4.4.2. Condensation du matériau
292
Suite à nos investigations empiriques (Observations et
échanges) au SAJ, nous avons effectué les entretiens sur une
période de trois jours au mois d'avril, dans le bureau des
éducatrices. Lors des explications relatives à l'enquête,
certaines professionnelles ont interrogé les enjeux de l'enquête
(Raisons, impact, etc.) et ont émis le souhait de lire notre
Mémoire finalisé. Pour la plupart, l'entretien était une
première, ce qui semblait induire une légère
appréhension, qui a néanmoins rapidement disparu au fil de
l'enquête, par l'effet d'un climat de confiance semblant régner
entre l'enquêteur et la personne enquêtée. En ce qui
concerne l'entretien du Chef de Service, il a été mené
lors d'une matinée (2h) en fin avril dans son bureau.
4.4.2.1 Professionnels socio-éducatifs du SAJ
Dans un premier temps, nous avons réduit et
synthétisé le recueil des informations relatives aux questions 1
à 10 sous forme d'un tableau identifiant le « Moi »
et le « Moi social » en trois axes (Points convergents,
divergents et aveugles).
|
Points convergents
|
Points divergents
|
Points aveugles
|
Travail d'éducateur et rôles
|
Trouver des solutions pour adapter le quotidien des personnes.
E1
Mettre en place des ateliers pertinents en fonction toujours des
personnes accueillies. E1 Rôles d'écoute, de conseils, de travail
du lien et la confiance avec la personne. E1
Leur permettre d'exprimer des choses, à exprimer et
à se révéler. E2
L'accueil des personnes, qui va découler de leur
bien-être au SAJ et de l'entrée en relation avec elles. Ne pas
minimiser leurs problèmes. E3
Etre à leur écoute et voir avec eux les
problématiques qu'ils rencontrent. E4
|
Rôle de tuteur : quelqu'un en qui ils ont suffisamment
confiance qui fonde la relation éducative, pédagogique. E2
S'occuper des personnes pour l'acquisition d'une certaine
autonomie et d'apprentissages et la transmission des savoirs. E3
|
Pédagogique, c'est d'arriver à être un bon
éducateur. La (relation) pédagogique va permettre à
éduquer, dans ce sens. La relation éducative est d'abord
pédagogique et ensuite éducative quand il y a des choses à
mettre en place. E2
|
Besoins des personnes en situation de
handicap
|
Besoin d'un tiers pour les actes en fonction de leurs
difficultés. E1
De pouvoir s'exprimer et d'être entendus,
écoutés. E2
Besoins d'écoute, d'attention, de prise en compte de leur
handicap et de leurs souffrances. E3
Besoins affectifs. E4
Besoins d'apprendre de petites choses, qui soient
transférables à la maison. E4
|
|
|
Finalités de l'apprentissage
|
Connaître les éléments concernant la
personne. E1
De connaître la personne, en partant des bases et des
choses qu'il connaît et de celles que l'éducateur sait, voit et
constate. E2
|
Apprendre à être propre, pour ne pas vivre en
échec par rapport aux personnes extérieures. E4
|
|
294
294
|
Rester en accord avec la personne, avec ce que l'éducateur
sent/ressent (sans la trahir) ou ce que la personne lui dit d'elle, pour
pouvoir adapter les objectifs. E2
|
|
|
|
Etre au plus juste de l'intime, de l'intérieur du
désir de la personne. E2
|
|
|
|
La prise en compte des difficultés puis réadapter.
E3
|
|
|
|
Proposition d'un atelier en fonction des demandes et des besoins.
E3
|
|
|
|
Que les personnes aient plaisir, envie de réaliser et
aient envie de venir en atelier. E3
|
|
|
|
Demande à la personne ce qui ne convient pas
|
|
|
Refus/obstacles
|
pour comprendre son blocage. Changement
|
|
|
d'apprentissage
|
d'orientation ou de pédagogie. Adaptation et souplesse par
le changement de support. E1
|
|
|
|
Prise de conscience du terrain d'apprentissage inadapté,
réadaptation de l'activité pour la personne. E2
|
|
|
|
Se pose des questions des raisons du refus et
réadaptation, si besoin. E2
|
|
|
|
Compréhension du refus, non forcing, discussion et si
persistance du refus, non-obligation. Mobilisation d'autres ressources, si
besoin (hiérarchie). E3
|
|
|
|
Explication de l'intérêt de l'atelier s'il est en
lien avec des objectifs du projet de la personne. E4
|
|
|
295
295
|
Passer sur autre chose, discussion, qui a un lien avec l'atelier
et où la personne sera plus détendue. E4
Essayer de faire faire des choses qu'ils ont envie. E4
|
|
|
Facilitateurs
|
Réagir en fonction de la personne, en leur donnant
l'occasion d'exprimer leurs souhaits, leur opinion. E1
Etre en accord avec ce qu'elle aime bien faire, avec les
ressentis de l'éducateur, pour l'amener vers quelque chose. E2
La compréhension de la personne. E2 La valorisation.
Jamais une parole disant que « ce n'est pas bien », ni l'exigence de
perfection. E3
Musique d'ambiance. E4
|
|
Passer les choses par l'humour, ou en dérision, permet aux
personnes de relativiser des choses. E4
|
Solutions préconisées favorisant la
résilience
|
Privilégier la parole, la discussion, l'entretien. Ecoute
des ressentis de la personne. Avoir une proximité avec la personne. Ne
pas laisser la personne seule dans sa situation E1
L'évasion par l'art, la prise de recul, le
dépassement de soi, l'encouragement. E2 La prise de recul, le plaisir
à vivre les rencontres et moments au SAJ, la prise en compte de la
personne et de sa situation. E3
|
|
|
Finalités éducatives
|
Satisfaction, apprentissages, enrichissement et investissement
pour la personne. E1
|
|
|
296
296
|
Entretien annuel avec la personne interrogeant ses ressentis,
ses envies, ses souhaits. E1
|
|
|
|
La liberté d'expression sur leurs envies, l'expression de
leurs ressentis. Le bien-être de la personne. E2
|
|
|
|
La satisfaction de leurs besoins et demandes.
|
|
|
|
E3
|
|
|
|
Evolution de la personne, avec un bagage appris au SAJ et
transférable ailleurs. E4
|
|
|
|
Qu'elle soit heureuse, qu'elle reprenne pied à la vie et
reconstruise sa vie. E4
|
|
|
Efficacité dans l'accompagnement
|
La qualité de la relation. E2
Que l'objectif qui tient à coeur pour la personne soit
efficace par les outils et les objectifs proposés. E3.
|
|
Trouver un moyen de faire comprendre le message de
l'éducateur, pour que la personne puisse le comprendre. Par ex.,
lorsqu'il lui apprend les habiletés sociales : apprendre à dire
bonjour tous les matins, mais si cela n'a pas de sens pour elle, pourquoi dire
bonjour ? E1.
|
Finalités éducatives /baguette
magique d'accompagnement
|
La compréhension de la personne. E1
Guérison et d'aide. E2
La compréhension ce qui est nécessaire et utile
à la personne. E2
L'aide à plus d'autonomie, plus de capacités, plus
de facilités. E3
|
« Qu'est-ce-que je
pourrai faire pour leur donner ce moyen ... d'arriver comme
tout le monde ? » E3
|
|
|
|
|
|
Tableau n°81 : Tableau synthétique des
réponses des professionnels en fonction de l'accompagnement au «
Moi ».
