire marchande a eu le plus de répercussions sur le
fonctionnement des circuits commerciaux. Le secteur vivrier a dû
répondre à deux (2) « défis » :
l'augmentation quantitative de la demande due à l'accroissement
démographique de la ville et sa dispersion démographique.
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