1.2.2 L'âge, le métier et la formation
Les différentes catégories socio
professionnelles des détenus obligent à recenser le public afin
de mieux les accompagner vers la réinsertion. Il faut tenir compte
notamment de l'âge, du niveau scolaire, de la formation
professionnelle.
A titre d'exemple, 48% de la population carcérale n'a
aucun diplôme, 27% échoue au bilan de lecture. Tant de
différences mènent à des besoins distincts.
On constate également que le taux de récidive
est moins important chez les plus de 26 ans, et que les détenus ayant
déjà exercé une activité manuelle
déclarée ou non souhaitent retrouver ce même emploi.
Cependant, un bon nombre de détenus n'a jamais exercé
d'activité professionnelle. Compte tenu des disparités les
prisons développent des formations professionnelles intra-muros pour
permettre une meilleure insertion à leur sortie. A la Maison
d'arrêt de Nîmes, les formations prioritaires sont portées
sur l'informatique et le nettoyage industriel. Des pré-qualifications
dans les domaines du bâtiment, la restauration, l'hygiène vont
êtres présentes à partir du 1er janvier 2016,
actions financées par la région.
1.2.3 Les liens familiaux : Un point d'ancrage
Le besoin d'accompagnement du détenu varie selon la
situation familiale. En effet, une personne dont la famille à
l'extérieure l'aide et le soutient dans son incarcération, va
pouvoir être aidée au niveau de sa réinsertion. Que ce soit
dans la recherche d'un hébergement, d'un travail ou d'une formation, les
proches vont tout mettre en place et avoir des contacts réguliers avec
le CPIP pour répondre aux conditions de sortie de prison. En
parallèle, des détenus font face à la solitude, sans aucun
soutien extérieur et s'en remettent qu'à eux-mêmes et aux
différents services qui leurs sont proposés. Cependant, avec un
public en surpopulation, les services proposés sont bien faibles face
aux nombreux besoins exprimés. La situation familiale de la personne est
un élément important aussi bien au niveau des services
pénitentiaires que pour le détenu lui-même. Les liens
familiaux sont un point d'ancrage pour l'insertion sociale et le moral de la
personne en détention qui se sent accompagné à
l'extérieur.
Le maintien des liens familiaux, condition fondamentale de la
réinsertion des personnes placées sous main de justice et de la
prévention de la récidive, est une des principales
missions de l'administration pénitentiaire qui l'exerce
en collaboration avec les collectivités territoriales et ses partenaires
(associations, prestataires privés...).
Il s'agit de permettre aux personnes détenues de
conserver leurs rôle et statut au sein de leur famille et aux familles
d'être reçues dans de bonnes conditions lorsqu'elles se rendent
dans les établissements pénitentiaires. L'administration
pénitentiaire met en oeuvre différents dispositifs permettant de
maintenir le lien familial ou amical entre la personne détenue et ses
proches, on y retrouve 1:
· 162 structures d'accueil des familles en attente de
parloir.
· 22 structures d'hébergement de nuit pour
accueillir les familles.
· 65 espaces aménagés pour les enfants dans
les parloirs.
· 73 structures assurent la garde des enfants et 22
accompagnants les enfants aux parloirs.
· 159 associations qui animent les accueils des
enfants
· 85 Unités familiales
Cependant il est nécessaire de préciser que
l'état vétuste de certains établissements
pénitentiaires, ne favorise pas l'accueil des familles, et les parloirs
deviennent vraiment difficiles à supporter. Mr
G.2reçoit sa fille et sa femme une fois par semaine pendant
30 minutes, « Le parloir c'est une grande pièce avec plus de 50
personnes, sans intimité et beaucoup de bruit on est obligé de
parler fort pour s'entendre, c'est un moment que l'on attend avec impatience
mais qui est vécu dans le stress ». A cela s'ajoute-le
contrôle des familles à l'entrée, le passage au scanner
pour vérifier qu'aucun objet ou produits interdits ne
pénètrent. Règles claires et précises de
l'établissement pénitentiaire auxquelles chacun doit
obéir.
|