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Les finalités éducatives des professionnels et les enjeux liés à  la résilience dans l'accompagnement socio-éducatif. Une étude de cas au lycée Ettore Bugatti (Illzach) et au saj (Neuf-Brisach).

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par Holly & Anne MANY & HERMMANN ISRAEL
Université de Haute Alsace - Master 2 Sciences de là¢â‚¬â„¢éducation 2016
  

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3.1.3 Les formes d'accompagnement

Ce faisant, il y a hétérogénéité des formes d'accompagnement actuellement. Ainsi, nous avons retenu dans notre étude les sept formes d'accompagnement plus courant dans la littérature scientifique. Celles-ci sont déclinées et définies comme suit :

3.1.3.1 Le counseling

Issu du latin consilium, le counseling évoque la notion de « résolution, plan, mesure, dessein, projet » associée aux « gestes et valeurs » qui les gouvernent. Associée au verbe « conseiller » signifiant « guider quelqu'un dans sa conduite » puis « indiquer quelque chose à quelqu'un »130, cette logique de counseling se rapproche de la méthodologie du projet avec les formes

129 In Paul, Ce qu'accompagner veut dire, Carriérologie, n.d.

130 Paul (n.d.), Ce qu'accompagner veut dire, Revue Francophone Internationale Carriérologie, In http://www.carrierologie.uqam.ca/volume09 1-2/07 paul/

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consensuelles et cognitives qu'elle suppose. Parsons (1908) l'intègre dans sa pratique d' « orientation professionnelle » et elle sera reprise par Rogers dans les années 1970 avec l'idée d'une relation structurante et dynamique visant la progression, le développement de la personne. Il intègre le counseling à chaque étape du processus de la personne, avec l'idée de relation engagée, réciproque, liée et empreinte d'affects. Selon Paul (2002), le counseling est une pratique d'accompagnement de type « relation d'aide », caractérisée par la centration sur des personnes « normales », la prise en compote de leur développement à l'occasion d'une « situation-problème, la mobilisation de leurs ressources, l'intégration de l'interaction personne-environnement. »

3.1.3.2 Le sponsoring

Il renvoie à la notion « d'aide matérielle financière » accordée à titre individuel ou collectif par une entreprise « à des fins publicitaires ». Elle est aussi doublement reliée à l'idée de parrainage, du latin classique « sponsor » (signifiant répondant, caution) et du latin religieux « parrain d'un néophyte ». D'une part, être parrain ou sponsor implique un engagement réciproque et relationnel et d'autre part, projette vers l'avenir « avec un gage d'appartenance» (p.93).

Paul (2002) évoque le sponsoring comme un moyen de faciliter les relations entre les jeunes entrants dans la vie professionnelle, à travers le soutien du parrain.

3.1.3.3 Le mentoring

Selon Houde (1996) 2, il s'est développé suite au délitement social, pour soutenir les jeunes à entrer dans la vie adulte et à tisser des liens intergénérationnels, avec le concours des aînés. Autrefois raccordé au conseiller « sage et expérimenté » (Paul, 2009) puis à celui de « percepteur » d'un enfant ou d'un homme, ce type d'accompagnement relève de la « solidarité

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intergénérationnelle » qui considère l'accompagnement estudiantin vers l'accomplissement professionnel et la compréhension des « valeurs professionnelles » du futur employeur. La mission de l'aîné soutient douze « fonctions » spécifiques : « accueillir, guider, enseigner, entraîner, répondre de, favoriser, être le modèle, présenter des défis, conseiller, donner du feed-back, soutenir, sécuriser. » (op.cit.) La relation s'installe dès le commencement, s'axe autour d'une réciprocité affective « et conditionne le modeling ». Les interactions liées à la dynamique de changement et de nouveauté approfondissent symétriquement la relation, et au final, l'objectif est l'autonomie de la personne. Paul (2002) définit la relation au centre du mentorat, par la réciprocité et la solidarité entre les générations, par « une attraction interpersonnelle » ainsi que sa temporalité (le temps d'une stage/formation).

