1.2 Les chemins de l'insertion socioprofessionnelle
Le mot « insérer » vient du latin «
inserere », signifiant introduire, trouver sa place dans un ensemble.
L'insertion socioprofessionnelle est l'ensemble des rapports de la personne
avec son environnement social.
1.2.1 Les préalables à l'insertion sociale et
professionnelle
Le concept d'insertion est indissociable du concept de
socialisation car pour être inséré, l'être humain
doit intérioriser un ensemble de valeurs, de normes, de règles
communes. Un
13
processus de socialisation permet à l'individu de
trouver sa place dans la société, d'être
inséré socialement. On dénombre deux sortes de
socialisation ; d'abord primaire : l'individu est au sein du cercle familial ;
puis secondaire : l'individu est au coeur de l'espace scolaire, professionnel
et des différents échanges avec autrui.
On retrouve trois catégories qui représentent les
préalables à l'insertion socioprofessionnelle : D'une part, le
suivi médical1qui permet d'offrir aux personnes
détenues, une qualité et une continuité de soins
équivalents à celles dont dispose l'ensemble de la population.
Cette même loi confie aux hôpitaux, les missions de
prévention et de soins des personnes détenues.
Ce suivi médical revête une importance. En effet,
d'après une étude du Ministère de la Santé au moins
un trouble psychiatrique ou une addiction est identifié chez 8 hommes
détenus sur 10, des chiffres préoccupant, surtout que la
circulation de drogues est présente dans les établissements
pénitentiaires. Un rapport de 1996 remis au garde des sceaux souligne
que « l'univers carcéral, lieu de souffrance et d'exclusion,
génère une consommation accrue de produits stupéfiants, y
compris chez les personnes non toxicomanes avant leur incarcération
», même si des antennes toxicomanie sont proposées dans les
prisons, la plupart des détenus qui sortent sevrés, retombent
facilement dans la consommation d'alcool ou de drogue, alors qu'en France seul
un établissement public de santé est destiné à
l'accueil des détenus bien insuffisant.
D'autre part, l'hébergement constitue la seconde
condition pour une bonne insertion mais sans fiche de paye, sans emploi, cela
reste impossible de pouvoir louer un appartement. Ainsi, beaucoup de sortants
sont obligés de passer par des foyers ou autre établissement,
sans autonomie financière comme le dit Mr B.2. Ce
détenu, sans aucun lien familial et sans domicile a
privilégié la semi-liberté pour bénéficier
d'un logement après son travail.
Enfin, la motivation est le troisième
élément essentiel dans l'avancée d'un projet de vie
cohérent. L'état d'esprit, après une incarcération,
est souvent altéré en raison des conditions
d'incarcération et de l'impossibilité de fournir un travail pour
l'ensemble des détenus. Or, la motivation, le travail constitue un
rôle moteur pour obtenir des remises de peines ou des permissions. Par
ailleurs cela permet de lutter contre l'ennui et d'éviter des maladies
psychologiques.
1/ loi de janvier 1994 a confié aux hôpitaux
la mission de soins aux détenus et généralisé leur
affiliation à la sécurité sociale 2/ Détenu de la
Maison d'arrêt de N. ayant bénéficié d'une
semi-liberté pour recherche d'emploi en 2015
14
|