181 Plan de Maîtrise Sanitaire
|
Points convergents
|
Points divergents
|
Points aveugles
|
|
Compenser ce qui peut faire défaut.
|
L'ordre de propositions peut paraître
|
« Compenser ce qui peut faire défaut ou... ce
|
Travail d'éducateur et rôles
|
E2
L'animation. E3
|
divergente : « Le conseil, d'être à
l'écoute et faire grandir ». E4
|
qui peut être valorisé ». E2
|
|
Différentes formes de gestion du fonctionnement en lien
avec le quotidien au SAJ, l'équipe, le Chef de Service, les stagiaires
et professionnels, les parents. Les réunions, les ateliers et
l'élaboration du PMS.181 E4
|
|
|
|
Tout ce qui est du vivre ensemble, leur apprendre les codes
sociaux. E4
|
|
|
|
« Un rôle pour cadrer les choses, pour leur faire
comprendre qu'ils ne sont pas là juste pour s'amuser. S'ils ont choisi
d'être ici, c'est parce qu'on a un rôle, on est un
établissement médico-social ». E4
|
|
|
|
Aider à grandir pour certains. E4
|
|
|
|
« Personne de référence après le
|
|
|
|
Chef, c'est un petit peu moi. Et du coup, quand les
collègues cadrent c'est bien, mais souvent ce n'est pas assez ».
E4
|
|
|
299
299
Besoins des personnes en situation de
handicap
|
|
« Beaucoup beaucoup besoin de manger et pas beaucoup bouger.
On les recadre là-dessus et on essaie quand même de donner des
conseils diététiques. » E4
|
Besoins de grandir et de devenir adultes chez nous, les
nôtres en tous cas. E4.
|
Refus/obstacles d'apprentissage
|
« Si je vois que la personne est malade,
éternue, est vraiment fatiguée », je ne force pas à
travailler. La prochaine fois, je rappelle les objectifs du projet pour qu'elle
travaille dans l'atelier. E4
Lors d'une difficulté d'une personne à
intégrer un atelier en lien avec son projet : Rappel du rôle au
CVS182 de la personne, demande de « me » relever les
boîtes aux lettres. E4
|
|
|
Finalités de l'apprentissage
|
Les supports. E4
|
Ecouter la personne, parce que si elle te dit qu'elle n'a pas
envie de travailler, « il y a rien de bon qui en sortira. » E4
|
|
Facilitateurs
|
|
|
Quand les personnes sont focalisées sur leurs
problèmes, passer les choses par l'humour pour que la personne s'ouvre
et soit de
|
182 Conseil de la Vie Sociale
300
300
|
|
|
nouveau partante, parce que « sinon tu ne peux plus rien
faire avec elle ». E4
|
Solutions préconisées favorisant
l'adaptation
|
Mettre en situation de responsabilité, en «
binôme avec quelqu'un qui arrive mieux et quelqu'un qui arrive moins
bien. ».
Montrer que l'éducateur n'aime pas faire non plus, mais
que ça fait partie. E4
|
Etre à l'écoute et dédramatiser ou utiliser
la prise de recul de la situation. E4
|
« Il faut déjà que tout le monde soit
occupé pour faire vraiment de l'individuel. » E4
|
Finalités éducatives
|
Règles d'hygiène avec
l'apprentissage de la propreté, pour que les autres aient
envie d'aller vers la personne. E4
La personne acceptée socialement. E4
|
|
Que les personnes aient les règles d'hygiène.
« C'est pas parce qu'on est handicapé qu'on n'a pas le droit de
dire bonjour aux gens. » E4
|
Efficacité dans l'accompagnement
|
Les codes sociaux, la propreté, l'hygiène
(alimentaire, etc.). E4
|
|
|
Finalités éducatives/ baguette magique
d'accompagnement
|
Une équipe plus grande.
Plus d'éducateurs, des locaux plus grands.
Plus de formations pour pouvoir s'adapter.
Des traitements moins lourds, pour des capacités plus
longues à se concentrer et à se motiver. (A la 3ème
question/ demandant à préciser/la
|
|
|
301
|
personne en situation de handicap)
|
|
|
|
E4
|
|
|
301
Tableau n°82 : Tableau synthétique des
réponses des professionnels en fonction de l'accompagnement au «
Moi social».
De prime abord, nous observons effectivement des tendances
représentatives vers le « Moi » et vers le «
Moi social », qui ont fait l'objet d'identifications
précises avec l'aide des différents concepts et indices
relevés antérieurement.
? Accompagnement au « Moi »/Pédagogie
o Points convergents
Les éléments relatifs à l'accompagnement
au « Moi » des personnes en situation de handicap par les
professionnels socio-éducatifs se caractérisent par une
centration de la personne dans leur travail éducatif et leurs
rôles. Les verbes « Trouver des solutions, permettre,
accueillir, mettre en place, être à l'écoute, voir, etc.
» relatifs à la fonction éducative sont à chaque
fois corrélés à la personne, soit dans un but
éducatif (« pour » adapter, d'exprimer les choses,
leur bien-être, etc.) soit en rapport à la personne et sa
situation (« en fonction de »). Nous observons que ces
éléments sont intimement reliés aux réponses des
finalités de l'apprentissage, d'une part dans leur individualité
(« connaître la personne, rester en accord avec elle, être
au plus juste de l'intérieur du désir de la personne, leurs
envies, leurs ressentis et leurs souhaits, leur bien-être et leur
évolution/apprentissage transférable ») et d'autre part
dans l'adaptation à la personne (« De ce qu'elle connaît,
de ce qu'elle dit d'elle, de ses difficultés, de ses envies
»). L'efficacité de l'accompagnement pédagogique est
comprise en termes de « qualité de la relation » et
de « l'objectif qui tient à coeur pour la personne ».
Les besoins des personnes en situation de handicap sont énoncés
en termes de besoins psychologiques (être écouté, entendu,
reconnu, considéré « avec leur handicap et leurs
souffrances », aimé), de besoins de réalisation de soi
(« apprendre de petites choses qui soient transférables
») et de besoin du tiers (« actes en fonction de leurs
difficultés »). Enfin, l'accompagnement au « Moi
» des personnes à travers une baguette magique (Autre indice
révélateur imagé des finalités éducatives
pour les professionnels) se situe au niveau de l'individualité de la
personne (Compréhension, guérison, aide).
Les réponses, invoquant la facilitation du processus
d'apprentissage et le dépassement de situations problématiques
dans le sens d'un processus résilient, mettent en exergue un
accompagnement qui privilégie la personne et sa situation au coeur des
préoccupations des professionnels. Elles sont déterminées
en deux axes principaux. Le premier axe considère leurs manières
d'agir (« Demande, discussion, mobilisation d'autres ressources,
adaptation et réadaptation, souplesse, changement d'orientation,
explications, passer à autre chose, réagir en fonction de la
personne, l'art »), et le second axe s'inscrit selon
différentes attitudes
303
303
intra/personnelles (« Compréhension, prise de
conscience, questionnement intérieur, valoriser, être en accord
avec ce qu'elle aime et souhaite, l'encouragement, la bienveillance, pas
d'exigence de perfection, comprendre la personne et prendre sa situation en
compte, privilégier la parole et écouter les ressentis de la
personne, une proximité avec la personne »). Ces axes
s'identifient ainsi par le savoir-agir et par la posture éthique de
l'accompagnement au « Moi » des personnes en situation de
handicap.
o Axes divergents
Nous avons observé des divergences reliées aux
réponses qui ont été catégorisées en points
convergents au « Moi ». D'une part, il semble résider
une discordance relative au terme de « tuteur »,
énoncé (une seule fois) comme « une personne de
confiance qui fonde la relation éducative et pédagogique
», a été défini comme le tiers
pédagogique qui accompagne les personnes vers leur « Moi
». Et d'autre part, suite à des réponses en lien avec
la pratique d'accompagnement au « Moi », nous relevons la pratique
d'accompagnement visant la normalisation (Finalités de l'apprentissage
visant à « apprendre à être propre pour ne pas
vivre en échec par rapport aux personnes extérieures »,
« Qu'est-ce-que je pourrai faire pour leur donner ce moyen ...
d'arriver comme tout le monde ? ») et le statut du savoir et du
savoir-faire du professionnel (Rôle de transmission des savoirs).