3.1.3.4 Le compagnonnage

Comme nous l'évoquions, il prend sens dans le regroupement de corporations dans le but de transmettre les techniques, l'entraide et « une filiation de l'ordre du sacré » (op.cit.). Lieu de formation et de perfectionnement d'un métier manuel des futurs artisans, ce type d'accompagnement vise « l'appropriation d'un héritage » (Castéra, 1996) 2 à retransmettre à son tour. La relation entre l'accompagnement et l'accompagné, que Castéra nomme une « forme de pédagogie, s'inscrit dans le « cum » (avec). Les fonctions du compagnonnage s'articulent autour de l'initiation à la technique, à la pratique et à la morale, que Guèdes (1992)2 nomment « la main, l'esprit, le coeur ». Paul (2002, p.50) l'identifie comme d'une part, « une force exécutive, la puissance d'agir, l'oeuvre concrète et manifeste, de l'autre, la puissance d'aimer, de sentir et de comprendre, conjuguées par le travail comme service rendu aux hommes. » Selon Paul (2009), les valeurs du compagnonnage (l'apprentissage, la pratique, la transmission) et l'accompagnement sont significativement liées, d'une part par la pratique relationnelle de l'ancien avec (et non sur) l'apprenti dans un but de facilitation des apprentissages (Notion de « parole partagée » qui constitue « en visée éthique guidant l'action.»), et d'autre part, à travers les mécanismes d'appartenance (à «un être-avec » et à un « être-ensemble ») et d'entretien (« tenir, maintenir l'individu dans la vie sociale ».).

3.1.3.5 La médiation

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Cette pratique, qui est également une forme d'accompagnement (hormis dans les situations litigieuses, s'interroge au niveau du tiers (Paul, 2002, p.50) et de la posture -et non de la pratique- (Le Bouëdec, 2001). Les études montent que depuis belle lurette, les sociétés ont toujours fonctionné avec des « figures de médiation » comme par exemple « la fonction d'Hermès entre les dieux et les hommes » dans la civilisation grecque (Paul, 2004 p. 43) ou la fonction de Jésus Christ en tant que médiateur entre Dieu et les hommes dans le christianisme131. L'institutionnalisation de la médiation a connu son essor en France en 1973 « avec la création des médiateurs de la république » (Ibid., p. 43). Riquez (2000) montre qu'à partir des années 90 « les fonctions médiatrices » affichent une meilleure visibilité dans les différents aspects de la vie sociale (op.cit.). Ainsi, il existe deux types de médiation :

? La médiation sociale qui consiste à intervenir dans différents litiges et résoudre des problèmes. Celle-ci vise le « vivre ensemble » par un processus de dialogue, d'écoute, de confrontation entre les individus d'un environnement afin de créer et restaurer des liens « grâce à la présence d'un tiers » (Paul, 2004 p. 44). Ce type de médiation s'applique dans différents systèmes comme : La famille, l'école, l'entreprise, la santé, la justice (Ibid., p.44).

? Puis, on retrouve la médiation éducative dont l'application repose sur les concepts de psychologie constructiviste développé par Piaget et Vygotsky (Ibid., p. 45). Sur le plan éducatif, celle-ci vise à transformer « un sujet passif de savoir en sujet acteur » (op.cit.). Ce type de médiation s'intéresse non seulement à l'interaction sociale mais aussi aux pratiques de remédiation cognitive, notamment celle de Feu Erstein (op.cit.). Le but de cette forme de médiation est de favoriser le développement de l'autonomie du sujet en situation d'apprentissage en tenant compte de sa personnalité psychique et cognitive. En clair, selon Feuerstein (1993) la médiation éducative a pour objectif « d'amener l'individu sujet passif et reproducteur à devenir actif et créateur, c'est-à-dire à changer son rapport par rapport au monde » (Paul, 2004 p. 46).

131 Sainte Bible, version Louis Segond. 1 Timothée 2 : 5.

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3.1.3.6 Le tutorat

Il est issu du latin tueri, signifiant protéger, tel « un gardien, un défenseur ». Cette notion est doublement connotée dans le registre horticole comme fonction de soutien « de jeunes plantes ou arbre pendant les premiers temps de leur croissance » et dans le registre juridique comme fonction de tutelle, tel un veilleur gestionnaire de biens par un tiers d'une autre personne. Le tutorat comme fonction de maître d'apprentissage a été légiférée par la Loi du 24 février 1984 redéfinissant le rôle du tuteur comme « encadrant du stagiaire » (suite à l'essor des formations en alternance puis à distance). Il relève de l'apprentissage et se caractérise par un dispositif de formation et d'insertion professionnelle, en jonglant entre production et éducation. Selon Paul (op.cit., p.94), « c'est moins la relation entre un professionnel expérimenté et un novice en apprentissage qui permettra de saisir sa spécificité que le dispositif auquel il appartient. »

D'après les cours de formation132 validant la fonction de tuteur de proximité, tuteur référent et maître d'apprentissage, les objectifs de la formation visent l'appropriation de la fonction tumorale, le développement des compétences pour accueillir et intégrer un stagiaire ou un salarié au sein d'un collectif de travail, l'identification des besoins d'accompagnement, ainsi que la connaissance d'outils d'accompagnement aux savoirs, savoir-faire et savoir-être. Elle définit le tutorat dans le cadre historique du compagnonnage, et le tuteur comme aidant psychologique et pédagogique dans un mode horizontal de partenariat où la hiérarchisation diminue entre lui et le stagiaire. Les différentes pratiques d'accompagnement du tuteur envers le stagiaire comprennent la prise en compte du parcours et des besoins de formation du stagiaire, l'optimisation du cadre (expériences), la notion d'apprentissage réciproque, le laisser-faire suivi du réajustement, la nécessité d'un cadre de confiance et d'une posture bienveillante envers le stagiaire, etc. « Le guide pratique pour mieux agir » définit13 fiches pratiques progressives :

132 Tuteur de stage et maître d'apprentissage. Promotion 2014-2015. ESTES. Strasbourg.

·

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L'analyse de la demande : Nature de l'accompagnement au tutorat (Type de formation, éléments du programme, connaissances ou compétences à acquérir,)

· La préparation de l'accueil du stagiaire : Conditions, objectifs, de stage, intérêts et objectifs personnels du stagiaire, mode d'organisation, ...

· Le plan d'action : Missions, activités à exercer, moyens, contraintes, etc.

· L'expérience du stagiaire et les compétences visées : A cette étape doivent être identifiés les connaissances (savoirs), les capacités pratiques (savoir-faire) et l'attitude et comportement au travail (savoir-être), déjà acquis et à acquérir, dans le cadre de la Formation en Centre de formation et dans l'entreprise.

· Le bilan périodique : De la 1ère phase d'accueil, de la place et des rôles investis dans l'équipe, intérêts et ou questions suscitées chez le stagiaire, observations.

· La détermination du parcours de formation : Sont notés les compétences à acquérir, en lien avec les situations professionnelles de formations correspondantes et le calendrier.

· La préparation d'une situation professionnelle de travail, indiquant les tâches à réaliser, les objectifs, informations, consignes et contrôles à effectuer.

· L'évaluation des compétences : Les tâches qui ont été réalisées, les difficultés rencontrées, les compétences maîtrisées et à développer.

· L'intégration professionnelle, faisant mention de la dimension :

-Individuelle : Maîtrise de soi, adaptabilité, disponibilité, etc.

-Sociale : Ponctualité, assiduité.

-Relationnelle : Sens de l'autre, écoute, amabilité, esprit d'équipe, etc. -Professionnelle : Application, initiative, respect des règles, etc.

· L'évaluation finale : Atteinte des objectifs fixés et justification des écarts, synthèse des compétences acquises et de la relation théorie/pratique, faits significatifs, commentaires du stagiaire et du tuteur de stage.

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? La fiche de mission du tuteur/formateur de terrain, indiquant la mention « Mieux se connaître pour agir mieux et progresser » : Objectifs de la mission, activité, conditions d'exercice et observations.

? L'évaluation/audit de l'accompagnement tutorat, qui fait le bilan plus approfondi des phases antérieures.

