Comparaison de l'éfficacité de transfert d'argent par les sociétés de télécommunications par rapport aux agences de transfert de fonds au niveau national, cas de airtel money et western union( Télécharger le fichier original )par Elie Mutombo Tshinyama ULPGL/Goma - Graduat 2015 |
I.3. ASSURANCE, CREDIT ET EPARGNE MOBILESIl existe 123 services mobiles d'assurance, de crédit ou d'épargne actifs, parmi lesquels 27 ont été lancés en 2013, ce qui témoigne d'un intérêt solide à l'égard de l'utilisation de la téléphonie mobile pour renforcer l'inclusion financière. Le secteur de l'assurance mobile est en train de se développer avec l'aide d'intermédiaires Spécialisés et de modèles de rentabilité innovants qui accélèrent les lancements de produits (30 au cours des deux dernières années) Le modèle de rentabilité reste encore un défi, notamment parce que ces services nécessitent en général une éducation des clients plus importante que pour des produits d'argent mobile Comme les transferts P2P (Pair à Pair). Les fournisseurs mettent donc en place de nouvelles forces de Vente pour acquérir une clientèle dans le domaine de l'assurance, du crédit et de l'épargne Mobile, au lieu d'utiliser les agents de l'argent mobile déjà en place. I.3.1. L'argent mobile et ses liens avec l'assurance, le crédit et l'épargne mobiles15(*) Même si l'assurance mobile peut être rattachée à l'argent mobile, permettant un paiement pratique des primes et/ou des indemnités, les principaux services d'assurance mobile de notre échantillon n'utilisent pas les « rails » mis en place par l'argent mobile. Certains services d'assurance mobile sont capables d'offrir des produits d'assurance à tout détenteur d'un téléphone mobile, sans qu'ils n'aient besoin d'avoir un compte d'argent mobile. Les primes d'assurance peuvent ainsi être déduites d'un solde de crédit téléphonique, ou l'assurance peut être offerte gratuitement sous forme d'un avantage fidélité pour les clients. La portée potentielle de l'assurance mobile n'est donc pas limitée par la portée effective des services d'argent mobile. De leur côté, l'épargne et le crédit mobile s'appuient sur les infrastructures mises en place par les services d'argent mobile, et leur réussite dépend donc de celle de l'argent mobile. Par conséquent, les services rencontrant le plus de succès se trouvent dans les pays où l'argent mobile s'est généralisé avec des « sprinters » (Kenya, Zimbabwe et Pakistan).
1. L'opportunité de l'assurance mobile16(*) L'assurance est un contrat par lequel une compagnie ou l'État s'engage à fournir une garantie d'indemnisation dans des cas définis de perte, dommage, maladie ou décès, en contrepartie du versement d'une prime convenue. Pour une grande partie du monde, l'assurance est une évidence, mais l'assurance traditionnelle ne répond pas aux besoins des personnes à faibles revenus, que ce soit dans les pays en développement ou les pays développés. La raison en est en grande partie que le coût de la vente, de la souscription, de la collecte des versements de primes et de la gestion des sinistres ne diminue pas en proportion du montant assuré. Il existe donc une opportunité de profiter de la technologie mobile pour fournir de l'assurance de façon moins coûteuse. Cependant, les personnes à faibles revenus n'ont pas forcément une bonne connaissance de l'assurance, et les fournisseurs doivent faire de gros investissements d'éducation auprès des clients pour expliquer les caractéristiques et les avantages d'une police d'assurance. Il existe un proverbe bien connu dans le secteur de l'assurance qui dit : « L'assurance ne s'achète pas, elle se vend ». Ces efforts d'éducation des clients peuvent être coûteux et compliquent encore plus le modèle de rentabilité pour offrir de l'assurance aux personnes à faibles revenus. 2. L'univers de l'assurance mobile L'assurance mobile a connu un certain nombre de faux départs depuis une dizaine d'années. Sept services d'assurance mobile ayant été lancés ont fermé ou fusionné, montrant qu'il a fallu un certain temps pour parvenir à un modèle commercial et de partenariat qui tienne la route. Il est donc essentiel pour les services d'avoir une stratégie de sortie s'ils devaient ne plus offrir le service, afin de protéger la marque de l'ORM comme de la compagnie d'assurance offrant le service, car ils continueront d'opérer chacun de leur côté après la fin du service. Malgré ces faux départs, il existe encore un vif intérêt pour les potentialités de l'assurance mobile. L'outil de suivi des services « Tracker » de MMU révèle 84 services actifs, parmi lesquels 16 ont été lancés en 2013. En outre, 8 répondants déclarent qu'ils prévoient de lancer un service d'assurance mobile au cours des douze prochains mois. Les régions où l'assurance mobile est la plus populaire (en termes de nombre de polices souscrites) sont l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud. 3. L'offre produit de l'assurance mobile Plus des trois quarts (76 %) des services d'assurance mobile de notre échantillon offrent une assurance sur la vie, tandis que les 24 % restants proposent une couverture santé, une couverture accident ou une couverture agricole. L'assurance vie exige des processus de vente et de gestion des sinistres plus simples que d'autres produits d'assurance, ce qui facilite sa commercialisation via les appareils mobiles. Dans le souci de simplifier les produits autres que l'assurance sur la vie, certains fournisseurs d'assurance mobile innovent dans le domaine de l'utilisation des données pour le versement des indemnités d'assurance par le biais de l'argent mobile. Ainsi, Killimo Salama, un programme de micro-assurance destiné aux agriculteurs du Kenya, a mis au point un système dans le cadre duquel les indemnités sont versées sur la base des conditions météorologiques et des données collectées à partir des stations météo installées spécialement, ce qui prouve qu'un service automatisé de façon vérifiable au moyen de technologies peu coûteuses sera probablement rapidement adopté par le marché.