o Axes aveugles
Il semblerait que les termes « Pédagogique
» et « Educatif » ne soient pas
compréhensibles pour un professionnel, dont le travail et le rôle
de l'éducateur sont définis par une représentation
exprimée comme suit : « Pédagogique, c'est d'arriver
à être un bon éducateur ». Un autre point aveugle
concerne un facilitateur exprimé par un professionnel, à savoir
« Passer les choses par l'humour, ou en dérision, permet aux
personnes de relativiser des choses ». En ce sens, nous interrogeons
le sens approprié du terme « Dérision », qui
interpelle la question de la posture éthique ainsi que le sens de
l'accompagnement, évoqué comme facilitateur sans toutefois faire
référence à d'autres réponses en lien avec
l'individualité de la personne. Dans ce sens, agir ainsi en relativisant
avec humour et dérision, serait-il plus proche d'un accompagnement au
« Moi social » ? Enfin, une réponse donnée en
lien avec la question de l'efficacité dans l'accompagnement semble
montrer deux aspects intéressants. D'une part, elle indique qu'une
304
304
pratique d'accompagnement habituelle du professionnel est de
se faire comprendre par la personne en situation de handicap pour lui apprendre
les habiletés sociales (Dire bonjour tous les matins). En poursuivant la
réponse, le professionnel sonde la question et semble prendre conscience
du non-sens de l'apprentissage des habiletés sociales « si cela
n'a pas de sens pour elle » (la personne). La résonnance entre
une pratique et la finalité éducative semble avoir fait
écho chez le professionnel lorsqu'il a fait le lien avec la personne en
situation de handicap. Enfin, nous rajouterons un dernier point aveugle qui ne
figure pas dans le tableau (Interprétation en lien avec les affirmations
d'un professionnel) qui concerne une finalité éducative
déclarée à travers trois axes intéressants : «
Etre heureux, reprenne pied et reconstruire sa vie », ce qui
semble démontrer une représentation positive de la personne et de
ses potentialités possibles. Cependant, cette réponse fait
l'objet d'interrogations puisqu'elle est corrélée à un
ensemble d'indices représentatifs de l'accompagnement au « Moi
social », selon des finalités normatives et sociales.
? Accompagnement au « Moi social /Didactique
» o Points convergents
Le travail de l'éducateur et ses rôles dans la
pratique d'accompagnement au « Moi social » semblent
corroborés par diverses représentations en lien avec la personne
en situation de handicap (« Compenser ce qui fait défaut, pas
là pour s'amuser, elle doit grandir »), avec le statut du
professionnel (L'animation, la gestion, être personne de
référence ») et avec le cadre normatif (« Le
vivre-ensemble en leur apprenant les codes sociaux, cadrer les choses pour leur
faire comprendre, les collègues cadrent mais souvent pas assez
»). Quant aux finalités éducatives du « Moi
social », elles ciblent essentiellement la question de l'acceptation
sociale, à travers l'apprentissage des règles d'hygiène
entre autres. A la question des finalités éducatives avec une
baguette magique, le « Moi social » apparaît dans les
questions de fonctionnement du Service, sans référence aux
personnes accompagnées (Supports matériels ou techniques : «
Plus de formation, plus d'éducateurs, locaux plus grands
»). Ce qui est intéressant de souligner est qu'au fur et
à mesure de la même question répétée
(à trois reprises) précisant les finalités
éducatives en lien avec la personne en situation de handicap, nous
observons une gradation des réponses : « D'une plus grande
équipe, à plus d'éducateurs, à des locaux plus
grands, à plus
305
305
de formations »... jusqu'au lien indirect avec
la personne (« Traitements moins lourds »).
L'individualité de la personne n'a donc pas été
nommée malgré l'insistance de la question et cela semble indiquer
un accompagnement au « Moi social » des personnes. Par
rapport aux refus/obstacles dans le processus d'apprentissage et au
dépassement de situations problématiques, nous repérons un
indice relatif à l'expert et au savoir-faire (« Je vois que
», sans la questionner ni l'écouter. « Me »
relever les boîtes aux lettres ») et de la procédure
(« la prochaine fois, je rappelle les objectifs, le
rôle...», sans toutefois vérifier et interroger la
personne). Les deux solutions proposées par un professionnel semblent
considérer le geste professionnel du savoir-faire («en «
binôme avec quelqu'un qui arrive mieux et quelqu'un qui arrive moins
bien», ce qui ne l'implique pas en terme de proximité et de
relation) et la règle du savoir-être («Montrer que
l'éducateur n'aime pas faire non plus, mais que ça fait partie
», dénotant une solution non valorisante).
o Points divergents
Lors de la question du travail et des rôles de
l'éducateur, l'ordre des propositions données peut paraître
divergente : « Le conseil, d'être à l'écoute et
faire grandir ». Il semblerait que le « Moi social
» se situe ici par le statut du professionnel (Expert qui sait et qui
conseille) ayant une finalité éducative (Faire grandir la
personne), avec la possibilité toutefois de l'écouter. Un autre
point divergent est identifié non seulement par le savoir du
professionnel (Expert qui sait : « Besoin de beaucoup beaucoup besoin
de manger et pas beaucoup bouger ») et le savoir-être («
On recadre là-dessus »), mais aussi par le savoir-agir
(« On essaie quand même de donner des conseils
diététiques »). Ce dernier aspect est identique
à un autre aspect divergent lors de solutions proposées : alors
qu'il prône le savoir-faire et le savoir-être, le professionnel
évoque aussi d'autres pistes favorisant l'adaptation de la personne
(« Etre à l'écoute et dédramatiser ou utiliser la
prise de recul de la situation »). Dans ces deux derniers
éléments convergents, nous observons que la pratique du «
Moi social » fait aussi l'objet de tendances à la pratique
d'accompagnement au « Moi », et vice-versa.
o Points aveugles
« Compenser ce qui peut faire défaut ou... ce
qui peut être valorisé » semble être une
expression difficilement compréhensible. Un point aveugle concerne une
réponse à la question des besoins
306
306
des personnes en situation de handicap : les «
besoins de grandir et de devenir adultes chez nous, les nôtres en
tous cas » qui sont exprimés en tant que besoins propres aux
personnes accueillies au SAJ. Quelles sont les représentations du
professionnel de la personne et de son handicap ? Comment se situe-t'il par
rapport au Service, et par rapport à la personne (« Chez nous,
les nôtres ») ? En outre, un autre point aveugle se situe dans
la réponse correspondant au facilitateur « l'humour »
évoqué (dans un contexte où « la personne
est focalisée sur ses problèmes » afin qu'elle «
s'ouvre et soit de nouveau partante, sinon tu ne peux plus rien
faire avec elle ») est corrélé à un ensemble de
réponses relatives au « Moi social ». Nous pouvons
nous interroger sur les représentations des personnes en situation de
handicap (Tendent-elles vers ce qui est négatif ?) et sur la pratique
proposée (Peut-on la considérer comme un savoir-faire, telle une
procédure préétablie et à un savoir-être
telle la mise en action vers une règle imposée par le «
Moi social », en minimisant la situation de la personne ?). Par
ailleurs, affirmer : « Il faut déjà que tout le monde
soit occupé pour faire vraiment de l'individuel» semble
être un autre point aveugle évoqué, en ce qu'il semble
signifier que tant que les membres d'un groupe ne sont pas occupés, il
est difficile d'accompagner « efficacement » une personne
individuellement... Enfin, il semble complexe de comprendre l'affirmation
liée à la question des finalités éducatives «
Que les personnes aient des règles d'hygiène. (...)
C'est pas parce qu'on est handicapé qu'on n'a pas le droit de dire
bonjour aux gens. ». Quelles sont les représentations du
professionnel quant aux personnes en situation de handicap (hygiène,
handicap) et aux citoyens en relation avec elles ?
Dans un second temps, nous avons réduit et
synthétisé le recueil des informations relatives aux questions 11
à 18 sous forme d'un tableau identifiant les professionnels (E1, E2, E3,
E4) en fonction de leurs réponses antérieures (1 à 10).
Aussi, les points convergents se distinguent en fonction des réponses
convergentes données dans le premier tableau, et les points divergents
représentent les discordances avec les réponses convergentes. Les
points aveugles comprennent les réponses complexes ou
incompréhensibles.
183 Savoirs, savoir-faire, savoir-être.
|
|
Points convergents
|
Points divergents
|
Points aveugles
|
E1
|
Connaissances, agir,
posture
|
Ergonomie cognitive, savoir-agir.
|
|
|
Finalités éducatives
|
Adaptation et posture éthique.
