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Les insuffisances de la constitution burkinabè du 02 juin 1991.

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par Guetwendé Gilles SAWADOGO
Université Privée de Ouagadougou - Licence ès Sciences Juridiques et Politiques 2014
  

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B. La pétition, un droit illusoire

Le constituant burkinabè donne un droit constitutionnel (1) au peuple d'initier une pétition. Le problème est que ce droit est illusoire du fait que la volonté populaire peut être bloquée (2).

1. La pétition, un droit constitutionnel

Les citoyens peuvent prendre eux-mêmes l'initiative de demander la révision de la constitution. La procédure s'ouvre alors par une pétition, comportant un nombre minimum de signatures prévu par la constitution, qui devrait aboutir à l'examen du texte par le Parlement et ensuite à l'adoption du projet de texte soit par voie parlementaire, soit par voie référendaire. Au Burkina Faso, c'est l'article 161 de la constitution qui prévoit que « l'initiative de la révision de la Constitution appartient (...) au peuple lorsqu'une fraction d'au moins trente (30 000) personnes ayant le droit de vote, introduit devant l'Assemblée nationale une pétition constituant une proposition rédigée et signée ».

Il ressort de cette disposition qu'il faut réunir au moins trente mille signatures valables pour mettre en oeuvre la procédure de révision de la constitution sur initiative populaire. Ce nombre dans le contexte burkinabè n'est pas difficile à obtenir : pour exemple, la pétition « touche pas à mon article 37 » initiée par le Professeur Augustin LOADA a réuni plus du double du nombre de signatures exigées par la Constitution. Du reste cette pétition, ainsi que bien d'autres, n'a pas abouti du fait des blocages par les autorités compétentes qui ne daignent pas entériner le processus.

2. La possibilité de blocus de la volonté populaire

La possibilité d'initier une pétition accordée au peuple manque son but du fait qu'obligation n'est pas faite au Parlement d'entériner la volonté du peuple exprimée par voie de pétition. En effet l'article 98 dispose que la pétition doit être déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale et souligne que« le droit d'amendement appartient aux députés et au Gouvernement quelle que soit l'origine du texte ». Il s'ensuit que la pétition, expression de la volonté populaire peut être bloquée aussi bien par le Parlement que par le gouvernement. Comment comprendre que des organes constitués puisse censurer la volonté du peuple alors que la souveraineté nationale appartient au peuple? En 1993, une pétition initiée par le Mouvement Burkinabè des Droits de l'Homme et des Peuples aux fins de la relecture du code de l'information. Cette pétition a été simplement écartée au profit d'un projet de loi gouvernemental. En 2010, la pétition « touche pas à mon article 37 » initiée par le Professeur LOADA a été déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale. Aucune suite n'a été donnée à ce projet. C'est bien dommage parce que ce droit constitutionnellement consacré aurait permis de faire face à la mauvaise volonté des gouvernants et des politiciens. Malheureusement, tout est bien agencé de sorte à pouvoir manipuler les règles, en l'occurrence celles constitutionnelles, à la guise des politiciens.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams