VI.!. Les réalités sociales
En général, les programmes tournent autour de la
vie en société. Nous avons parlé du savoir-vivre, du
savoir-respecter, de l'entraide et l'apprentissage des moeurs et coutumes.
Pourtant, la vie au village et en famille betsimisaraka ne prouve que
très peu l'acquisition des attitudes et des comportements liés
à ces points. Dans la plupart des cas, ils ne sont observés que
pendant les tristes périodes - fahoriaña
(décès d'un membre) ou pendant les tsaboraha.
VI.!.!. L'absence d'échanges familiaux
Parfois, les parents d'aujourd'hui croient consacrer plus de
temps à leurs enfants alors qu'en réalité ils ne font que
des tâches strictement indispensables. « La plus grande partie
de ce temps est consacrée à les préparer pour aller
à l'école ou à un évènement précis,
à les conduire [...j à d'autres endroits où les enfants
veulent aller et où les parents se sont obligés de les emmener,
ou encore à essayer de leur faire faire des choses qu'ils sont
censés faire »62. Pendant la journée, les
enfants du
62 HART Sura, HODSON Victoria, Parents respectueux,
enfants respectueux : sept clés pour transformer les conflits en
coopération familiale. La Découverte, Paris, 2005. p. 56
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village se trouvent entre les mains d'instituteurs ou
institutrices, donc à l'école. Contrairement à la
société d'autrefois où l'école n'existait pas
encore et où l'enfant se socialise au sein de la famille, la
société actuelle est une société
évoluée et qui continue à s'évoluer.
Cette évolution de la société influe
également sur le rythme et le mode de son fonctionnement. Après
l'école, les enfants et les jeunes sont appelés à terminer
le reste des travaux domestiques et leur devoir du jour. Le koraña
amorom-pataña (échanges et conversation autour du
réchaud à bois) n'existe plus. Si auparavant, en attendant le
dîner, les membres de la famille se réunissent autour du
réchaud à bois pour faire du korambe ou d'écouter
l'angano, cette habitude ancienne cède actuellement sa place
à la radio. Le père de famille veut à écouter le
journal à la radio nationale, de 19 heures. En plus de la
pauvreté qui règne presque dans tout le territoire national, avec
l'arrivée des écoles, les parents d'aujourd'hui se voient
obligés de travailler un peu plus pour subvenir aux études de
leurs enfants. Ainsi, après une longue journée de travail, le
père de famille demande plus de temps de repos.
Alors, même si on apprend l'angano à
l'école, cet apprentissage devient un simple récit de la culture
traditionnelle. Les élèves n'ont même plus le temps pour le
mettre en pratique ou d'apprendre plus d'angano que donnent les
maîtres.
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