Tutorat
Encadrement
Adaptation Réajustement
Production . Insertion
Coresponsabilité
Coréalisation
Formation. Connaissance des
savoirs, savoirs-faire,
savoirs-
être
d'aide, Orientation,
Counseling
Accueil,
Conseil, Relation
guidance, adaptation
Sponsoring
Soutien
financier
Parrainage
Appartenance
Transmission savoir
faire,
filiation,
formation,
apprentissage
Compagnonnage
Médiation sociale
Litiges et résolution
de
problèmes.
Dialogue, écoute,
confrontation.
Restauration
des
liens
Mentorat
Transmission
Guidance
Filiation
Orientation
projet
Actualisation de soi
Optimalisation Rendement Controle
Développement personnel
Efficacité Valorisation. Passage d'acteur à
auteur.Performance
Coaching
Médiation
remédiation cognitive .
Développement
de
l'autonomie et à
l'action-création
Education et
Médiation éducative
165
165
La question de l'accompagnement se révèle
essentielle (en ce qu'elle est au coeur de l'action avec la personne, quelle
que soit la modalité d'accompagnement) et
particulièrement
166
diversifiée (selon les prestations et les services
assurés). Elle illustre le fait que l'accompagnement s'inscrit sur une
plateforme dynamique impliquant « la diversité desdemandes d'aides
», « la pluralité des rôles »
joués par le tiers ou les tiers, la « conjugaison des logiques
(apprentissage, développement, formation, remédiation ou
résolution) », « la variabilité des temps
impartis », « une qualité relationnelle »,
« un jeu constant entre distance/proximité,
présence/absence ». (Paul, 2004, p.54). Les modèles
suivants conceptualisés par Paul (2004, p.54) sont
révélés dans diverses pratiques actuelles
d'accompagnement, pouvant intervenir de manière fortuite ou non à
n'importe quel stade de la vie de la personne ou lors d'une situation
personnelle relevant d'un caractère problématique ponctuel
(rupture, embûche, traumatisme, choix, etc.).
3.1.4.1 Le modèle maïeutique
Paul (ibid.) identifie le modèle d'accompagnement
maïeutique, qui vise la connaissance et le développement de
soi de la personne, à certains stades de sa vie ou lors d'une situation
qui pose problèmes. Selon le même auteur, la maxime que Socrate
s'est appropriée « Connais-toi toi-même et tu connaitras
l'univers et tes dieux » ouvre une perspective d'accouchement de
l'homme par lui-même à travers son intériorisation et son
autonomisation, avec le soutien d'un « facilitateur »
(dialogue, propre expérience) et au final, par le biais d'un processus
d'interaction et de réciprocité entre les deux (coaching,
éducateur, etc.). Cette méthode maïeutique, du grec «
art d'accoucher », repose sur « l'interrogation
» et propose « d'amener l'interlocuteur à prendre
conscience de ce qu'il sait implicitement, à l'exprimer et à le
juger». Elle part donc de la centration et de la prise en compte de
l'individualité de la personne à travers un processus vers le
développement de son « Moi », dans lequel elle est
auteur et acteur.
166
3.1.4.2 Le modèle initiatique
167
167
Proposé par Paul, il est également une
méthode d'accompagnement des personnes qui, partant du non-savoir, du
commencement, souhaitent ou se retrouvent à vivre une modification et
une modulation de leur vie. A travers l'initiation à des mystères
favorisant des apprentissages, le soutien d'un accompagnateur sera garant du
sens et du cadre d'initiation (contexte). Ce modèle initiatique est issu
d'Homère et de l'Odyssée dont la maxime est « Se faire
et en faisant se faire autant que Se faire de se défaire »
(op.cit.). Il vise la transmission par l'héritage et la socialisation
par le changement de statut (passif à actif) par un compagnon de marche
(op.cit.) vers une appartenance à un groupe social. Ce modèle
rappelle le rôle du patriarche d'antan, qui transmettait les valeurs
à sa descendance, la pratique du compagnonnage, etc.
3.1.4.3 Le modèle d'accompagnement
thérapeutique
Cet autre modèle proposé par Paul (ibid.) fait
intervenir un tiers de proximité ou d'un accompagnant professionnel dans
le but de retrouver un mieux-être (psychique, physique, etc.). Ce type
d'accompagnement est fondé sur la « parole hippocratique
» du nom d'Hippocrate, qui relève de l'engagement (et de la
compétence) du praticien à « dialoguer, interroger et
écouter » le patient considéré comme «
responsable devant oeuvrer à sa guérison ». Ce
dernier est au centre de sa préoccupation, avec l'idée «
de ne pas nuire » (Primium non nocere)133, de
viser l'efficacité et l'efficience (Richez, 2006), de ne faire aucune
différence entre les personnes (niveau et origine sociales, etc.), dans
un souci éthique. Du grec «thérapeutès »
signifiant « serviteur » « qui prend soin de »,
« le soin des maladies », l'accompagnement dans un modèle
thérapeutique vise une pratique d'adoucissement, d'abolition des maux de
l'âme, du corps ou de l'esprit (médecin, psychologue, naturopathe,
etc.). Dans cette optique, il fonde l'accompagnement du patient comme suit :
? Le thérapeute est le détenteur du savoir et le
prescripteur des soins
? Le patient est l'objet des soins à travers un
traitement contre la maladie, et ses conséquences physiques,
psychologiques et sociales ne sont pas prises en compte.
133 Richez, Y. (2006), p.
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Accompagnement dont les indices semblent corroborer aux
finalités du « Moi social ». Nous nous
intéresserons davantage à l'accompagnement thérapeutique
du patient (ETP) développé par Chalmel (2015) dans le cadre de
l'accompagnement à finalités pédagogiques. Ce
modèle innovant réinterroge et « transforme tout autant
la pratique du soin que les acteurs eux-mêmes » (ibid., p.148).
Son objet d'étude développe le soin (au sens de «
prendre soin de l'autre ») « dans ses aspects
interindividuels, sociaux et politiques » (op.cit, p.2), comme suit
:
? Le patient n'est plus objet mais sujet des soins qui lui sont
délivrés.
? La démarche de prescription laisse place à une
démarche de médiation par l'éducation. ? L'objectif n'est
plus seulement de lutter contre la maladie, mais de prendre en compte les
conséquences physiques, psychologiques et sociales. (Ibid., p.6)
Ce modèle inhérent à la pratique du soin
peut être transposé aux sciences éducatives et sociales
dans les pratiques pédagogiques de l'enseignant, du travailleur social
et de tout professionnel « soignant ». Non seulement il se
préoccupe de la singularité de la personne dans son contexte
propre qui soit au maximum « aux commandes » de sa propre
pratique, mais il est fondé sur « l'alliance
thérapeutique » entre le patient et le soignant,
développée par Chalmel (2015, p.11) à partir de la
problématique d'exclusion des patients (le « Moi social
» fracassé du patient qui induit sa marginalisation, du fait
de sa non-conformité aux valeurs sociales), qui n'est pas prise en
compte par le corps médical.
Ce modèle d'accompagnement prend ainsi en compte le
contexte existentiel de la personne et pas seulement sa pathologie. A ce titre,
nous notons que ce modèle d'accompagnement pédagogique recoupe
les mêmes problématiques : L'éducation au « Moi
social » au détriment de celle du « Moi »
des patients, un risque d'exclusion du patient de par sa maladie qui n'est plus
conforme aux normes sociales dont il dépendait et un accompagnement au
coeur de finalités éducatives individuelles. Nous
développerons en détail ultérieurement les concepts de
« Moi » et « Moi social » dans l'action
éducative.