Comparaison de l'éfficacité de transfert d'argent par les sociétés de télécommunications par rapport aux agences de transfert de fonds au niveau national, cas de airtel money et western union( Télécharger le fichier original )par Elie Mutombo Tshinyama ULPGL/Goma - Graduat 2015 |
I.2. L'ARGENT MOBILE8(*)L'argent mobile utilise le téléphone portable pour effectuer des transferts ou des paiements en faveur de personnes peu ou pas bancarisées. L'essor notoire qu'ont connu l'argent mobile et la révolution qui s'en est suivie dans l'industrie financière ont créé des nouvelles niches pour l'inclusion financière des exclus du système financier formel. De nos jours, plus de 120 opérateurs de téléphonie mobile dans le monde offrent au moins une plateforme de services financiers mobiles. Dans cette section, nous passons brièvement en revue les produits financiers qui ont La capacité d'inclure dans le système financier formel des individus (et des petites Entreprises) qui en sont exclus. Dans le domaine de l'argent mobile, le produit ayant eu le plus de succès au niveau mondial a probablement été celui des services financiers M-PESA au Kenya.9(*) De même, les gouvernements ont commencé à avoir recours à l'argent mobile pour le paiement des salaires et des pensions de retraite. Par exemple, en Afghanistan, les policiers et d'autres agents de l'état reçoivent leurs salaires à travers M-Paisa. Quant à la Tanzanie, elle autorise également le paiement des impôts par le biais de l'argent mobile. Ce moyen de paiement est également utilisé en Inde pour régler les aides sociales, et il a aussi été utilisé en Haïti pour les interventions d'urgence après le séisme de 2010.10(*) Quant aux Postes nationales des pays en développement, quelques-unes d'entre-elles sont déjà partenaires de services d'argent mobile offerts par d'autres opérateurs tel que la Poste du Kenya est partenaire d'Airtel Money, un concurrent principal de M-PESA dans ce pays. A notre connaissance, un certain nombre d'autres Postes ont déjà lancé des services d'argent mobile, à savoir les pays suivants: Bangladesh, Ethiopie, Gabon, Mali, Maroc, Namibie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Yémen. Parmi ces Postes, certaines d'entre elles ont lancé des services financiers qu'elles gèrent directement elles-mêmes, à savoir la Poste de Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Poste du Yémen et la Poste du Maroc. I.2.1.Le Point sur l'utilisation de l'argent mobile I.2.1.1. Les comptes d'argent mobile enregistrés11(*) En juin 2013, on comptait plus de 203 millions de comptes d'argent mobile enregistrés au niveau mondial. Dans la seule Afrique subsaharienne, on en comptait plus de 98 millions en juin 2013, soit plus de deux fois le nombre total d'utilisateurs de Facebook dans la région.12(*) L'Afrique de l'est représente une fraction particulièrement importante des comptes d'argent mobile au niveau mondial, avec 34% du total des comptes enregistrés. À l'heure actuelle, neuf marchés au moins possèdent plus de comptes d'argent mobile enregistrés que de comptes bancaires, contre quatre seulement l'année précédente: Le Cameroun, la RDC, le Gabon, le Kenya, Madagascar, la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. Dans ces marchés, le secteur de l'argent mobile a rendu les services financiers accessibles à plus de personnes que le secteur bancaire traditionnel ne l'avait jamais fait. Il est également très encourageant de voir que le nombre de ces marchés a plus que doublé en l'espace de seulement 12 mois. Tous ces marchés se situent en Afrique subsaharienne, une indication du pouvoir de transformation de l'argent mobile dans la région, au sein de laquelle la pénétration des services bancaires reste très faible. Sur sept de ces marchés, les autorités réglementaires autorisent les ORM à fournir des services d'argent mobile. Bien que les réglementations diffèrent d'un pays à l'autre, ces chiffres illustrent l'importance de la mise en place de règles du jeu ouvertes et équitables dans le cadre desquelles les banques comme les intervenants non bancaires ont la possibilité de contribuer au développement de l'écosystème et de renforcer l'inclusion financière. I.2.1.2. Les comptes d'argent mobile actifs Sur les 203 millions de comptes qui étaient enregistrés en juin 2013, 61 millions avaient enregistré au moins une opération au cours des 90 jours précédents. Il est également encourageant d'observer que de plus en plus de services atteignent une taille Critique. 13 services comptent déjà plus d'un million d'utilisateurs actifs, dont sept ont franchi ce cap entre juin 2012 et juin 2013. Toutefois, en dépit de cette croissance, l'activation des clients reste un défi pour un grand nombre de services. Au niveau global, seuls 29,9% des comptes enregistrés étaient actifs en juin 2013, et un tiers seulement des répondants avaient plus de 100 000 comptes actifs. Le parcours du client de la prise de connaissance de l'argent mobile à l'enregistrement/ouverture de compte jusqu'à un usage régulier est complexe. Même lorsque les clients connaissent le service, ils ne comprennent pas forcément l'intérêt de l'utiliser. L'utilisation de l'argent mobile représente un changement comportemental significatif dans des économies où la quasi-totalité des transactions de paiement s'effectue en espèces. I.2.2. Le Point sur l'accès à l'argent mobile Le nombre des agents de l'argent mobile a augmenté rapidement en 2013 (+ 71,5 %) pour atteindre 886 000 agents en juin 2013. Les agents restent le canal de distribution le plus courant de l'argent mobile, bien qu'un nombre croissant de services utilise également des distributeurs automatiques de billets (DAB). Sur de nombreux marchés, les agents sont en train de devenir la face du secteur financier à la place des banques : le nombre de points de vente de l'argent mobile dépasse le nombre d'agences bancaires dans plus de 80% des marchés couverts par notre étude. Toutefois, le niveau d'activité et la qualité du service des agents au niveau des points de vente restent un défi majeur pour le secteur. Le nombre des points de vente de l'argent mobile a continué de se développer rapidement en 2013, avec un taux de croissance annualisé de 71,5 %, pour atteindre 886 000 agents au mois de juin. Une des principales tendances observées est l'augmentation de la taille moyenne des réseaux d'agents. Cette année, la majorité des services comptent plus de 2 000 points de vente, contre moins de 50 % en 2012 et moins d'un tiers en 2011. En général, chaque fournisseur d'argent mobile recrute et gère son propre réseau d'agents, bien que sur certains marchés, on trouve des agents travaillant pour plusieurs services. On observe en 2013 une formalisation des modèles de réseaux partagés d'agents. Dans le cadre de ce modèle, une entreprise recrute un réseau d'agents pour la distribution de son service d'argent mobile, et le met également à la disposition d'autres sociétés pour la distribution de leurs propres services d'argent mobile. Des exemples de ce modèle existent déjà au Népal au Nigéria et en Zambie.13(*)Cette tendance émergente met en lumière une possibilité intéressante pour les opérateurs qui cherchent à réduire leurs coûts. Au niveau global, les agents restent le canal de distribution le plus commun pour l'argent mobile. En plus de ces agents, 22,7 % des répondants (en juin 2013) utilisent également des distributeurs automatiques de billets (DAB) en tant que points de dépôt ou retrait d'espèces, soit presque deux fois plus qu'en septembre 2012. Les DAB viennent en effet compléter de façon intéressante les réseaux d'agents traditionnels : ils sont disponibles 24h/24, 7j/7 et peuvent généralement contenir suffisamment de liquidités pour faire face aux besoins de retraits. Certains distributeurs permettent également de déposer de l'argent, bien que dans la plupart des cas, ils servent surtout aux retraits. Dans trois marchés : le Brésil, l'Indonésie et la Thaïlande plus de 40 000 DAB peuvent servir aux dépôts et retraits d'argent mobile. Cette approche est surtout populaire dans les régions de l'Asie de l'Est et du Pacifique, ainsi qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes. Au Brésil, en Indonésie et en Thaïlande, le nombre de distributeurs pour 100 000 adultes est respectivement de 118,6 ; 36,4 et 84,214(*).En juin 2013 1,5 % du nombre total des opérations de dépôt et retrait d'argent sur des comptes d'argent mobile étaient effectuées par l'intermédiaire d'un distributeur automatique. * 8K.Salmon, Mihasonirina A. et Kangi K. 2011, Rapport MIX, 2011 * 9Jake Kendall, Nataliya Mylenko et Alejandro Ponce, « Mesurer l'accès aux services financiers dans le monde », juin 2010, document de travail de recherches politiques no 5253, * 10Berthaûd et Davicó, transferts de fonds et services financiers sur mobile, éd Fauchet, Paris 2013, p.7. * 11Bouari et Senni S. thèse « analyse du comportement du consommateur dans le marché algérien du téléphone mobile » INPS, session 2006-2007. * 12Jonathan Labin de Facebook s'exprime sur la publicité, la téléphonie mobile et les efforts en direction de l'Afrique » * 13 www.Airtel.com, Rapport de Airtel money, 2012-2013. * 14Indicateurs 2013 issus de la base de données de l'étude sur l'accès aux services financiers du FMI, disponible sur http://fas.imf.org, du 23/01/2015 à 18h. |
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