Association entre la construction de
sens, l'erreur comme valeur,
adapter/s'adapter, la relation de
qualité, la personne dans son
individualité, et ses émotions/ressentis.
|
Association entre les S-SF-SE183, la
personne adaptée
socialement/changement de
comportement de la personne, le cadre d'apprentissage de
l'éducateur et :
la posture éthique, la personne dans son
individualité.
|
|
Service de table
|
Autonomie de la personne et
transférabilité du service de table
|
Bonne performance de la personne et autonomie progressive.
|
|
Relation à la personne
|
|
Adaptation à la personne puis S-SF-SE et
règles/normes sociales.
|
|
Rôle de l'éducateur/
efficacité de l'accompagnement
|
|
Guide social, associé à
l'accompagnement visant l'individualité de la
personne.
|
|
IMAGE
|
Règles (pointes des barreaux) qui peuvent être
strictes et fermées. Ou
|
Le cadre : association entre la bonne ambiance et le respect
de l'autre, et les
|
Cadre institutionnel : l'association.
|
308
308
|
|
élastiques : s'agrandir et se fermer en fonction mais
sans danger, parce
qu'on n'accompagne pas la personne vers quelque chose de
dangereux pour elle.
|
règles du savoir-vivre, des règles
sociales.
|
|
|
SEQUENCE VIDEO
|
Relève les ressentis, le mal-être,
l'expression corporelle possible
|
Interroge les attendus du public.
|
Règles (pointes des barreaux) qui peuvent mettre en
danger la personne qui veut en
|
|
|
pour exprimer le bien-être/mal-être.
|
Vérifie d'abord les finalités sociales
|
sortir.
|
|
|
Interroge la peur de la pianiste/à sa propre image.
|
(public) avant de proposer une nouvelle prestation de la
pianiste : appréciation du public ?
|
|
|
|
Propose des finalités individuelles
propres à la pianiste : prestation pour faire le
buzz, pour exprimer son propre jeu d piano, de libération
intérieure et extérieure (hors de la prison).
A conscience de l'enjeu didactique entre la professeure et
l'élève.
|
Non prise en compte de sa propre sensibilité et de son
individualité (elle-même ayant évoqué pratiquer
l'art comme processus de résilience) malgré
son appréciation musicale : «
ça pourrait ne pas me plaire, que je sois sensible ou non, si le
public applaudit et si ça plaît au plus grand nombre, je propose
un Contrat. »
|
|
|
Connaissances, agir,
posture
|
Ergonomie cognitive, savoir-agir. Adaptation et posture
éthique.
|
Demande à cocher les deux
propositions : Savoirs et ergonomie cognitive.
|
|
309
309
E2
|
|
|
|
|
Finalités éducatives
|
Erreur comme valeur, posture
éthique, liberté, pédagogie,
adapter/s'adapter, construction de
sens, méthodes individualisées, autonomiser, la
personne dans son
individualité, ses émotions/ressentis.
|
Compréhension du cadre institutionnel
comme un cadre bienveillant,
bientraitant donnant les moyens d'évoluer.
|
« Evaluation » énoncée en rapport avec
les
différents éléments énoncés
: est-elle comprise comme le diagnostic de base pour l'élaboration
des objectifs ?
|
Service de table
|
Association du bon déroulement de
l'action avec l'autonomie progressive + la qualité
de son bien-être : « Si l'action se déroule bien, on a du
résultat, on a un bon climat. »
|
|
|
Relation à la personne
|
|
1. l'adaptation à la personne, puis le S-
SF-SE (Transmission et accompagnement).
|
|
Rôle de l'éducateur/
efficacité de l'accompagnement
|
|
L'éducateur suit le guide (la personne en situation de
handicap) avec les
finalités éducatives
visant l'individualité de la personne.
|
|
IMAGE
|
Suppose que les A=B sont les règles.
Préférence du système libre aux
|
|
|
310
|
|
autres systèmes. Dans le système B,
les gens semblent accepter et d'autres vouloir franchir la
barrière, qui veut l'imposer ou fuir. Le leader
serait-il un dominateur ? Relève l'existence de
cadre trop serré et inadapté, manquant de souplesse et trop
rigide qui fait fuir certaines personnes ou dans lequel certaines acceptent les
règles.
|
|
|
|
SEQUENCE VIDEO
|
Enonce les différences d'expression
|
|
Ne sait pas quoi répondre par rapport à
|
|
|
de la pianiste et la difficulté du
|
|
l'embauche éventuelle d la pianiste pour une
|
|
|
public à les recevoir.
|
|
nouvelle représentation musicale : « le
silence », car comment « mettre des mots
|
|
|
Identifie la relation de confiance et
|
|
dans un truc aussi balaise, émotionnellement
|
|
|
le long cheminement entre la
pianiste et la professeure.
|
|
très chargé »...
|
|
|
Suppose que la relation de confiance ait été
affective entre les deux, à travers l'acceptation de la pianiste par la
professeure et la prise de risque que cela pouvait comporter.
|
|
|
311
311
E3
|
Connaissances, agir,
posture
|
|
L'ergonomie cognitive et la posture éthique sont
communes, mais associées au SF.
|
|
Finalités éducatives
|
|
Accéder à l'autonomie, donc reconnue comme tout
le monde, pour s'intégrer.
Associe le cadre institutionnel, la
personne adaptée
socialement/changement de
comportement de la personne, avec :
« L'erreur est une valeur, la posture
éthique, adapter/s'adapter, les méthodes
individualisées, autonomiser, la personne dans son individualité,
ses émotions/ressentis. »
|
|
Service de table
|
Le bon déroulement de l'action, suivi de l'autonomie
progressive de la personne puis de la transférabilité du service
de table.
|
|
|
Relation à la personne
|
|
L'accompagnement vers un S-SF-SE, suivi de l'adaptation de la
personne et enfin l'indication des règles/normes sociales.
|
|
312
|
Rôle de l'éducateur/
efficacité de l'accompagnement
|
|
L'éducateur est un guide social, car rôle
de transmission des propres apprentissages de
l'éducateur et de ses valeurs.
Par la manière d'accompagner la
personne.
|
|
|
IMAGE
|
Préfère le système libre, en raison du
libre-choix sous toutes ses formes :
|
|
|
|
|
les personnes dansent, ont droit à la parole, sont
libres. Le cadre de référence est important mais en second plan.
Cadre de référence :
|
|
|
|
|
l'autorité (Chef de service), la
règlementation, le cadre institutionnel.
|
|
|
|
SEQUENCE VIDEO
|
Enonce la possibilité d'exprimer par la musique, de se
vider, et de
|
|
Et « Le cadre a été créé pour
les personnes,
une institution, pour leur permettre
|
|
|
transmettre quelque chose.
|
|
d'accéder à un truc. »
|
|
|
Enonce les ressentis de la
|
|
En 1er, elle n'aurait pas proposé une
|
|
|
professeure et les siens (elle-même
|
|
nouvelle prestation par la pianiste de peur
|
|
|
touchée à la fin de la prestation).
|
|
que le public ne soit gêné, et ensuite elle s'est
ravisée. Elle raconte avoir été touchée
|
313
313
|
|
|
|
et semble interroger si le public ne serait pas aussi
touché ? L'opinion semble mitigée...
|
|
Connaissances, agir,
posture
|
|
Il y a divergence entre les réponses
relevées (en questions 1-10) et les réponses
qui suivent (Questions 11-
|
|
|
|
|
18) :
|
|
|
|
|
1. Association de l'ergonomie cognitive, du savoir-agir et de
la posture
éthique, les réponses
antérieures relevaient les S-SF-SE.
|
|
E4
|
Finalités éducatives
|
La manière d'accompagner doit être efficace.
|
2. « L'erreur est une valeur - L'évaluation-
|
|
|
|
|
|
Ethique/Bienveillance/Ecoute -Liberté-
|
|
|
|
|
Pédagogie --Des compétences--La
construction de sens-
|
|
|
|
|
Adapter/S'adapter-La relation de
qualité- La créativité/ L'innovation- Le
cadre d'apprentissage --Les méthodes
individualisées--- Autonomiser--La personne dans son
individualité--Ses émotions/ressentis ». La question des
codes sociaux et de l'adaptation sociale de la personne ainsi que des S-SF-SE
n'ont pas été retenues, alors que les
|
|
314
|
|
|
réponses antérieures en faisaient
majoritairement mention.
|
|
Service de table
|
|
Autonomie de la personne,
transférabilité du Service, qualité de
son bien-être. (Seule la notion
de transférabilité était citée auparavant).
|
|
Relation à la personne
|
|
Dans la relation, il a été retenu que
l'éducateur s'adapte à la personne, puis l'accompagne (la
personne montre le chemin), enfin, transmets un S-SF-SE.
|
|
Rôle de l'éducateur/
efficacité de l'accompagnement
|
|
« L'éducateur chemine avec la
personne, par rapport à ce qu'elle veut, car elle est
quand même au centre de tout. »
« L'éducateur suit le guide ».
