1.4.2 Les formes des crises et conséquences
potentielles
Comme nous l'avons évoqué à la
précédente section, il y a différentes types de crises
identifiés dans la littérature relative à la gestion de
crise : crises financières, technologiques, sociales, psychologiques,
internationales, naturelles, systémique etc. (Lagadec, 1991). Certains
auteurs ont identifié trois formes de crises : les désastres
technologiques, les crises de déclin et les crises de
développement (Kovoor-Misra, Clair, et Bettenhausen 2011). La crise est
une combinaison d'attributs de trois facteurs critiques : la nature de la
crise, les personnes impliquées et les systèmes de gestion de
crise de l'organisation. Ces trois formes de crises peuvent survenir de
manière indépendante mais peuvent être aussi
inter-reliées, c'est-à-dire qu'une crise de déclin peut
être liée à une crise technologique (Kovoor-Misra et al.,
2011). La figure 2 ci-dessous présente la grille de repérage des
différents types de crises organisationnelles: un axe détermine
le caractère « interne » ou « externe » de la crise,
et l'autre axe la dimension « humaine » ou « technique »
(Mitroff, Pauchant et Schrivastava, 1988).
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Figure 2 : « Les différents types de crises
organisationnelles » (Mitroff et al., 1988).
Dans un contexte de crises, deux formes de mécanismes
de défense sont souvent identifiés comme conséquences
directes des crises : le déni ou la continuation et la contraction de
l'autorité (Ford, 1981) ou les deux. Le déni est la
réaction la plus répandue face à une crise qui repose sur
la supposition que le(s) problème(s) de l'organisation sont
transitoires, les gestionnaires tendent alors à sous estimer le besoin
d'entreprendre tout changement et continuent leurs activités (Ford,
1981). La contraction de l'autorité survient lorsque les gestionnaires,
étant confrontés au besoin nécessitant une réponse
rapide, peuvent réduire le nombre de personnes participant au processus
décisionnel (Ford, 1981). Pauchant et Mitroff (2001) ont
également identifié le déni, la projection et la grandeur
comme étant des mécanismes de défense qui peuvent
apparaître dans un contexte de crise. La projection consiste à
déplacer la responsabilité vers une source externe tandis que la
grandeur découle de la croyance que la taille rend invulnérable
(Pauchant et Mitroff, 2001).
Face à une crise, l'individu peut être
directement ou indirectement exposé aux conséquences des crises.
De manière générale, l'individu subit le choc initial de
la crise, le sentiment d'impuissance, l'urgence, l'incertitude, les enjeux, la
perte de l'univers de référence et de repères, la
culpabilité, le stress et l'angoisse etc. (Lagadec, 1991). C'est la
raison pour laquelle le facteur individuel est essentiel et ne peut être
sous-estimé dans une situation de crise, car cela réfère
à l'importance d'intégrer l'approche individuelle dans la gestion
de crise et le type de personnalités pour prévenir et
gérer les crises le moment venu (Lagadec, 1991; Pauchant et Mitroff,
2001).
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