5. Les modèles dynamiques : une revue de
littérature
Il existe malheureusement encore trop peu de modèles
dynamiques du changement dirigés vers les destinataires du changement.
Rioux, Savoie et Bareil (2004) ont fait une revue exhaustive des modèles
et théories explicatifs du changement individuel de toutes sortes, dans
les ouvrages de références en psychologie, en éducation,
en sociologie, en sciences de la gestion et en théologie.
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Ils ont répertorié près d'une quarantaine
de modèles dynamiques. Parmi les plus connus, notons ceux de Lewin,
Bridges, Kübler-Ross, Schein, Scott et Jaffe présentés dans
la section qui suit.
5.1. Le modèle de Lewin et les modèles
semblables
Figure 1. Le modèle de changement de Lewin
(1951)
Le modèle de Lewin met l'accent sur le processus de
changement et tente d'en faire apparaître le caractère dynamique.
Selon cet auteur (1975), le processus évolutif du changement serait
composé de trois phases: la décristallisation, le
déplacement et la cristallisation.
? La décristallisation
(unfreezing sur la Figure 1.) correspond à l'abandon
des comportements et des attitudes habituelles et à la création
d'une motivation à changer.
? Le déplacement (changing
sur la Figure 1.) correspond à la transition. Le destinataire
s'initie à un nouveau mode de fonctionnement et expérimente de
nouvelles façons de faire les choses.
? Enfin, la
(re)cristallisation (refreezing sur la Figure 1.)
consiste à rendre permanent et à stabiliser le nouvel
équilibre atteint. Le « regel » fait appel à
l'intégration de nouvelles habitudes dans le travail.
Le modèle de Lewin a l'avantage d'être facile
à comprendre et de refléter une approche simple. Toutefois, il
est linéaire et n'explique pas vraiment le vécu des
destinataires.
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Plusieurs auteurs lui reprochent également la notion de
recristallisation, difficile à obtenir en période de changements
constants.
Bridges (1980) semble avoir repris ces trois étapes
pour devenir : la fin, la zone neutre et le nouveau départ (renouveau),
ce qu'il appelle « endings, neutral zone, beginning ». Pour
cet auteur il y a d'abord une fin ensuite un commencement. Il compare la
transition à la nature : « les feuilles tombent, l'hiver
s'écoule puis la verdure émerge à nouveau dans la
forêt aride et sombre. Les événements suivent
également ce courant pour les humains » (Bridges, 1980). Cette
façon de voir les trois phases est intéressante au sens où
la première étape est en fait, la fin d'une autre ; ce qui
sous-tend l'esprit de la continuité.
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