L'important étant la manière d'accompagner la
personne.
|
|
IMAGE
|
Evocation de fonctionnements de
systèmes/ aux apprentissages :
|
|
|
315
|
|
Certains se battent pour y accéder, pour pouvoir apprendre
et sortir de
la prison, comme un hôpital
psychiatrique. D'autres en sont interdits ou ne se font pas
entendre et sont mis de côté.
|
|
|
|
SEQUENCE VIDEO
|
Enonce un intérêt manifeste et
|
|
La pianiste a joué dans le lâcher-prise et le
|
|
|
l'originalité de la prestation
|
|
S-SF. Evoque une folie maîtrisée : « la
|
|
|
musicale par la pianiste qui a « peut- être des
problèmes psy derrière sans doute ».
|
|
pianiste sait où elle va ».
|
|
|
S'interroge par rapport à l'alcool/ professeure :
est-elle alcoolique ou
|
|
Evocation de l'importance d'un cadre (en
|
|
|
voulait-elle ramener à boire à la
|
|
lien avec sa fonction -question 2) mais aussi
|
|
|
pianiste ?
|
|
d'un cadre, devant être souple tout en s'adaptant
à la personne.
|
|
|
Enonce le fait que cette prestation
est inhabituelle pouvant être
dérangeante pour beaucoup de personnes.
|
|
|
|
|
Evoque plusieurs fois la question du regard des autres,
notamment le retour du public qui applaudit et
|
|
|
|
|
« une fois cette reconnaissance, la
pianiste arrive à faire cette révérence
».
|
|
|
316
|
|
Evocation de la réaction du public
qui est interpelé et qui ne semble pas comprendre la
prestation.
|
|
|
|
|
Réaction/Directrice de l'Opéra :
|
|
|
|
|
aurait applaudi la pianiste et lui aurait proposé de
revenir.
|
|
|
316
Tableau n° 83: Tableau synthétique des
réponses (Questions 11 à 18) des professionnels en fonction de
points convergents, divergents et aveugles.
Afin de comprendre l'essentiel relatif aux
représentations des professionnels en lien avec l'accompagnement au
« Moi » et au « Moi social », nous
proposons de relever les points convergents, divergents et aveugles en fonction
des différents items proposés. En effet, nous ne cherchons pas
à évaluer le degré de représentativité de
l'une ou l'autre entité chez les professionnels mais nous souhaitons
faire des investigations sur la façon de se les représenter et de
les pratiquer. Toutefois, il nous faut souligner un autre point essentiel
à ces investigations liées à la condensation et à
la synthétisation des données recueillies. Comme nous
l'évoquions précédemment, à partir de la
onzième question, les réponses d'un professionnel ont
significativement changé : sa tendance à répondre en
termes d'accompagnement vers des finalités sociales a
littéralement pris la tournure de l'accompagnement vers
l'individualité des personnes. Nous supposons que notre insistance
indirecte (impulsant une question répétitive - à trois
reprises- en lien avec les personnes en situation de handicap) a probablement
induit une certaine compréhension des finalités de
l'enquête et a provoqué ce retournement de situation en se
rangeant vers les « attendus de l'enquête ». C'est pourquoi,
nous prélèverons ce qui nous semble pertinent à la
compréhension de notre étude et laisserons les
éléments insignifiants (5 premières questions/E4). Enfin,
pour un recueil synthétique et optimal des données, nous
proposons de faire une synthèse des éléments convergents
et divergents en fonction des items, puis nous identifierons les points
aveugles.
Les connaissances, l'agir et la posture sont pour la plupart
corrélées à l'ergonomie cognitive et à la posture
éthique. Pour un professionnel, le savoir-faire est admis avec ces deux
axes d'accompagnement et pour un autre professionnel, le savoir et l'ergonomie
cognitive semblent être compris comme axes d'accompagnement
similaires.
Concernant les finalités éducatives dans
l'accompagnement des personnes, les items « L'erreur comme valeur,
adapter et s'adapter, la construction de sens, la personne dans son
individualité, les émotions et ressentis » ont
été cités à deux reprises. Au niveau des
réponses convergentes vers l'accompagnement du « Moi
» (observations relevées dans les 10 premières
questions), l'erreur comprise comme une valeur, la question de l'adaptation et
de la pratique à s'adapter à la personne ainsi que
l'individualité connotée aux émotions et aux ressentis de
la personne, sont les réponses majoritaires. Nous observons des
divergences quant aux finalités éducatives, à savoir
l'association des savoirs, savoir-faire et savoir-être/finalités
éducatives sociales (Adaptation sociale de la personne) à la
posture éthique et à l'individualité de la personne. La
question de la reconnaissance et de l'intégration sociale est aussi
soulevée en tant que finalité éducative. En ce qui
concerne l'action menée par une personne, les professionnels estiment
que
318
318
l'autonomie de la personne et la transférabilité
du service de table sont les finalités les plus importantes. Nous
retenons également que le bon déroulement de l'action est un
point important, car « Si l'action se déroule bien, on a du
résultat, on a un bon climat. » et « la
qualité du bien-être ». Cela montre que le contexte de
l'action (Climat et bien-être de la personne) est une dimension prise en
compte dans la pratique d'accompagnement, qui vise in fine
l'individualité de la personne. Un professionnel a répondu «
la bonne performance » du service et n'a pas réagi au
terme, alors que ses réponses antérieures affirmaient
défendre la prise en compte des besoins et des potentiels de la personne
en situation de handicap. La question de la relation de l'éducateur avec
la personne en situation de handicap rend compte d'une convergence des
réponses, à savoir la nécessité de s'adapter
à la personne. Ensuite, les professionnels s'accordent sur le même
point : l'éducateur transmet et accompagne vers le S-SF-SE et indique
les règles et normes sociales à la personne. De fait, ce qui
paraît divergent dans ces deux intitulés (et que nous relions aux
réponses antérieures -Questions 1-10) comprend le fait que la
finalité de l'accompagnement est centrée sur le « Moi
» des personnes et en même temps sur le « Moi social
». Les deux questions suivantes se penchent sur deux aspects relatifs
à l'accompagnement au « Moi » et au « Moi
social », par la recherche de compréhension des
représentations relatives à la place de l'accompagnant et de
l'accompagné (Qui est le meneur ? Qui est celui qui « sait
» vers où aller ?) et à la volonté
d'optimalisation (quel domaine : Ce que doit développer la personne
? -Connotation davantage sociale dans ce contexte-, La pratique du
professionnel ? -Connotation pouvant être comprise positivement,
puisqu'en lien avec la personne, Ce qui concerne l'individualité de
la personne ?). Les avis sont partagés, et nous observons que la
notion de « guide social » apparaît non loin de
l'importance des finalités individuelles accordées à la
personne pour le professionnel. A ces résultats, nous rajoutons une
remarque significative « un guide social, puisqu'on transmet ce qu'on
a appris, nos valeurs », semblant signifier un manque de
connaissances théoriques par rapport à la profession
socio-éducative. Aussi, force est de constater que les finalités
éducatives semblent compromises entre ce qui est de l'ordre social et de
l'ordre individuel pour la personne.
