I.10. OBJECTIF DE LA
BANCARISATION
Sans contester le premier pas de l'objectif atteint qui est
la paix sociale qui résulte de la stabilité, de la
régularité et la totalité des revenus que perçoit
dorénavant le personnel émargeant au budget de l'état, la
confiance dans l'état renait et a des répercussions incalculables
sur les agents économiques.
Lorsque l'état ne plus crédible cela ouvre la
voie à l'instabilité sociale, l'équilibre de la vie
sociale dans l'armée, la police et la fonction publique.
La bancarisation a comme objectif spécifique de
maitriser les effectifs des agents de l'état, afin que l'enveloppe
allouée au salaire corresponde aux effectifs. Au delà de cet
objectif, il a été visé la récupération des
reliquats sur les fictifs dans la fonction publique et ainsi que dans
l'armée et la police nationale et mettre fin à la
stratégie inacceptable des comptables et agents payeurs de faire
disparaitre les noms des bénéficiaires sur les listings et de
donner des faux effectifs.
I.11. EFFET DE LEVIER
FINANCIER POSITIF
L'enveloppe salariale a été de 115 milliards de
CDF à peu près 125 millions d'USD au taux de 920 CDF/1USD avant
la bancarisation. Cette enveloppe ne faisait qu'augmenter, réagissant
à l'augmentation des fonctionnaires. La demande de modification des
listings se faisait chaque fin du mois pour y insérer les nouveaux
recrus et autre réclamation d'omission. L'enveloppe de paiement des
salaires représente à peu près 40% de budget de
l'état et constitue, de ce fait, le poste budgétaire le plus
important. Avec la bancarisation cette enveloppe a été
stabilisée.
La maitrise de la masse salariale et sa rationalisation sont
des objectifs désormais à la portée de l'état
congolais. La bancarisation a permis à son comité de suivi de
récupérer un reliquat de 4.600.000.000 CDF équivalant
à 5.000.000 USD le mois. Il va sans doute évoluer pour atteindre
12 millions au plus quand tous les fonctionnaires seront bancarisés
c'est-à-dire à peu près 975 mille âmes contre 400
mille actuellement. Ce gain pourrait augmenter avec le nettoyage des doublons
et les fraudeurs avec le processus de rationalisation du fichier de la paie.
I.12.EFFETS SUR LES
EFFECTIFS DE LA POPULATION BENEFICIAIRE
Les fonctionnaires et agents de l'état
perçoivent désormais leurs salaires aux guichets des banques. Une
première dans l'histoire du pays (une habitude délaissée
depuis la débâcle du système financier congolais au
début des années 90). La bancarisation vient de
réconcilier le congolais avec leur système financier c'est donc
un pas de géant vert la modernité que vient d'accomplir le
gouvernement. La bancarisation est une simple opération de domiciliation
de la paie des fonctionnaires et agents de l'Etat auprès des banques et
autres institutions financières.
Par contre, en faire un réel processus
d'intégration de cette catégorie de salaries dans le circuit
bancaire, de tous ses segments, est l'objectif recherché.
L'indéniable bénéfice de cette opération reste la
maitrise et le contrôle des flux salariaux que versait l'état par
le passé. Le trésor public sortait des fonds sans en connaitre
leur réel usage. À différentes étapes avant
d'atteindre le vrai bénéficiaire à savoir l'agent ou le
fonctionnaire de l'Etat, des coupes sombres s'opéraient souvent et des
agents et fonctionnaires percevaient des salaires amputés des retenues
imaginaires, oeuvres des comptables et autres agents payeurs.
Les chiffres sont effarants les fonctionnaires se trouvaient
pris en étau entre d'un côté la survie et de l'autre
l'exploitation éhontée. En un mois, le trésor public a pu
épargner 5 millions USD sur un échantillon d'environ 250.000
fonctionnaires grâce à ce passage par le guichet des banques.
A côté de la perception de la paie par la banque,
les fonctionnaires sont désormais éligibles pour des
crédits, impensable, Il y a seulement quelques mois. Aucune banque de la
place ne pouvait accorder le moindre crédit aux fonctionnaires à
cause de l'insolvabilité supposée qui les collait à la
peau. Les plus chanceux sont ceux qui disposaient des garanties
suffisantes ; désormais devenus des clients à part
entière des banques, tous les avantages leur sont applicables ;
C'est le stade ultime. Bien plus, il offre la parfaite démonstration que
l'argent destiné à l'épargne ne serait plus
thésaurisé, la banque deviendra cet intermédiaire de
confiance auprès de qui cette couche socio-économique pourrait
loger ses ressources financières.
Le pari de la bancarisation se gagnera par l'acceptation de
ce processus par un grand nombre des fonctionnaires, et c'est le cas avec le
constat d'une bancarisation de contrainte au début qui se muet en
bancarisation d'adhésion si l'on en juge par les témoignages
positifs des bénéficiaires. Certains ont même changé
de comportement en matière de salaires en épargnant une partie
substantielle.
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