Conclusion
En cette fin de l'année 1764, le doute s'installe.
L'écho des échecs des chasses et le caractère très
spécial des crimes réaniment les croyances populaires. Des
rumeurs circulent et les autorités ne semblent pas avoir le
contrôle de la situation. Dès la fin du mois de novembre la presse
s'empare de l'affaire et propose une narration alternative en intégrant
à son récit des créatures imaginaires.
150 POURCHER, Op. cit., pp 25-30.
151 « (...) Le premier lui tira à environ 10
pas; elle tomba sur le coup, se releva sur-le-champ. Le second chasseur lui
tira à la même distance dès qu'il la vit relever, elle
retomba. (...) Elle se releva encore et rentra dans le bois (...). Elle
reçut dans le bois un autre coup de fusil qui ne l'abattit pas comme les
deux premiers. Elle ressortit du bois. Un chasseur lui tira encore à
environ cinquante pas; elle tomba de nouveau, se releva(...) »
Extrait tiré d'une lettre écrite par Lafont le 30 octobre
1764. BONET, « Chronodoc », Loc cit., p. 43.
152 Archives départementales de l'Hérault, cote
43.
153 Ibidem
154 « Marguerite Malige, âgée d'environ
dix-neuf ans, (...) est morte dévorée par une bête
féroce, ainsi que la justice de la baronnie nous l'a envoyé, le
vingt-deux octobre mille sept cent soixante quatre, et son corps le tronc de
son corps séparé de la tête qui n'a pas été
trouvée (...)» BONET, « Chronodoc », Loc
cit., p. 36.
155 Le onze octobre 1764, soit trois jours après la
chasse organisée le 8 octobre, on déplore une nouvelle victime.
Marie Solinhac est dévorée. On retrouvera la tête
séparée du corps dans le sud de l'Aubrac. Ce détail
macabre est précisé sur l'acte de décès.«
Marie Solinhac femme d'Henri Cayrel du lieu des Hermals laquelle
dévorée par la bête féroce au prés dit la
coste du Broulhet a été enterrée avec la teste du cadavre
le 12 octobre de l'année 1764 en foy de ce [signature illisible]. »
Document provenant d'un registre paroissial (peut-être Saint-Germain
du Teil), obtenu par l'intermédiaire de Mr Dumas au cours d'une
discussion liée à l'affaire de la Bête du Gévaudan (
04.07.15).
156 MORICEAU Jean-Marc, La Bête du
Gévaudan, Op. cit., p.27.
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CHAPITRE IV
La presse, un des véhicules du récit
surnaturel
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