En ce qui concerne les points aveugles, nous relevons le fait
que la définition du cadre institutionnel semble complexe pour certains
professionnels, dont l'un le définit comme
319
319
relevant de l'association et un autre comme quelque chose qui
« a été créé pour les personnes, pour leur
permettre d'accéder à un truc.». (Bien que cette
dernière l'ait défini dans un premier temps comme relevant de
l'autorité (Chef de service et de la règlementation). Ces
observations signifient-elles un manque de connaissances théoriques ? -A
noter qu'un professionnel a défini le cadre institutionnel comme «
un cadre bienveillant, bientraitant donnant les moyens d'évoluer
».- Dans la question des finalités éducatives, le terme
« Evaluation » (énoncé en rapport avec les
différents éléments corrélés au «
Moi ») peut être compris comme le diagnostic de base pour
l'élaboration des objectifs, alors que l'idée était de le
proposer en rapport avec le « Moi social ». A ce titre, nous
pouvons affirmer que cette question (Finalités
éducatives/Entourer des mots qui paraissent importants) était
complexe et probablement trop quantitative.
Le tableau de Penck et la séquence vidéo ont
tantôt suscité un intérêt manifeste (L'un des
professionnels semble avoir eu avec grand plaisir à découvrir et
à comprendre les divers éléments symboliques et
artistiques), tantôt ils ne semblent pas avoir permis de donner
matière à la réflexion ou à l'imagination.
Concernant le tableau de Penck, l'ensemble des professionnels
a démontré avoir conscience de l'existence des différents
systèmes (en général et au niveau éducatif) et
préférer le système libre (A). Néanmoins, ce
dernier est considéré pour certains comme un système aussi
« dictatorial » que les autres en raison de la taille du leader.
L'apparence humaine ou sociale serait-elle un facteur décisif dans leurs
représentations ? Diverses interprétations sont données,
au niveau des membres des systèmes (« Dans le système B,
les gens semblent accepter et d'autres semblent vouloir fuir. Le leader
serait-il un dominateur ? Et certains se battent pour accéder aux
apprentissages (panneaux A=B), pour pouvoir apprendre et sortir de la prison,
tel un hôpital psychiatrique. D'autres en sont interdits ou ne se font
pas entendre et sont mis de côté »), de la signification
des panneaux (« Apprentissages, règles du système
») et du cadre (nommé « Cadre de
référence » ou « cadre institutionnel
»). Ce dernier évoque tantôt la souplesse ou
l'élasticité possible du système -non dangereux pour les
membres- qui correspond alors à l'association entre la « bonne
ambiance, le respect de l'autre, et les règles du savoir-vivre, des
règles sociales »), tantôt la rigidité et
l'inadaptation du cadre faisant fuir certains membres ou les
320
320
conduisant à accepter les règles. En ce qui
concerne les points aveugles, nous identifions une représentation
complexe (Les pointes des barreaux du système B sont identifiées
comme des règles qui peuvent mettre en danger la personne qui veut en
sortir).
Dans l'ensemble, la séquence « Vidéo »
démontre une compréhension manifeste des enjeux inhérents
à la prestation de la pianiste, qui est définie par son
expression artistique et corporelle et son enthousiasme passionné. Les
finalités proposées relèvent de la notion de
libération intérieure et extérieure, d'une question «
faire le buzz ?» et d'une forme de transmission. La pratique
musicale est comprise comme une forme d'expression de soi qui peut «
toucher ». Ce verbe a été nommé à plusieurs
reprises au même titre que « émotions » et «
ressentis ». L'un des professionnels a déclaré avoir
été touché à l'issue de la séquence
vidéo. Des interrogations concernant la pianiste interpellent la peur de
la pianiste par rapport à sa propre image ainsi que « des
problèmes psy ». Cette dernière affirmation rejoint une
autre au sujet de la professeure qui est « peut-être alcoolique
? ». Cela peut sembler indiquer que le professionnel s'attelle
à rechercher l'explication ou à construire une
représentation des personnes « atypiques ». La relation entre
la professeure et la pianiste sont connotées de termes «
relation de confiance », « affective », «
acceptation et prise de risque » et « long cheminement
», avec une conscience de l'enjeu didactique entre les deux
personnes. Quant au public, il est compris comme avoir eu « des
difficultés à recevoir » et à être «
dérangé, interpelé, ne pas comprendre »,
parce que le cadre était inhabituel hors norme. La question du regard
social (« des autres ») est évoquée plusieurs
fois par un professionnel. Le nommant comme facteur indifférent au
départ de la prestation (« elle s'en fiche un petit peu du
regard des autres »), il interroge néanmoins plusieurs fois le
processus (du début de la prestation à la fin) sous forme de jeux
de mots répétitifs (« elle s'en fiche », «
elle va quand même voir le public », « elle comptait regarder
le public et elle se dit : ouais vraiment je suis à côté de
la plaque », « qu'elle s'en fiche un p'tit peu du regard des autres
», « qu'elle va quand même voir le public où elle se dit
: ouais c'est, vraiment, je suis à côté de la plaque
»). Nous pouvons supposer qu'à ce titre, le professionnel est
sensible au regard des autres et que le « Moi social »
pourrait avoir un impact manifeste dans ses actions et ses choix. A la question
de proposer une nouvelle prestation en tant que Directeur de l'Opéra,
les réponses sont mitigées (le silence, ne sait pas) et sont la
plupart
321
321
empreintes d'un facteur « Vérification de la
réaction du système social/le public ». Selon son
appréciation, la réponse serait affirmative. Les finalités
sociales semblent avoir un poids significatif dans la balance, au point
d'annihiler sa propre sensibilité et son individualité (Artiste
pratiquant l'art comme processus de résilience, selon ses dires) pour ce
qui concerne un professionnel : « ça pourrait ne pas me plaire,
que je sois sensible ou non, si le public applaudit et si ça plaît
au plus grand nombre, je propose un Contrat. ».
Les points aveugles représentent les attitudes ou
réactions face à une nouvelle proposition de prestation («
Le silence », et « comment mettre des mots dans un truc
aussi balaise, émotionnellement très chargé »)
et par la notion de « folie maîtrisée »
à travers les paraphrases « la pianiste sait où elle va
» et « la pianiste a joué dans le lâcher-prise,
le savoir et le savoir-faire ».
4.4.2.2 Chef de Service
Au départ, la synthétisation des données
a fait l'objet du même type de tableau que celui des professionnels
socio-éducatifs, à savoir les points
convergents-divergents-aveugles en fonction du « Moi » et du
« Moi social ». A l'issue de ce travail, nous nous sommes
rendu compte que les données recueillies apparaissaient uniquement dans
la partie « Pédagogie/ « Moi », avec quelques points
aveugles manifestes.
|
Pédagogie/ « Moi »
|
Didactique/ « Moi social »
|
Points aveugles
|
Missions
|
Assurer la sécurité des biens et des personnes
(personnel et personnes accueillies).
Compétences des professionnels autour du Projet de
service, où il veille la mise en oeuvre concrète.
Versant pédagogique : « Cadre technique et
pédagogique, cadre éthique, cadre
déontologique », en lien avec
les professionnels.
Versant financier : force de propositions/Budget
prévisionnel, justifiant le bon usage de l'argent
déployé.
Versant financier : Garantie de la bonne utilisation des
moyens.
|
|
|
Fonctions/
Équipe éducative
|
Fonction hiérarchique, le personnel étant des
collaboratrices.
Fonction ressources /aide auprès du personnel à
gérer leur mission dans des conditions confortables (Risques d'usure)
essentielle. Fonction de mobilisation, en les invitant à
développer leurs compétences.
|
|
|
Attendus /équipe Éducative
|
La capacité de mobiliser les compétences
acquises.
