I.3.4. Raison d'être des
banques
La théorie économique des institutions avances 4
raisons ou justifications à l'existence des banques par rapport à
la finance directe :
a) La diversification des risques
spécifiques
Les emprunteurs émettent généralement des
titres dont les montants nominaux sont élevés. A l'inverse, les
placeurs préfèrent prêter des petites sommes en
émettant le financement des premiers par les seconds, les banques
exercent une fonction de diversification des risques de crédits puisque
le remplir d'un dépôt bancaire se fait dans les nombreux
crédits différents. Cette activité de diversification des
risques pourrait être menée par un placeur individuel mais
s'avérait très coûteuse en termes de coûts de
transactions.
b) La production de l'information
Il existe un frein important à la circulation
d'information entre les agents en déficit et ceux en surplus, à
savoir l'asymétrie d'information dans la relation entre prêteurs
et emprunteurs.
Face à cela, il est donc primordial de produire de
l'information adéquate. Si une entreprise décide de se financer
par le marché ; il en résulte soit une duplication des
coûts de surveillance ; chaque prêteur se voyant contraint
d'évaluer la solvabilité de l'entreprise en question, soit en
production des informations insuffisantes étant donné le
problème de passager clandestin.
Par conséquent, les banques se voient
déléguer la sélection des emprunteurs et le suivi des
crédits octroyés pour minimiser le risque de sélection
adverse et les aléas morals. Il est vrai qu'elle dispose des atouts
naturels, leur permettant de gérer le problème d'asymétrie
d'information du système financier.
Elles possèdent des avantages concurrentiels dans ce
domaine puis qu'elles entretiennent des relations privilégiées
avec leurs clients et qu'elles peuvent utiliser l'information
récoltée pour octroyer les crédits. Cette fonction de
production d'information sur les débiteurs constitue une raison
d'être essentielle des banques.
c) La production de la liquidité
D'un côté, les banques octroient des prêt
de liquides, c'est-à-dire dont les remboursements ne sont exigibles
qu'à l'échéance et de l'autre côté, les
banques se financent principalement par l'émission de dépôt
à vue dont la caractéristique est d'être mobilisable
à la valeur faciale à tout paiement.
d) La gestion du système de paiement
Pour que la monnaie scripturale soit acceptée comme
moyen d'échéance. Le système de paiement doit fonctionner
efficacement en participant donc ; à l'organisation des
échéances au sein de l'économie.
La théorie de l`intermédiaire bancaire enseigne
donc que les banques constituent une solution optimale dans le monde de
l'information asymétrique, où il existe des coûts de
transaction et des marchés incomplets. Au regard de leur apport
fondamental dans l'allocation des ressources, les banques occupent une place
centrale dans l'économie, ce qui explique l'attention
particulière qui leur est portée (ANSELME PALUKU M,
2002-2003).
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