Il est important de souligner également que depuis les années 90, le tutorat a évolué vers une forme rapprochant celle du « mentorat » dans le milieu scolaire en ayant pour objectif principal « d'accompagner l'immersion progressive de l'enseignant débutant dans un établissement scolaire » (Paul, 2004 p.36). Dans le cours « Personnalisation de l'accompagnement » (ibid.) de la formatrice, Madame B., la notion de personnalisation est définie comme l'adaptation au stagiaire (lui-même lié à son projet d'apprentissage) par le tuteur, le but étant de favoriser l'investissement de l'apprentissage du stagiaire « à sa façon ». Autrement dit, de « l'aider à faire ses choix, à forger la construction de sa propre autonomie et sa propre identité professionnelle », de « lui donner une ligne de conduite que lui s'approprie en fonction de ce qu'il est » tout en citant les schèmes de Piaget, l'Ennéagramme, l'apprentissage expérientiel, le Cycle de Kolb, ainsi que des « outils de personnalisation » (Cahier de liaison, la didactique professionnelle,). Cet objectif est confirmé dans le cours d'un formateur, Monsieur D.W., qui énonce la démarche pédagogique tutorale par la coresponsabilité et la coréalisation entre le stagiaire et le tuteur, avec le but d'en « faire un professionnel autonome ». Selon lui, deux éléments se révèlent essentiels à l'acquisition à cette autonomie :

? Les compétences, identifiées par le savoir (la connaissance), le savoir-faire (la pratique et le savoir-être (la communication, le relationnel, les attitudes), circonscrites dans un contexte, dans un temps donné. Un autre formateur, Monsieur G., rajoutait l'idée de « ressources personnelles », de « personnalité », pour développer ces compétences.

? Les capacités, citées comme des ressources acquises en tant que connaissances pratiques.

Dans ce cadre, le tutorat est une pratique d'accompagnement prônant un processus d'individualisation, conduisant toutefois vers des finalités didactiques (Savoir, savoir-faire,

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savoir-être, évaluation, performance, etc.). In fine, lors d'un entretien réalisé avec le professeur Loïc Chalmel de l'Université de Haute-Alsace sur la question du tutorat, celui-ci s'exprima de la manière suivante :

« Déjà il y a une antériorité d'un terme sur l'autre. D'abord, le tutorat qui est une notion étrange pour l'éducation latine, car le tutorat trouve son origine dans le monde anglo-saxon, qui est très connoté d'un point de vue théologique. Puisqu'il y une parenté entre la direction de conscience et le tutorat. Dès l'apparition de la réforme, sous l'influence de l'église méthodiste qui est une manière d'acculturer au monde anglo-saxon et de l'église morave originaire de la république tchèque aujourd'hui, on a considéré l'importance d'aider l'individu d'être bien considéré, ce qu'on appelle la cure d'âme, un accompagnement qui a plus de la valeur. C'est un espace de parole et de construction qui se sont sécularisés et aujourd'hui, on appelle le tutorat mettant en scène la dualité d'un expert et un élève : guider l'élève pour lui éviter les pièges. Dans le tutorat, on a une relation asymétrique. Un tutorat est un guide et l'autre suit le guide. Et le tutorat est une manière de faire le relais entre différents espaces scolaires, familiaux, etc. Le tutorat est un créateur de pont, mais il y a un lien de dépendance entre le tutorat et l'élève. L'accompagnement est une histoire très ancienne également, mais ne présuppose pas l'existence d'un guide. L'étymologie dit « à côté». Il essaie de permettre à l'autre de poser à la fois son ressenti, ses expériences et il a essentiellement un rôle de miroir : de permettre à l'autre de marcher. L'accompagnement n'anticipe pas la marche de l'autre, mais il essaie de permettre à l'autre de prendre conscience des différents problèmes et de les résoudre par lui-même. La différence, c'est qu'on ne sort pas du tutorat. L'accompagnement est un espace temporaire. »

Ces affirmations démontrent que le tutorat se situe dans une approche didactique et dans un lien de dépendance entre l'enseignant et l'élève (ou l'éducateur et la personne accompagnée) et que l'accompagnement s'inscrit dans une relation pédagogique qui tient compte de l'individualité de la personne accompagnée.