Maintenir un degré de mobilisation minimum (en raison
du risque d'appauvrissement) par une vigilance accrue/personnel. (Evaluation,
observation, accompagner un mouvement pédagogique, entretien,
conseils).
|
|
|
323
323
|
Accompagner à la décision professionnelle ou
personnelle, en cas de difficulté dont elle n'arrive pas à
s'extraire.
|
|
|
Besoins /professionnels
Socio-éducatifs
|
Besoin de reconnaissance, où le Chef de Service sert de
révélateur de la progression du
travail. (Regard qu'on accorde à ses collaborateurs
pour ne pas risquer de les appauvrir ou de les dépiter).
Le travail au SAJ, un lieu de ressources.
|
|
|
Axes importants/
direction nouvelle et innovante
|
Associer les collaborateurs à toutes les étapes
préalables au passage du cap. Méthodologie (étude des
besoins, partage d'un diagnostic, élaboration collégiale des
objectifs, recherche des modalités à mettre en oeuvre ensemble.
Rôle du cadre : impulsion, servir de révélateur à la
nécessité de répondre à des besoins qui
s'expriment.
Aider à la compréhension du système et
les associer à la volonté de faire évoluer les situations
(mouvement réflexif).
Faire équipe, se regarder faire en équipe, se
regarder faire par rapport à une situation (qui évolue, à
laquelle on participe).
|
|
|
Facilitateurs/développem ent des
compétences du
|
La proximité avec les professionnels.
Accompagner dans ce qu'on attend d'eux (Fonction ressource) et
de ce Service.
|
|
|
324
324
professionnel éducatif
|
socio-
|
Le cadre assure cette fonction ressource et n'est pas juste
là pour attendre le score de la fin du match.
Pas de rendement, mais plutôt la mobilisation des
moyens.
|
|
|
|
|
|
Pas d'attente de résultat (Difficilement
évaluable), sachant qu'un accident de parcours est
possible pour tout professionnel, dont les résultats ne pourraient pas
être à la hauteur des moyens.
|
|
|
|
|
|
Elaboration collégiale du projet, où c'est
|
|
|
Réaction/ blocage
|
ou
|
l'équipe qui est amenée à le
réinterroger. Y
|
|
|
divergences
|
|
des
|
réfléchir ensemble quant à la manière
de
|
|
|
profession-nels projet
|
sur
|
un
|
dépasser ou de contourner ce blocage.
|
|
|
|
|
|
-/Représentations des membres de l'équipe :
|
|
|
|
|
|
Observations, procédures d'élaboration
d'hypothèses et accord sur les objectifs et modes
opératoires.
|
|
|
|
|
|
-Divergence organisationnelle : Le Chef de
|
|
|
|
|
|
Service tranche et si le besoin des
professionnels est identique, la priorité sera
déterminée par le Chef de Service.
|
|
|
|
|
|
-Divergence pédagogique : Recevabilité des
arguments, puis position hiérarchique.
|
|
|
|
|
|
-Divergences personnelles, les personnes sont invitées
à les régler extramuros.
|
|
|
325
325
Solutions préconisées/
non-adhésion de l'équipe
éducative
|
Une décision/fonctionnement du Service (RV
ponctuels d'une personne accueillie extramuros) susceptible
d'impacter les autres collègues, doit être prise
collégialement. Elasticité du fonctionnement en équipe et
position hiérarchique, si besoin.
|
|
|
Finalités éducatives
|
Acquérir compétences et expériences qui
|
|
La posture professionnelle adoptée n'est pas
|
/professionnels socio-
|
permette au professionnel socio-éducatif de se
|
|
uniquement dans du savoir-faire mais
|
éducatifs
|
réaliser dans son travail et c'est à eux de
mettre les choses personnelles dans la
|
|
représente aussi une fonction, et « à
ce titre-là, ben le contenant et le contenu, c'est savoir
|
|
corbeille.
|
|
effectivement ce que les gens ont à attendre de
nous, et ce que nous avons à engager en leur
|
|
Finalités de compétences transférables.
|
|
faveur et l'inverse. L'inverse aussi. »
|
|
|
|
On est dans les savoirs, savoir-faire et savoir-
|
|
« Ce qu'attendent de nous les instances de
|
|
être.
|
Finalités éducatives des
|
tutelles, comme dit, c'est ce fameux degré
|
|
La posture éducative ne repose pas uniquement
|
professionnels socio-
|
d'autonomie. (...) J'attends des éducateurs
|
|
sur les savoir-faire, elle repose aussi sur du
|
éducatifs/ personnes
|
qu'ils contribuent à ce que les personnes
|
|
savoir-être où effectivement on sait un moment
|
accueillies
|
profitent un maximum de leur passage ici. »
|
|
donné aussi, ce qu'on a à afficher et ce qu'on a
à déployer.
|
|
Etre dans un échange suffisamment adapté
|
|
J'attends des éducateurs qu'ils contribuent à ce
|
|
pour qu'effectivement il soit adapté et
|
|
que le degré d'autonomie des personnes par
|
|
sécurisant, pour qu'on ait envie de continuer à
|
|
rapport à leur-savoir-faire et savoir-être
|
|
interagir.
|
|
s'améliore.
|
|
|
|
Pas leur savoir-être, mais un savoir-être.
|
326
326
|
|
|
Exemple/incompréhension d'un serrage de
main au lieu de la bise toujours faite à la
personne accueillie, qui nécessite la transmission
du savoir-être par l'éducateur.
La posture des éducateurs est éducative par la
transmission d'un savoir-être (codes sociaux, règles sociales,
etc.). C'est la recherche d'une
proximité suffisamment sécurisée pour
la personne et pour le professionnel, pour que ce type de nuance puisse se
transmettre, sans... sans risque de fusion ou de confusion
sécurisée.
Un savoir-être, c'est aussi moi en face de toi et
l'inverse, dans un échange suffisamment adapté et
sécurisant pour avoir envie de continuer à interagir, avec les
risques dans la relation (trop loin ou trop près) qui peuvent mettre les
apprentissages à mal ou subir des interférences.
|
La relation éducative
|
« Je l'interroge tous les jours ».
Même si ça
ne se situe pas qu'au niveau de la compréhension, il
faut passer sa vie à chercher à la comprendre.
|
|
|
|
Subtil cocktail de théories, d'échanges,
d'expériences, de vie,
d'expériences professionnelles et d'interactions avec les
collègues.
|
|
|
|
Formation continue, à travers le regard que peuvent
apporter les autres collègues.
|
|
|
327
327
|
|
|
|
|
« Si tu ne maîtrises pas les fondamentaux
dans
|
|
« Toutes les interactions à un moment
donné
|
Connaissances, agir,
posture
|
ce genre de job, tu es capable de faire n'importe quoi.
Donc je vais rester à a).
|
|
agissent sur le savoir-être »
(transmission)
|
|
L'éducateur doit connaître les savoirs
|
|
« Moi mon rôle était de leur expliquer
comment
|
|
professionnels basiques. »
|
|
gérer une situation de conflit. Comment je me
place, etc. ». Et ça se passe au niveau du savoir-
|
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« C'est sûr que tout ce qui est
transférable par définition, j'allais dire, est plus satisfaisant
».
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être.
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« Résoudre des problèmes plutôt
que
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La fonction didactique et la fonction
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d'appliquer des savoir-faire puisqu'appliquer des
savoir-faire c'est quelque chose de plus inerte. »
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pédagogique sont la même chose.
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« J'attends de quelqu'un à un moment
donné, il aide les gens à..., à régler un certain
nombre de choses quoi. Et pour ça, il utilise tout ce qu'il sait.
»
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« Si on reste vraiment sur le versant
professionnel, il a plutôt à adopter une
posture, tu vois, que de transmettre un savoir-être. »
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« Les choses se transmettent autrement que
par euh, j'allais dire, une espèce
d'apprentissage académique, quoi hein.
