CHAPITRE II: APPROCHE ECONOMETRIQUE
I. STATIONNARITE
1. DEFINITION ET PROPRIETES
Une série chronologique est dite «
Stationnaire » si elle n'a ni trend (tendance) ascendant ou descendant, ni
changement de la variabilité autour de la moyenne, ni profil saisonnier
dans le temps21.
La plus part des variables économiques
présentent des tendances fortement prononcées. Celles-ci ne sont
pas stationnaires, et donc non susceptibles d'être analysées avec
les techniques modernes. Dans bien des cas, la stationnarité peut
être obtenue par simple différenciation ou autre transformation
simple. Mais de nouveaux problèmes émergent lorsqu'on analyse une
série non stationnaire22.
La difficulté réside dans le fait qu'il
existe différente source de non stationnarité et qu'à
chaque origine de non stationnarité est associée une
méthode propre de stationnarisation. Nous avons donc commencé
dans cette section par présenter deux classes de processus non
stationnaires, selon la terminologie de Nelson et Plasser (1982) : Les
processusTS (Time Stationary) et le processusDS (Differency
Stationary)23.
1) LES PROCESSUS TS
Commençons par définir ce qu'est un
processus TS pour Trend Stationary, selon la terminologie
proposée par Nelson et Plasser(1982).
Xt, t E
7Lest un processus TS s'il peut s'écrire
sous la forme ;
Xt = f (t)
+ Zt
Ou f (t)est une fonction du temps et
Zt est un processus stochastique stationnaire.
Dans ce cas, le processus Xt
s'écrit comme la somme d'une fonction déterministe du temps et
d'une composante stochastique stationnaire, éventuellement de
type
21Mfumunzanza, T. &
Lusenge, A. (2010). Note de cours d'Econométrie (2010-2011).
p.74
22 Green, W. (2005).
Econométrie. Pearson Education. p.614
23Hurlin, C. (2003). Note de
cours d'économétrie Appliquée (Maitrise
d'économétrie appliquée).p.3
UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE : Analyse
économétrique de l'efficacité des politiques
budgétaires. Cas du Brésil, du Congo et de la RD Congo
(1970-2010) Par N'SUNDI ZALA Hugo
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ARMA. Dès lors, il est évident que le
processus ne satisfait plus la définition de la stationnarité du
second ordre. En effet, on montre immédiatement que :
Mt)= f(t) +
z
Où z = E(zt),
dépend du temps, ce qui viole la seconde condition de la
définition d'un processus stationnaire.
L'exemple le plus simple d'un processus TS est
celui d'une tendance linéaire perturbée par un bruit blanc. On
pose ;
f (t) = a0 +
a1tetzt = Et,
d'où :
Xt= a0 +
a1t+ Et
Avec (a0, a1 ) E
1182, Etiid (0, d). Dans ce cas,
on vérifie que le processus Xt est non stationnaire
puisque l'espérance, E(Xt) = a0 +
a1t, dépend de t. En revanche, le processus
Ytdéfini par l'écart entre
Xt et la composante déterministef(t) =
a0 + a1t, est quand à lui
stationnaire24.
2) LES PROCESSUS DS
Xt, t E 7Lest un
processus DS (Differency Stationary) d'ordre "d" où
d désigne le nombre ou l'ordre d'intégration, si le
processus filtré défini par (1 -
L)dXt est stationnaire. On dit
aussi que Yt est un processus intégré
d'ordred, noté I(d) à l'exemple des
investissements directs de l'étranger au Brésil.
On peut encore faire intervenir le même
raisonnement pour tester la nature du processus en le régressant en
fonction du temps. Comme on a fait pour le processus TS avec les
dépenses publiques du Congo, on peut cette fois-ci prendre les
dépenses publiques en RD Congo pour le processusDS.
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