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3.1.3.7 Le coaching

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Il trouve son origine dans l'étymologie du terme « cocher », le « conducteur d'un véhicule tiré par un ou plusieurs chevaux. », associant l'accompagnement à une notion dynamique (changement, déplacement) et il signifie également une personne qui accompagne un voyageur d'un point à un autre. La littérature nous montre que le coaching vit le jour aux Etats Unis dans le milieu sportif dans les années 50-60 (Oller, 2012). L'entraineur ou le coach à cette époque, avait pour mission d'aider le champion à développer des capacités et des performances sportives. Dans la relation existant entre le coach sportif et le champion, on prenait en compte non seulement la dimension physique (performance) mais aussi la dimension psycho affective (ibid. Oller). Il faudra rappeler également que les années 50-60 ont marqué la fin d'une société paternaliste, hétéronome, où la culpabilité, la transgression de l'interdit, les normes générant angoisse et anxiété faisaient partie intégrante de la construction identitaire de l'être humain (Guillemot & Vial, 2011, p. 3). La nouvelle société émergeante de cette période adoptera la postmodernité comme style de vie marqué par l'individualisme et l'autonomie. Dès lors, on parlera d'épanouissement personnel et de développement de soi inscrivant l'individu dans une démarche active impliquant la dimension motivationnelle et celle du projet (Ibid. Guillemot & Vial). En tout état de cause, le coaching qui fut jadis l'apanage du monde sportif instilla les entreprises dans les années 90 pour devenir aujourd'hui un mode de management ayant pour but « d'aider des salariés à atteindre des objectifs ou à trouver des solutions des solutions aux problèmes en fixant une trajectoire à suivre jusqu'au résultat » (Ibid. Guillemot & Vial, p. 9). Le coaching renvoie au modèle maïeutique et s'illustre aussi dans le champ sémantique sportif qui soutient « les principes d'entraînement justifié par un défi de changement » (Paul, 2009), de performance et de valorisation pour son propre développement potentiel (Queuniet, 2001). Il renvoie également à « l'apprentissage transformationnel » défini par Hargrove (Payette, 2002), souhaité par la personne (dans son contexte professionnel) pour un changement comportemental ou cognitif. A ce titre, le coaching s'illustre par une relation basée sur « la formation par modeling dans la mesure où ce qui a été vécu pourra être reproduit » (Lenhardt, 1993), au moyen d'une méthodologie par objectifs dans un processus d'entraînement individuel encouragé.

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Ainsi, le coaching devient non seulement une forme d'accompagnement individualisé mais aussi une réponse à l'homme post-moderne. On doit souligner que le métier de « coach » hormis le secteur sportif n'est pas institutionnalisé comme la plupart des métiers puisque l'exercice du métier en lui-même ne nécessite pas l'obtention d'un diplôme particulier et n'est soumis à aucun contrôle pédagogique de l'Etat. Les « coachs privés » sont en général des professionnels travaillant à leur compte, issus du monde de l'entreprise et ayant occupé différents postes tels que manager, assistante de gestion, analyste financier, ingénieur en informatique, commerçant, responsable administratif, etc. On constate que bon nombre d'entre eux ont été formés par des instituts privés (Ibid., p. 5). Cependant, en Suisse, Belgique et Luxembourg il existe des formations universitaires au coaching dispensées par des départements des sciences de l'éducation (Ibid., p. 6).