L'outil de suivi « Tracker » du programme Money for Mobile Unbanked (MMU) montre qu'il existe 17 services actifs de crédit mobile, dont 2 ont été lancés en 2013. En outre, huit participants à l'Étude Mondiale déclarent qu'ils prévoient de lancer un produit de crédit mobile au cours des douze prochains mois. Plusieurs services de crédit mobile peuvent être offerts sur la base d'un même service d'argent mobile, comme par exemple M-Shwari (service offert par Safaricom au Kenya) et Musoni sur la base de M-PESA, ce qui montre que ces services ne relèvent pas uniquement des fournisseurs de services d'argent mobile et qu'il existe une opportunité pour d'autres prestataires externes de prendre le train en marche. En termes de modèle commercial, les services couverts par notre étude ne se servent pas des agents de l'argent mobile, s'appuyant à la place sur un modèle d'acquisition des clients plus sophistiqué que celui de l'argent mobile. Ainsi, Musoni utilise des agences ne faisant pas d'opérations d'espèces pour accueillir les clients, les rencontrer et discuter de leur dossier. Cependant, tous les services concernés demandent que les utilisateurs disposent d'un compte d'argent mobile, car ces comptes servent pour tous les versements et remboursements de prêts. Des algorithmes s'appuyant sur les statistiques d'achat de crédit téléphonique et l'historique des appels en vue de fournir un score de crédit permettent aux prestataires de mesurer le pouvoir d'achat et la fiabilité de l'emprunteur et de réduire les coûts d'acquisition et le risque d'impayé, améliorant ainsi la capacité des institutions traditionnelles de micro-finance comme des fournisseurs de crédit mobile à offrir des services de crédit à un plus grand nombre de personnes.
Les services traditionnels d'argent mobile peuvent être utilisés comme produits d'épargne. En effet, certaines personnes feront des dépôts et conserveront de l'argent sur leur compte d'argent mobile jusqu'à ce qu'ils en aient besoin pour effectuer une transaction électronique ou retirer de l'argent liquide. Cette forme d'utilisation est relativement fréquente sur certains marchés. Le GCAP a par exemple analysé l'utilisation des services d'argent mobile en Afrique de l'Ouest, et a constaté que l'épargne était la forme d'utilisation la plus populaire.17(*) Il existe une demande des clients pour une solution mobile leur permettant de stocker et de conserver de l'argent de façon sûre et pratique. Mais les services d'argent mobile traditionnels n'offrent pas la meilleure des expériences aux utilisateurs en matière d'épargne, et un certain nombre d'entreprises ont décidé de mettre au point des solutions d'épargne mobile. Les clients des services d'épargne mobile ont la possibilité d'ouvrir des comptes d'épargne distincts de leurs comptes d'argent mobile qui présentent des caractéristiques supplémentaires mieux adaptées à l'épargne. Selon l'outil « Tracker » du programme MMU, 22 services d'épargne sont actifs, parmi lesquels 9 ont été lancés en 2013. En outre, sept participants à l'Étude Mondiale déclarent qu'ils prévoient de lancer un produit d'épargne mobile au cours des douze prochains mois. On ne constate aucune prédominance régionale : les services d'épargne mobile sont offerts dans toutes les parties du monde. Leur nombre reste toutefois inférieur à celui des services d'assurance mobile, qui ne sont pas tributaires des infrastructures de l'argent mobile. Les programmes d'épargne utilisant l'argent mobile ne versent pas tous des intérêts ; près de la moitié des fournisseurs de notre échantillon ne versent pas d'intérêt, y compris des banques. Certains clients de l'épargne mobile font le choix d'épargner, même sans gagner d'intérêt, ce qui démontre l'existence d'une demande de la part des clients, que ce soit pour se protéger contre le vol, ou pour économiser en vue d'achats importants. Sachant que la plupart des comptes bancaires dans les pays émergents s'avèrent à intérêt négatif, les frais bancaires excèdent tout gain potentiel d'intérêt pour les personnes à faibles revenus. Un compte ne versant pas d'intérêts, mais véritablement sans frais, constitue à cet égard un progrès par rapport à la situation actuelle. * 15Waverman L., Meschi, M., 2005, Impact de Télécoms sur Croissance économique dans Les Pays en voie de développement, * 16Jean-Louis Arcand, les approches réglementaires améliorant l'accès aux services financiers, éd. Dalloz, Paris, 2013. * 17 Simone di Castri, les comportements d'utilisation d'un service d'argent mobile en Afrique de l'Ouest, GCAP, mai 2013. |
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