Plus de la moitié des personnes détenues se
situent au mieux à un niveau de fin d'études primaires et ne
disposent pas de réelle qualification professionnelle. Le taux
d'illettrisme de la population détenue est d'environ de 10,9 %, Il est
supérieur à la moyenne nationale. La formation, qu'elle soit
générale ou professionnelle, constitue l'un des outils essentiels
de la réinsertion.
Une convention est signée le 8 décembre 2011
par le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie
associative et le ministre de la justice et des libertés
réorganisant les conditions d'intervention de l'éducation
nationale dans les établissements pénitentiaires et
redéfinit les modalités de partenariat mises en oeuvre entre les
deux ministères. La présente circulaire précise les
principales orientations. L'enseignement en milieu pénitentiaire doit
être adapté aux caractéristiques propres des publics
concernés, caractérisés par leur
hétérogénéité et l'importance relative des
plus bas niveaux. Il définit comme prioritaires les publics pour
lesquels une obligation d'enseignement est prévue. Il est enfin
structuré, pour chaque personne détenue, par un parcours de
formation individualisé. L'enseignement en milieu pénitentiaire
s'inscrit dans une perspective d'éducation permanente, de poursuite ou
de reprise d'un cursus de formation et de préparation d'un
diplôme. Sa finalité est de permettre à la personne
détenue de se doter des compétences nécessaires pour se
réinsérer dans la vie sociale et professionnelle. La prise en
charge des mineurs et la lutte contre l'illettrisme constituent ses
priorités. Rappelons que 48% des personnes détenues n'ont aucun
diplôme et que 80% ne dépassent pas le niveau CAP, 27%
échouent au bilan de lecture, chez les jeunes détenus de plus de
18 ans, 80 % d'entre eux sont sans diplôme et près de 40 % se
trouvent en échec au bilan lecture.
En 2013, 21,6% de la population carcérale a pu suivre
un encadrement scolaire au sein des prisons. Le code de procédure
pénale, article D.436-2 prévoit que dans tout
établissement, les détenus peuvent recevoir et suivre les cours
par correspondance organisés par les services du ministère de
l'éducation nationale. Cet enseignement à distance offre la
possibilité de suivre des formations particulières non
dispensées dans le cadre de l'unité locale d'enseignement ou en
complément de l'action des unités locales. Au cours de «
l'année scolaire » 2012-2013, 3 697 détenus (majeurs
majoritairement) ont suivi des cours par correspondance, avec
1/ loi pénitentiaire du 24 novembre 2009, en son
article 3 22
l'association AUXILIA, 67%, le Centre national d'enseignement
à distance (CNED), 15 %, et d'autres organismes, 18 %.
Le GENEPI (Groupement étudiant national d'enseignement
aux personnes incarcérées) souhaite favoriser le
décloisonnement des institutions carcérales par la circulation
des savoirs entre les personnes enfermées, ses bénévoles
et la société civile. Cet engagement va de pair avec une
conscience militante des enjeux politiques liés aux différents
lieux d'enfermement. Chaque année, 1 200 bénévoles du
GENEPI écartent les barreaux de la prison pour recréer un lien
entre la société et les personnes incarcérées et
proposer des ateliers socio-éducatifs.
Tout est mis en oeuvre pour permettre aux détenus
d'accéder à un accompagnement dans l'évolution de meurs
savoirs et de leurs compétences pour pallier à l'illettrisme et
de mener les personnes incarcérées à devenir autonome dans
leurs démarches.