Par ailleurs, on constate que la plupart des « coachs » sortant d'un cursus de formation privée utilisent des méthodes provenant de la psychologie comportementale comme l'Analyse transactionnelle, la PNL (Programmation NeuroLinguistique) et des techniques de gestion mentale (Oller, 2012). En effet, nous trouvons dans la littérature différents vocables faisant référence au métier du coaching comme : Formation, management, thérapie conseil, consultance, développement personnel, mentoring, tutorat, team building. Ainsi, il est important de souligner qu'il n'existe pas de référentiel de compétences type pour le métier du coaching. Ce qui caractérise le coaching des autres métiers d'accompagnement est bien ses fonctions et son rôle. Aujourd'hui, on retrouve la pratique du coaching dans le champ de l'accompagnement social, paramédical et scolaire. Le rôle principal du coach étant d'accompagner les personnes afin de contribuer à leur développement et épanouissement personnel, il vient en aide au coaché à sa demande dans une optique d'accompagnement visant des objectifs portant sur « un projet » (Ibid., p. 5). Les pratiques du coaching sont très liées au concept de projet. A cet effet, le coach ne transmet pas un savoir, il n'est ni un enseignant ni un expert.

Sa démarche ne consiste pas à donner une solution à un problème donné mais de permettre au « coaché » de problématiser sa situation personnelle afin de pouvoir se projeter (Ibid. Guillemot

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& Vial, p. 1). Le coach a donc pour mission d'aider le « coaché » à corriger ses comportements et guider ses compétences pour une efficacité dans la résolution des problèmes. En effet, le coaching vise l'émancipation, le passage d'acteur à auteur par la maturation. Selon la société française de coaching, le coach n'a en aucun cas pour fonction de formater les individus mais plutôt de contribuer à leur développement de manière libre et consciente dans leurs choix en relation avec l'environnement (Ibid. Guillemot & Vial, p. 3). Enfin, le coaching n'a pas pour but de transmettre un savoir quelconque à l'individu mais de permettre à celui-ci de « signer ce qu'il vit de l'endosser avec son style, son rythme, son profil psychologique, ses problèmes et ses interrogations » (Le Bouëdec, Du Crest, Pasquier, Stahl, 2001, p.50).

Le coach

Le psychologue

N'est pas un expert en problèmes psychiques

Est un expert en psychopathologie

N'a pas pour vocation d'apaiser la souffrance psychique de la personne accompagnée

A pour vocation d'apaiser la souffrance psychique du patient

Aide à l'amélioration d'une situation par la responsabilisation

Etablit un diagnostic de la situation du patient en vue de lui proposer une solution

Donne les moyens

Propose ou prescrit des solutions

Apprend l'accompagné à se débrouiller

Indique une thérapie à suivre au patient

Incite l'accompagné à l'innovation personnelle, à la créativité

Accompagne le patient vers la guérison

Ecoute, accepte et ne juge pas

Ecoute et prescrit

Pousse l'accompagné vers une démarche d'action

Pousse le patient vers une démarche d'introspection

Pose systématiquement la question : Comment ?

Pose systématiquement la question : Pourquoi ?

 

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Tableau n°32 : Différences singulières entre le coach scolaire et le psychologue

3.1.3.7.1 Le coaching scolaire

La problématique de l'échec scolaire aura pour conséquence une diversification des pratiques scolaires et des méthodes pédagogiques (Oller, 2012). Dans le contexte actuel de l'époque dans laquelle nous vivions, il faut savoir que l'école devient un passage obligé que l'enfant doit emprunter afin de s'insérer professionnellement et d'assurer son avenir (Van Honsté, 2011, p. 2).

Par ailleurs, pour pallier la difficulté scolaire des apprenants, les institutions scolaires mettront en place toute une panoplie de dispositifs de rattrapage, remédiation, cours particuliers et tutorat afin d'aider les élèves à surmonter leurs difficultés. Ces activités de remédiation mises en oeuvre par certains établissements scolaires ne sont pas toujours efficaces ou ne répondent pas souvent aux besoins des élèves en difficulté. En outre, celles-ci peuvent stigmatiser davantage certains élèves en grande difficulté en engendrant chez eux des sentiments de stress, de découragement, de culpabilité et de baisse de l'estime de soi (Ibid., 2011).

C'est ainsi qu'on verra foisonner sur le marché scolaire ces dernières années une multitude d'offres de soutien scolaire visant un accompagnement individuel de l'élève. Dans cette logique d'offres de soutien et d'accompagnement scolaire, on compte parmi celles-ci le coaching scolaire ou le management éducatif. La littérature présente le coach scolaire comme un professionnel du coaching privé qui a pour mission d'accompagner l'élève dans un projet de scolarité (Ibid. Van Honsté, p. 7).

