Figure 2 : Écoulement rampant à Re=26.
Visualisation S. Taneda tirée de van Dyke (1982) I.13- Régime
laminaire instationnaire 2D
Pour48=Re=180, l'écoulement devient instationnaire. Les
différentes perturbations possibles ne peuvent plus être amorties
et une instabilité se déclenche. Les deux tourbillons perdent
leur symétrie par rapport à l'axe longitudinal, se
détachent du cylindre alternativement et sont convectés dans le
sillage pour former l'allée tourbillonnaire de von-Karman (figure.3).
Cette
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instabilité absolue est de nature bidimensionnelle et
est caractérisée par une périodicité fortement
prononcée. Ainsi, le spectre temporel de la vitesse ou de la pression en
un point de l'écoulement présente un pic important à la
fréquence du lâcher tourbillonnaire Cette fréquence
adimensionnée par la vitesse de l'écoulement incident et le
diamètre du cylindre définit le nombre de Strouhal :
(2)
Par ailleurs, la moyenne temporelle de l'écoulement
conduit à une topologie symétrique par rapport à l'axe
longitudinal avec deux tourbillons contra-rotatifs attachés au cylindre.
La longueur de ces «bulbes» de recirculation croît
également avec le nombre de Reynolds.
Figure 3 : Ecoulement instationnaire 2D
à Re=105. Visualisation S. Taneda tirée de van Dyke
(1982)
Pour caractériser les forces exercées par le
fluide sur le cylindre, les coefficients de traînée et de portance
sont définis. Ils correspondent respectivement aux forces
appliquées sur le corps dans la direction de l'écoulement et
perpendiculairement au mouvement incident, adimensionnées par la masse
volumique du fluide, sa vitesse à l'infini amont et une surface
caractéristique calculée à partir du diamètre du
cylindre et de son envergure. Ces forces sont les résultantes des
actions de la pression et du frottement visqueux sur le cylindre obtenues par
intégration sur sa surface. La symétrie de l'écoulement en
moyenne temporelle conduit à un coefficient de portance nul en
moyenne.
Le coefficient de traînée moyen a tendance
à diminuer lorsque le nombre de Reynolds augmente sur l'intervalle
considéré (Braza et al. (1990).
300=Re=Rec
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Cette plage de nombre de Reynolds est considérée
comme la phase de transition vers la turbulence, le régime est
sous-critique. La valeur du nombre de Reynolds critique dépend des
auteurs. Elle peut varier de Re-'2.105 à
Re-'1.106. Cette variation s'explique par la grande
sensibilité de l'écoulement à la rugosité du
cylindre ainsi qu'à la turbulence du fluide à l'infini amont.
L'allée tourbillonnaire y est turbulente (figure.4)
tandis que la couche limite est toujours laminaire. Entre Re-'1000-2600 selon
les conditions, une nouvelle instabilité apparaît à l'aval
des points de décollement inférieur et supérieur dans les
couches de cisaillement. Cette instabilité, de type Kelvin-Helmholtz et
d'origine bidimensionnelle, donne naissance à des tourbillons de petites
tailles dans la zone de mélange interagissant non-linéairement
avec l'allée tourbillonnaire de von Kármán et a pour
conséquence de diminuer la zone de recirculation derrière le
cylindre, et se traduit par une chute brutale du coefficient de
trainée.
Figure 4 : Régime t turbulent à
Re=10000 Visualisation S. Taneda tirée de van Dyke
(1982)
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