2.3. Management dans le secteur de la jeunesse
La crise économique et sociale qui touche les jeunes,
la remise en question de l'Etat providence et les réformes mises en
oeuvre justifient l'introduction d'une nouvelle façon de gérer
les Maisons de Jeunes.
Certes, les termes « manager » et
« management » peuvent parfois paraître quelque peu
étrangers au jargon spécifique des organisations de jeunesse.
Pourtant, la management n'est pas une pratique réservée aux
seules entreprises à but lucratif comme nous venons de montrer supra.
Beaucoup de facteurs justifient l'introduction du système
managérial au sein de structure qui se charge des actions en faveur des
jeunes.
2.3.1. Les
orientations des programmes en faveur de la jeunesse
Les changements qui se sont accélérés
après la chute des régimes communistes avec comme
répercussion l'abandon de l'idéologie socialiste à
Madagascar ont eu d`impacts majeurs sur le travail en matière de
jeunesse et en particulier les activités de la MJ.
Les idéologies globales voulant faire les jeunes de
« pépinières
révolutionnaires/révolutionnistes » ont perdu de leur
crédibilité et de leur importance tandis que l'économie de
marché, la globalisation gagnaient du terrain. Avec le
fameux« Samy mandeha, samy mitady » ou le chacun pour
soi prôné en haut lieu à la fin des années 80,
l'Etat se désintéresse progressivement de secteur non productif,
exception faite de la défense, l'éducation et la santé.
Les MJ se trouvent alors complètement
abandonnées à elle seules. Aucune allocation, sauf provenant de
quelques projets à court terme, n'a été faite. Les
dégâts causés par des cyclones attendent des dizaines
d'années voire vingtaine pour être réparés. Les MJ
se livrent à elle seules. En effet, le travail de jeunesse se trouvait
quelque peu en perte de vitesse. Des jeunes animateurs / coordonnateurs
formés à l'INJL Carion se trouvent encore jusqu'à ce jour
non recrutés. Quelques uns qui ont eu la chance d'être
casés, au lieu de s'occuper directement des jeunes, officient dans le
bureau ou travaillent dans des projets financés par les bailleurs de
fonds.
Depuis ces derniers temps, pourtant, une prise de conscience
généralisée en faveur de la jeunesse s'est
manifestée. Cela a commencé avec la prise en compte des jeunes
dans les conférences internationales pour ne citer que la CIPD en 1994
au Caire, l'émergence de programme de jeunesse de l'union
européenne, le Comité de la Jeunesse et des Sports de
l'Océan Indien et le développement de politiques nationales de
jeunesse.
Plusieurs initiatives ont été entreprises dont
la formation aux responsables. Le développement et la consolidation du
programme exigeaient de donner la place requise à la formation.
L'élan impulsé à la formation, a favorisé un
transfert de priorité allant de l'éducation politique/sociale
vers des compétences techniques, administratives et managérial.
Les travailleurs de jeunesse devraient à présent monter et
administrer des projets, puis en rendre compte. Les organisations de la
jeunesse « traditionnelles » se devraient à
présent de s'impliquer dans cette même mission.
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