Le coach scolaire se décrit comme un professionnel de l'éducation ayant « des connaissances approfondies des différents profils d'apprentissage, des pédagogies différenciées, du fonctionnement du cerveau humain et des relations humaines » (Ibid. Van Honsté). Il faut souligner que le coach scolaire n'a pas pour vocation d'enseigner des matières scolaires. Son rôle consiste à accompagner l'élève dans son apprentissage en lui donnant des outils lui permettant de s'approprier une matière. Par son action auprès de l'élève accompagné, le coach

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scolaire vise le travail sur soi, en faisant à l'élève prendre conscience de ses capacités et lui donnant les outils nécessaires pour réussir.

Sur le plan méthodologique, le coach scolaire s'inscrit dans une démarche émique tenant compte de l'individu dans sa globalité. Les méthodes de coaching scolaire aident l'élève à forger sa personnalité en lui permettant de prendre conscience de ses atouts, ses points faibles. L'élève coaché parvient à force de travailler sur soi à renforcer sa motivation et gérer son stress. Il faudra aussi noter qu'aujourd'hui très peu de recherches scientifiques se sont intéressées à la thématique du coaching scolaire comme forme d'accompagnement individualisé. Et pourtant, il va sans dire, au regard de la littérature, que le coaching scolaire démontre bien son efficacité auprès des élèves puisque celui-ci joue un rôle prépondérant dans l'accompagnement, l'optimisation des atouts, la prise de conscience de ses ressources et la conduite au projet (Ibid. Van Honsté).

Il est important de souligner que le travail du coach scolaire est distinct sur certains points méthodologiques de celui d'un conseiller ou d'un formateur. Le coach est à la base un accoucheur, il aide le « coaché » à accoucher ses idées, à trouver en lui-même le potentiel lui permettant de résoudre ces problèmes. En effet, la philosophie du coaching est fondée sur le principe de la maïeutique. Ainsi, le coach scolaire intervient auprès de l'élève en tant que catalyseur et facilitateur de changement de modèles cognitifs (Van Honsté, 2011). Par voie de conséquence, l'élève coaché n'est pas assisté, car il est lui-même acteur dans une démarche communicationnelle dont l'objectif est de favoriser l'autonomisation et le responsabiliser (Ibid. Van Honsté, p. 2).

De nombreux écrits montrent que le coaching intervient de nos jours non seulement dans le monde sportif s'étend également dans le champ scolaire, artistique, social, paramédical, etc. Ainsi, quel que soit le domaine d'action dans lequel on l'applique, le principe de base reste toujours le même et illustre très clairement ce que dit le proverbe chinois de Lao-Tseu : « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours »

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Dans cette perspective, le coach scolaire ne vise pas seulement la pédagogie, il tient compte également de la vie familiale, affective et des projets scolaires de l'élève accompagné. Il est un médiateur entre l'école, l'élève et les parents (Ibid. Van Honsté). Ses actions auprès de l'élève coaché vont lui permettre d'améliorer certains points relevant de la situation éducative comme :

? L'attitude face aux études et à l'échec

? Un comportement adapté à la réussite éducative

? La confiance en soi

? La motivation

? La méthodologie de travail

En définitive, le travail du coach scolaire vise essentiellement à résoudre par différentes méthodes des problèmes de blocages inhérents à l'apprentissage. La littérature montre que certains confondent le métier du coach et celui du psychologue. Il faudra souligner que même si les coachs s'inspirent et utilisent les méthodes de psychologie comportementale, ils ne sont pas pour autant des thérapeutes comme le montre le tableau en supra sur la différence entre le coach et le psychologue.

3.1.3.7.2 Synthèse des formes d'accompagnement

Forts de ces éléments conceptuels, nous proposons de synthétiser les différentes formes d'accompagnements relatés auparavant dans le schéma qui suit :

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Tableau n°33 : Tableau synthétique et récapitulatif des 7 formes d'accompagnement (Paul, 2004 p. 53)

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe