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Le rôle disciplinaire des OPA durant la vague de rachats des années 80 aux USA.

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par Antoine SUZZONI
Université de Nice Sophia Antipolis - DEA MASTER 2 2004
  

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B) La minimisation du pouvoir discrétionnaire du manager

Dans un LBO le montage est fait de manière à ce que tout le cash-flow libre de la cible soit affecté au remboursement de la dette. Ainsi le manager n'a plus ou quasiment plus de pouvoir discrétionnaire. Le cash-flow libre n'est plus disponible pour « la construction d'empires », le paiement de salaires superflus ou l'octroi d'avantages privés.

Les échéances de remboursement de la dette contractée mettent le management sous pression afin qu'il dégage le cash-flow nécessaire au remboursement.

La dette joue un rôle disciplinaire (Chérif 2004) :

- d'une part elle limite la dilution du contrôle des investisseurs (ils sont généralement deux ou trois), ils sont au contact des décisions importantes

- d'autre part elle crée une obligation de résultat bien plus forte qu'un simple engagement à verser des dividendes.

Les créanciers détiennent un pouvoir bien plus grand que les actionnaires, en cas de non remboursement ils peuvent provoquer la faillite de l'entreprise et c'est cette menace qui permet de discipliner les managers au quotidien (gestion plus rigoureuse, gaspillages réduits...).

D'après Jensen (1989) le recours à un endettement élevé peut réduire les coûts issus de la relation d'agence ; Jensen emploi le terme d' « effet de contrôle de la dette », ce contrôle est double :

- d'une part les dirigeants sont obligés d'affecter le cash-flow libre au remboursement de la dette, c'est pour cela qu'il considère que la dette est un substitut aux dividendes

- d'autre part, le fort taux d'endettement incite les dirigeants à gérer de façon plus efficiente. Ayant investi leur capital dans l'entreprise, ils ne désirent pas qu'elle fasse faillite à la suite d'une incapacité à honorer la dette.

Jensen (1989) estime qu'une augmentation du taux d'endettement doit entraîner une augmentation de la valeur des actions, car la dette exerce un double contrôle sur les dirigeants. Dans le cadre d'un LBO, cette théorie prédit une augmentation anticipée de la valeur des actions du fait de la diminution attendue des conflits d'intérêt entre actionnaires et dirigeants. En d'autres termes pour Jensen il y a une véritable création de richesse dans le LBO, ce qui explique en partie les primes payées aux actionnaires sortants.

De leur coté Harris et Raviv (1990) parviennent à la même conclusion que Jensen mais en mettant l'accent sur d'autres qualités de la dette. Ils sont d'accord avec Jensen pour dire que l'endettement joue un rôle disciplinaire qui permet de diminuer les coûts issus de la relation d'agence .

Selon eux le contrôle exercé par la dette provient de deux éléments : les créanciers ont la possibilité de provoquer la liquidation, or selon Harris et Raviv les dirigeants désirent continuer les activités courantes de l'entreprise quelles que soient les circonstances. De plus la dette génère des informations utiles aux investisseurs selon les difficultés rencontrées pour honorer son remboursement.

Leur article propose une théorie de la structure du capital basée sur l'idée que la dette permet aux investisseurs de discipliner les managers et fournit une information utile pour cela. Dans le modèle, les investisseurs vont utiliser les informations concernant les perspectives de la firme pour décider si ils vont la liquider ou pas. Les auteurs supposent que les managers veulent éviter la liquidation de la firme et sont peu disposés à livrer des informations au investisseur qui pourraient les conduire à liquider la firme. En conséquence, les investisseurs utilisent la dette pour générer de l'information et contrôler le management. Le fait que les managers parviennent à rembourser la dette fournit des informations et lorsqu'ils n'y parviennent pas les investisseurs obtiennent des informations grâce à un audit coûteux.

Les créanciers utilisent leurs droits pour forcer les managers à fournir des informations et pour liquider la firme si il y a lieu de le faire.

Modèle statique

Les actionnaires utilisent la dette pour se procurer des informations concernant la qualité de l'entreprise. La dette génère deux types d'informations :  Premièrement, comme on suppose que le revenu est inobservable par les investisseurs, le remboursement de la dette indique que le revenu est supérieur au montant nécessaire au remboursement (ce qui conduit les actionnaires à réviser leur opinion concernant la qualité de l'entreprise).

Deuxièmement, l'incapacité à rembourser la dette déclenche un audit coûteux qui révèle le revenu courant et des informations supplémentaires concernant la qualité de l'entreprise. L'information véhiculée par la dette permet aux investisseurs de prendre de meilleures décisions opérationnelles. Dans le modèle la décision opérationnelle consiste à choisir entre la liquidation et la poursuite des activités courantes. Ainsi, le taux d'endettement optimal est déterminé en mettant en balance, la meilleure gestion de l'entreprise imposée par la dette avec la probabilité pour que les actionnaires aient à subir les coûts d'audit.

Les managers veulent éviter la liquidation afin de continuer à percevoir leurs salaires. Ils évitent la défaillance tant que possible, mais ne paient jamais plus que nécessaire.

Compte tenu de ces hypothèses les investisseurs ne peuvent se baser que sur les paiements effectués par l'entreprise pour prendre des décisions.

Le modèle est représenté par une firme et de nombreux investisseurs neutres au risque, tous les investisseurs escomptent les futurs paiements sur le marché des facteurs d'escompte .

La firme génère un revenu aléatoire xt à la fin de chacune des deux périodes t

t = 1 ; 2 . On suppose que le revenu n'est pas observable par les investisseurs.

A la fin de la première période la firme peut être liquidée.

La répartition du revenu dépend de la qualité de la firme notée q . La qualité de la firme peut dépendre de la compétence des managers, de la position de la firme sur le marché, etc.

H (x q ) = répartition du revenu étant donnée la qualité.

On suppose que la qualité de la firme n'est pas observable.

P( q ) = croyance antérieure à propos de la qualité de la firme .

H(x ;p) = répartition marginale du revenu quand les croyances antérieures sont données par p .

s = échelle de la firme

P(q s) = P (q /s 1) (1)

La probabilité pour que la qualité de la firme soit inférieure à 10 quand l'échelle est deux est la même que la probabilité pour que la qualité soit inférieure à 5 quand l'échelle est un . 

Le rôle de la dette c'est de donner des informations concernant la qualité de la firme. La valeur nominale de la dette est D payable à la fin de la période 1 .

Si la firme parvient à rembourser la dette, les investisseurs révisent leur opinion concernant la qualité de la firme.

K ( x, p ) = coûts d'une défaillance de la firme (audit, interruption des opérations

...)

En cas de défaillance, le paiement anticipé pour les créanciers est le même que la firme soit liquidée ou réorganisée.

B = D[ 1 H ( D ;p)] + E[b(x,a,D ,p) h(x ;p) dx (2)

Avec

B: valeur des obligations lorsqu'elles ont été émises

Le premier terme de l'équation correspond au paiement promis multiplié par la probabilité pour qu'il soit réellement versé .

Le second terme correspond au paiement anticipé en cas de défaillance .

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle