Les finalités éducatives des professionnels et les enjeux liés à la résilience dans l'accompagnement socio-éducatif. Une étude de cas au lycée Ettore Bugatti (Illzach) et au saj (Neuf-Brisach).( Télécharger le fichier original )par Holly & Anne MANY & HERMMANN ISRAEL Université de Haute Alsace - Master 2 Sciences de là¢â‚¬â„¢éducation 2016 |
Partie IV232 Méthodologie ? Enquêtes ? Résultats enquêtes ? Hypothèses 232 PARTIE IV :233 233 METHODOLOGIE DE RECHERCHES 4. Perspective méthodologiqueNotre démarche méthodologique s'inscrit dans une perspective compréhensive dont le but consiste non seulement à interpréter les données recueillies mais à faire également émerger des représentations (Albarello, 2011). Comme nous l'avons souligné dans la partie introductive de notre étude, notre approche consiste à « comprendre, correctement, précisément, en profondeur, une situation donnée : Un système, une organisation, un groupe, etc. » (Ibid., p. 110). En conséquence, nous n'accorderons pas une priorité absolue à la question de la validité externe ou à la généralisation des résultats de notre recherche, car nous considérons, que le phénomène de décrochage scolaire au Lycée Ettore Bugatti ne peut être comparable à celui d'un autre lycée lambda de Mulhouse ou ailleurs, sachant que ce dernier est le seul lycée professionnel automobile du département du Haut Rhin. En outre, il est important de noter que le public accueilli varie d'un établissement à l'autre en fonction de l'environnement socio-économique. Ainsi, la problématique du décrochage scolaire diffère d'un établissement à un autre. De même, on ne peut pas généraliser la situation du SAJ de Neuf Brisach à celle d'un autre établissement du même acabit. Néanmoins, il est important de souligner également selon Albarello (2011 p. 111) que « des découvertes scientifiques majeures de Newton, Galilée, Einstein, Bohr, Darwin, Freud, etc. ont été effectuées à partir d'approche inductiviste (étude de cas) sur des échantillons statistiquement non représentatifs ». En clair, les résultats d'une recherche découlant d'une approche inductiviste (aprioriste) peuvent être potentiellement généralisables. Albarello (Ibid., p. 113) montre également qu'une démarche inductiviste (apostérioriste) est « aussi un moyen remarquable de réfutation d'un modèle hypothético-déductif, théorique ou de falsification (aprioriste) ». Ainsi, dans notre méthodologie, nous travaillons essentiellement sur de petits échantillons : 12 personnes au Lycée Ettore Bugatti et 5 professionnels du SAJ Neuf Brisach. Au total, nous travaillons sur un échantillon de 17 personnes. 234 234 Dans notre approche, nous souhaitons dans un premier temps, de manière séparée, présenter une analyse synthétique des matériaux récoltés au Lycée Ettore Bugatti et au SAJ afin de « rechercher du sens et effectuer un dévoilement » (Ibid., p. 73) introspectif de la conscience phénoménale des lycéens en risques de décrochage et des professionnels éducatifs du Lycée Bugatti et socio-éducatifs du SAJ de Neuf-Brisach. Par « introspection », nous entendrons « le processus de conscience cognitive et réflexive qui permet au sujet d'inspecter mentalement le cours de ses pensées et d'organiser une réflexion consciente à propos de ses états mentaux et de ses représentations » (Pourtois & Desmet, 2012). Les états mentaux sont définis comme « les émotions, les représentations imaginaires, les croyances, les sensations, les perceptions, les désirs et volitions ». Quant aux représentations, elles apparaissent, se construisent et s'organisent à partir d'éléments individuels, contextuels et sociaux. Il s'agit de constructions mentales élaborées dès la petite enfance, qui se complexifient au fur et à mesure et qui sont actualisées dès qu'elles sont en rapport avec un support qui les activent. Bouaziz (2007) 167définit plusieurs facteurs entrant en jeu dans le concept de « représentation » tels que l'évolution du monde, les conditions de vie, l'éducation reçue, les modes de transmissions locales, la solidarité, la citoyenneté, l'accompagnement social. Dans l'action socio-éducative, les représentations des professionnels sont susceptibles de changer dans la temporalité en fonction d'autres facteurs institutionnels et contextuels (Texte de loi, registre politique, changement, innovation, reformulation d'un projet social ou d'un projet institutionnel, etc.) (op.cit). Par ailleurs, Jodelet (2003, p.53) définit les représentations comme les supports des conduites et de la communication sociale. Comme nous l'évoquions, la posture interculturelle énoncée par Madame Florence Duschêne-Lacroix 168 empreinte d'une approche éthique, du non-jugement, d'une relation de confiance interpersonnelle sont des vecteurs favorisant la déconstruction des représentations, la compréhension, puis leur 167 Trémintin, J. (2007) La force des représentations dans le champ du travail social. Lien social, n°824. http://www.lien-social.com/la-force-des-representations-dans 168 Directrice de Nova tris. Centre de compétences transfrontalières UHA. 235 235 reconstruction au sein d'un travail coopératif. Ce concept de « représentation » nous permet d'aborder d'une part ce qui relève du champ social et cognitif dans la relation entre l'individu et le monde (hommes et objets) et d'autre part ce qui s'inscrit dans la pratique (actions) dans la relation entre l'individu et les autres (Aimon, 1998). Quant à la « conscience phénoménale », elle fait « référence à la conscience d'un individu d'être ou de vivre une expérience et de ressentir ce vécu avec ses affects, ses sensations et ses émotions » (Vion-Dury, 2004). Selon Chalmel169, une représentation peut évoluer par la remise en question et le doute, provoquant incertitude et déséquilibre. En effet, nous savons selon Bouaziz (2007) que « les représentations influent sur la façon de penser, de faire, et d'agir du travailleur d'un professionnel ». C'est ce que nous nous évertuerons à rechercher principalement dans nos données, à savoir les représentations des professionnels en ce qui concerne l'accompagnement du « Moi » du « Moi social » pour pouvoir déceler les finalités éducatives dans les pratiques et répondre à la question des enjeux de celles-ci sur la résilience des publics à besoins spécifiques c'est-à-dire en difficulté scolaire ou sociale. 4.1. Démarche de recueil synthétique d'indices et d'indicateursA partir de nos observations empiriques sur le terrain, l'approche théorico-descriptive et conceptuelle de notre étude, nous chercherons à relever dans nos matériaux les indices et indicateurs du « Moi », du « Moi social » et de la « résilience ». Ainsi, les éléments inhérents aux tableaux 59, 60 et des figures 57, 58 ci-après des pages suivantes nous permettront de les identifier.
169 Cours méthodologie de recherche (2016). Master 2 IIMSE. UHA 236 236
237 237
Tableau n°50 : Comparatif des principes directeurs du « Moi social » et du « Moi »170. 170 Tirée du schéma « Les quatre niveaux de contraintes en éducation », Chalmel, 2015, p.24. 238
Dida Savoir Savoir-faire Savoir-être 238 Tableau n°51 : Tableau représentatif des connaissances, de l'agir et du comportement en fonction de la didactique et de la pédagogie. 239 239
Tableau n°52 : Tableau synthétique des facteurs et des indices théoriques favorisant la résilience des personnes. 171 Goussot (2014) et Cyrulnik (2000). 172 Pourtois & Desmet (2004). 240 240
Postures Conséquences Moyens
Figure IVo 53 : Schématisation du « Moi social», en fonction des actions, des moyens, des postures de l'accompagnant et des conséquences sur l'accompagné. 241 241
Postures Conséquences Actions Moyens
Figure No 54 : Schématisation du « Moi », en fonction des actions, des moyens, des postures de l'accompagnant et des conséquences sur l'accompagné. |
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