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L'être-ensemble, je pense que ça, ça
participe aussi à ça. J'ai pas l'impression, j'allais dire, je
pense que on s'est transmis des choses
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328
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euh... en ayant euh... j'allais dire, on a
partagé une tranche vie »
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« Quand on mange ensemble, il n'y a pas celui qui
apprend à tenir la fourchette et celui qui enseigne, tu vois, il se
passe aussi un peu autre chose. Et de ce autre chose, il naît aussi un
peu quelque chose. »
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« C'est les inviter à réfléchir
à une
alternative, à ce qui s'est passé et
aux décisions qui ont été prises. »
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Ma fonction pédagogique est de « revisiter une
situation qui a mise à mal l'équipe et la personne qui a eu
à la gérer et qui s'est sentie un petit peu abandonnée,
pour qu'ensemble on construise, on élabore une autre marche à
suivre en cas de... récidive. »
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« Après je veux dire, il n'est pas impossible
qu'une procédure vienne cadrée, instituer une marche à
suivre en cas de conflits du même type. »
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Construction de sens. La qualité du travail
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Pratique professionnelle
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bien fait. L'évaluation des pratiques
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du Chef de Service comme
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professionnelles. Développement des
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finalités éducatives
auprès
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compétences de l'éducateur. La relation
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des professionnels :
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éducative. La
créativité/l'innovation.
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« Pour évaluer qu'un travail est bien fait, il
faut bien qu'on s'inscrive dans une méthode
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d'évaluation. Parce que sinon, on n'est que dans la
morale et elle a aussi ses limites. »
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Axes importants/ Projet
développé par
le professionnel
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-La transférabilité de la compétence. -Le
bon déroulement de l'action. - Le bon résultat du projet.
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Se situe/ au professionnel
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1. S'adapte à lui
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2. L'accompagne vers un S-SF-SE.
3. Indique les règles et les normes
professionnelles sociales. (Déontologie et morale)
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Rôle de l'éducateur/
efficacité de l'accompagnement
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Il y a des compétences qui s'expriment... « On
ne cherche pas non plus une soumission à une forme d'autorité
».
C'est un travail coopératif entre le
professionnel et le Chef de Service/développement
des compétences.
Accompagner et inviter une personne à développer
des apprentissages en la mettant sous tension (pas en péril ni en
danger) :
- Envisager toutes les parades
- Evaluer le risque de chute
- Au fur et à mesure des compétences
acquises, diminuer les parades (De l'entraîneur qui est
aux pieds de l'agrès puis au simple tapis posé aux pieds de
l'agrès).
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Le Chef de Service guide l'éducateur en lui montrant
les compétences à développer, parce que cela a toujours
fonctionné ainsi.
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Efficacité
l'accompagnement professionnel
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dans
du
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Les apprentissages et les compétences que le professionnel
développe, parce que la manière
de l'accompagner va dépendre de ses
apprentissages et des compétences
qu'il développe.
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330
Tableau n°84 : Tableau récapitulatif des
réponses du Chef de Service en fonction de l'accompagnement
pédagogique et didactique, et des points aveugles.
La synthétisation des réponses du Chef de
Service démontre une approche pédagogique des finalités
vers le « Moi » des personnes (professionnels et usagers),
qui confirme les observations relevées sur le terrain. Nous y observons
un accompagnement centré sur l'ergonomie cognitive, sur le savoir-agir
et avec une posture éthique, empreint d'une éthique de conviction
(Position hiérarchique, prise de décision, garant, il «
tranche », etc.) et d'une éthique de responsabilité
(Attentes du travail des professionnels, développement des
compétences et recherche d'optimisation pour « sa boutique »,
etc.). Cet accompagnement est axé à la fois sur un versant
collectif (« Travail coopératif, élaboration et
décision collégiales, mouvement réflexif,
réfléchir ensemble, mouvement pédagogique, accompagnement,
mobilisation, associer les collaborateurs, les inviter à
réfléchir à, mobiliser les compétences
acquises», aider à la compréhension du système,
etc.) et sur un versant individuel (« Fonction ressources, mobiliser,
entretien, conseils, accompagner à la décision professionnelle ou
personnelle, révélateur de la progression du travail, la
proximité avec le professionnel, un accident de parcours est possible
», etc.). Il est aussi intéressant de relever la position du
Chef de Service par rapport à ses missions et à l'ensemble des
personnes qu'il côtoie, par sa prise de conscience de l'importance et des
enjeux de la relation éducative et de la dimension éthique. Force
est de constater que ces dimensions pédagogiques et humaines du Chef de
Service transparaissent dans ses différents rôles.
Toutefois, certains points aveugles relevés montrent
certains aspects paradoxaux. Dans l'ensemble, le Chef de Service identifie les
compétences du professionnel (ainsi que les siennes et celles de la
personne en situation de handicap) dans les champs du savoir, du savoir-faire
et du savoir-être. Lorsqu'il énonce que « la posture
professionnelle adoptée n'est pas uniquement dans du savoir-faire mais
représente aussi une fonction, (...) et à ce
titre-là, ben le contenant et le contenu, c'est savoir effectivement ce
que les gens ont à attendre de nous, et ce que nous avons à
engager en leur faveur et l'inverse. L'inverse aussi. », « La posture
éducative ne repose pas uniquement sur les savoir-faire, elle repose
aussi sur du savoir-être où effectivement on sait un moment
donné aussi, ce qu'on a à afficher et ce qu'on a à
déployer. », et « Pas leur savoir-être, mais un
savoir-être », il définit le savoir-faire et le
savoir-être comme des compétences développées par le
professionnel, que nous identifions comme compétences spécifiques
à chaque professionnel. Cette dernière affirmation indique aussi
qu'il a conscience de la didactique en termes de normalisation par les
professionnels. D'autre part, la phrase « Moi mon rôle
était de leur expliquer comment gérer une situation de conflit.
Comment je me place, etc. (...) Et ça se passe au niveau du
savoir-être. » ainsi que l'exemple
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illustrant l'incompréhension possible pour une personne
d'un serrage de main au lieu de la bise (toujours faite à la personne
accueillie) et argumentant que cette situation nécessite la transmission
du savoir-être par l'éducateur auprès des personnes, font
référence au savoir-agir -et non au savoir-être-, puisqu'il
s'agit ici d'agir efficacement en fonction d'une situation donnée en
mobilisant les membres de l'équipe/la personne accueillie pour
les/l'amener à transposer leurs/ses ressources individuelles. D'autre
part, le Chef de Service affirme que la posture des éducateurs est
éducative par la transmission d'un savoir-être (codes sociaux,
règles sociales, etc.) et que c'est la recherche d'une proximité
suffisamment sécurisée pour la personne et pour le professionnel,
pour que ce type de nuance puisse se transmettre, sans risque de fusion ou de
confusion sécurisée. Il souligne également qu'un
savoir-être, « c'est aussi moi en face de toi et l'inverse, dans
un échange suffisamment adapté et sécurisant pour avoir
envie de continuer à interagir, avec les risques dans la relation
» (trop loin ou trop près) « qui peuvent mettre les
apprentissages à mal ou subir des interférences » et
que « Toutes les interactions à un moment donné agissent
sur le savoir-être » (Dans le sens de la transmission). Il nous
semble que ces « définitions » précisées en
termes de savoir-être démontrent clairement une posture
pédagogique et éthique, parce qu'il définit la fonction du
professionnel dans une attitude relationnelle de proximité empreinte de
bienveillance. Néanmoins, dans la question relative à sa relation
au professionnel, il déclare en premier lieu s'adapter à lui,
puis exprime « l'accompagner vers un savoir, un savoir-faire, un
savoir-être » et en troisième, lui « indiquer
les règles et les normes professionnelles et sociales. ».
Pouvons-nous proposer l'hypothèse, comme nous le soulignions avant, que
ces types de savoirs définis comme tels mais argumentés en
agencement de connaissances, en agir contextualisés et
transférables et dans l'entraide et le respect des personnes,
représentent in fine la pédagogie et l'accompagnement au «
Moi » ? Enfin, les derniers points aveugles exposent les
affirmations suivantes : « Le Chef de Service guide l'éducateur
en lui montrant les compétences à développer, parce que
cela a toujours fonctionné ainsi. » (Nous rappelant qu'il
invoquait l'encouragement envers l'éducateur à l'inviter à
développer telles compétences) et « La fonction
didactique et la fonction pédagogique sont la même chose.
».
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