II. Une enquête de terrain
A. Travail préalable à la recherche « in
situ »
Pour ma part, le processus de construction d'un réseau
a pris la forme de lectures d'articles, de livres et de pages Internet
dédiées au sujet. Assez rapidement, je me suis rendu compte qu'il
fallait séparer le grain de l'ivraie. En effet, il existe une multitude
de sites, d'articles et d'ouvrages qui contiennent des erreurs et quelquefois
des théories farfelues 26. Après avoir
réalisé une sélection d'articles sérieux, je me
suis mis en quête de retrouver leurs auteurs. Pour cela, j'ai
utilisé les pages blanches de l'annuaire téléphonique.
Dans le cas où les numéros étaient introuvables, j'ai
contacté les éditeurs. Ces derniers ont quelquefois refusé
de donner suite à ma demande. Pour remédier à ce
problème j'ai écrit aux associations dont certains auteurs
étaient membres. Après quelques explications, ces
dernières ont bien voulu me renseigner. L'identification des personnes
recherchées étant terminée, j'ai pris contact avec elles,
cela par le biais d'une conversation téléphonique. A partir de ce
moment, et c'est bien ceci qui était recherché au départ,
j'ai été en mesure de me constituer
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un véritable réseau fait d'associations,
d'éditeurs et d'auteurs. Le réseau établi, mon but a
été de me rendre en Gévaudan en voiture. La raison en est
que les différentes personnes avec lesquelles je voulais m'entretenir se
trouvent dans des lieux isolés en Margeride 27
B. Stratégie d'approche des habitants
Pendant mon séjour en Gévaudan, et ceci en
parallèle aux rencontres programmées avec les auteurs, j'ai
tenté de me mêler à la population pour recueillir des
informations. J'ai donc fait le tour de la ville de Saugues28
à pied en prenant soin de m'attarder devant les lieux de rencontre.
Après avoir repéré les cafés et les restaurants, je
me suis rendu compte qu'il y avait deux types d'endroits : ceux destinés
aux touristes et ceux qui sont destinés aux habitants de la
région. Dans un établissement, et ceci après avoir pris le
soin d'examiner les clients du dehors, j'ai pu observer que les visiteurs
semblaient se connaître car ils parlaient à voix haute de choses
qui se rapportaient aux problèmes de la région. J'ai aussi
remarqué qu'un des clients avait garé un véhicule sur un
parc de stationnement des alentours. Le véhicule était
équipé d'une remorque où figuraient des objets qui
semblaient être apparentés à ceux que l'on utilise pour
ériger des clôtures. J'ai alors pensé qu'il était
possible que cette personne soit un agriculteur. Ayant jeté mon
dévolu sur un établissement qui se trouvait un peu à
l'écart, je m'y suis rendu car j'avais l'impression que c'était
à cet endroit - et pas ailleurs - que je pourrais converser avec des
cultivateurs ou encore mieux... des chasseurs. J'ai donc poussé la porte
et ai directement engagé la conversation en présentant mes
recherches et mes motivations à la propriétaire des lieux.
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