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Les finalités éducatives des professionnels et les enjeux liés à  la résilience dans l'accompagnement socio-éducatif. Une étude de cas au lycée Ettore Bugatti (Illzach) et au saj (Neuf-Brisach).

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par Holly & Anne MANY & HERMMANN ISRAEL
Université de Haute Alsace - Master 2 Sciences de là¢â‚¬â„¢éducation 2016
  

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Partie III

Questionnements théoriques

? Conceptualisation

? Les finalités des pratiques d'accompagnement des lycéens en risques de décrochage, des adultes en situation de handicap et des professionnels qui les accompagnent, visent-ils l'éducation au « Moi social » ou au « Moi » ? Comment sont-elles opérationnelles dans l'accompagnement au « Moi » ? Et quelles sont les répercussions sur la résilience des personnes ?

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PARTIE III :

QUESTIONNEMENTS THEORIQUES

3. Conceptualisation de l'accompagnement :

3.1 L'accompagnement

3.1.1 Un regard historique

Le terme « accompagnement » est apparu sous la forme latine «ac » (vers), « companio » ou « cum (avec), pains (pain) ». Evocation faisant référence au partage (du pain) avec le « compain » (ancien français, 11ème siècle) qui signifie « compagnon », celui qui accompagne ou le compagnon de voyage.

L'une des premières pratiques d'accompagnement a été toutefois découverte bien avant l'an 1200 sur des rouleaux de papyrus. Elle proviendrait de la pratique du compagnonnage apparue un millénaire avant Jésus-Christ lors de la construction du Temple de Jérusalem commanditée par le Roi Salomon, fils du Roi David, en signe de reconnaissance à Dieu pour la sagesse, la

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prospérité et la paix. Le compagnonnage a vu le jour grâce à une étonnante « hiérarchie ouvrière 122» (De Castéra, 2002, p.7) soutenue par la coopération de milliers d'ouvriers du Roi de Tyr, Hiram.

En 1239 apparaît le vocable « contrat de pariage »123 signifiant accompagnement, dans lequel deux parties d'inégales puissances s'appropriaient une terre commune pour viser une parité. En 1606, le terme « accompaignement » est nommé par Jean Nico dans le sens d'« aller ensemble, être assidu envers, faire cortège ».

L'étymologie d'accompagnement accorda ainsi une terminologie temporelle (aller vers), relationnelle (se joindre à quelqu'un), partagée (Répartir, de manière équitable) et intentionnelle, sans compter la dimension temporelle et opérationnelle (pour aller où il va, en même temps que lui), selon Paul (2009, p.96).

Son vocable a suppléé les termes « prise en charge » et « aide » (qui désigne les notions de bénévolat, de caritatif, d'assistanat) de par sa terminologie (professionnelle, technique, visant l'autonomie de la personne, selon Paul, 2004124.

Vers la fin du XXème siècle, suite à la faillite des grands intégrateurs (famille, religion, école, travail, idéologie collectiviste) entre 1950 et 1970 évoqués par Paul (2004)125, l'accompagnement a été mis en oeuvre à travers des dispositifs de formations pour adultes (dans les années 1970), puis dans une visée de projets (individuels et non plus linéaires ou collectifs) une décennie plus tard.

122 Sainte bible, 1 Rois 9 : 15.

123 In Paul (n.d.), Trésor de la Langue Française, volume 12, p.999.

124 In Paul, M. (04/2004), Le concept d'accompagnement, Note de synthèse effectuée à partir de l'intervention de Maela Paul, R Bourgogne, Dijon.

125 Paul, M. (2004). L'accompagnement : Une posture professionnelle spécifique. Paris : L'Harmattan.

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C'est dans les années 1990 face au développement de la responsabilité individuelle, de la crise généralisée des identités sociales et professionnelles et dans un monde qui ne se tient plus fermement selon l'expression de Paul (2009, p.103) que l'accompagnement est devenu « une offre qui permet d'encadrer les autonomies menacées, de les suivre, voire de les guider, dans leurs cheminements, quelque peu chaotiques. »126, si tant est que l'accompagnant a cette « capacité de se tenir soi-même » (op.cit.)

L'accompagnement a ainsi quitté l'approche traditionnelle, où l'individu se conformait aux autorités dont il dépendait (autorité parentale, autorité religieuse, etc.) vers une démarche intra et inter personnelle de l'individu.

Ce changement a induit des « situations de dialogue, d'interlocution, d'intersubjectivité » auprès d'individus (professionnels ou non) pour la recherche de critères de positionnement personnel, qui supposent une connaissance de soi et sa propre gouvernance (Olivier, 2008, p.103)127. A ce titre, la notion d'accompagnement tente d'être « un remède à la perte de cette tierce référence » et de « fédérer » (ibid).

En termes d'accompagnement professionnel, auparavant fondé sur le principe d'une relation dissymétrique entre les deux personnes, d'une approche experte de l'accompagnant (théorie-pratique, contenu du savoir, posture empathique), l'accompagnement professionnel se présente actuellement sous la forme d'une relation plus égalitaire, dans une posture réflexive (visant le processus) et basée sur les savoirs d'action (Paul, 2009). Ceux-ci sont centrés sur l'autonomisation de la personne par sa propre compréhension du sens des actions, avec une approche coopérative de l'accompagnant. (Op.cit., p.101)

Selon le même auteur, le recours à l'accompagnement professionnel « peut contribuer à opérer un tournant dans une vie et avoir des retombées au-delà de l'individu sur son environnement

126 Boutinet et al., in Gonnin-Bolo, A. (2010). Recherche et formation. L'accompagnement dans la formation. N°62. P.17. Collectif.

127 In Paul, M. (2009).

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relationnel et social. », promouvant la responsabilisation de la personne (par l'articulation activité-réflexion) avec le risque toutefois d'exercer « le contrôle des subjectivités » (Blaevoet, 2004).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon