2.2.2. Diffusion du
Management dans le secteur public
L'introduction dans l'administration des principes de
management comme étant une nouvelle valeur pourra se heurter à
des obstacles dans la mesure où l'administration a été
bâtie sur des principes diamétralement opposés : son
but n'était pas le rendement, mais le service du public, et avant de
rechercher l'efficacité, elle était censée veiller
à la régularité de ses démarches.
De ce fait, la logique managériale pourrait être
considérée comme inapplicable dans l'administration, en tant que
contraire à sa finalité propre. Cela explique la critique
formulée actuellement à l'encontre du Président de la
république disant que la gestion des affaires publiques est
différente de celle appliquée dans les entreprises
privées.
Mais l'administration est condamnée à se
convertir au management. Cette conversion résulte de modification
profonde au sein même de l'institution administrative. D'abord, la
position de l'administration dans la société a changé.
L'administration n'est plus cantonnée dans des attributions
limitées. Son champ d'action s'est dilaté aux dimensions de la
société tout entière.
Devenue un véritable agent économique,
l'administration gère elle même une série
d'activités essentielles à la vie nationale. Or si elle
prétend agir sur le marché, elle en subit aussi les contraintes.
Les entreprises publiques sont bel et bien amenées à
intérioriser, du moins partiellement, la logique de la
compétitivité et de la rentabilité qui est celle du
secteur privé.
Par ailleurs, l'ampleur des tâches que l'administration
est appelée à assumer et la responsabilité qui lui est
confiée de veiller au développement d'ensemble de la
société impliquent la réorientation de ses
méthodes : dotée de ressources limitées,
l'administration est tenue de les employer à bon escient, en
définissant certains objectifs prioritaires, en se donnant une
stratégie cohérente d'intervention et en évitant toute
déperdition de moyens. L'impératif d'efficacité semble
dès lors peser sur l'administration avec plus de force encore que sur
les entreprises privées, dans la double mesure où elle est
garante du bien être collectif et comptable des ressources qui lui ont
été confiées pour y parvenir.
Ensuite le modèle administratif traditionnel s'est
révélé incapable de faire face aux nouvelles donnes. La
rigidité, le formalisme, la lenteur qui sont les signes distinctifs de
ce modèle, sont incomparables avec les fonctions désormais
assignées à l'administration, qui exige au contraire souplesse,
faculté d'adaptation, rapidité de réaction. Le mode de
fonctionnement bureaucratique est frappé d'obsolescence. Il constitue un
obstacle et frein à débloquer pour que l'administration puisse
jouer pleinement son rôle et sans pour autant entrer dans
l'illégalité, il faut admettre que l'obéissance
scrupuleuse à la loi ne suffit plus à doter l'action
administrative d'un bien-fondé incontestable
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