V. 3. RECOMMANDATIONS
Nous arrivons à l'étape charnière de
notre étude. Nos recommandations vont prioritairement aux pouvoirs
publics, aux enseignants et responsables d'écoles et en fin aux parents
d'élèves.
V.3.1. Aux pouvoirs publics
Chaque système éducatif est le fruit de ce que
les pouvoirs publics auront décidé d'en faire. Ainsi au Cameroun,
l'éducation étant du domaine de la loi, seul l'Etat doit prendre
des mesures appropriées pour faire de celle-ci ce qu'il veut. L'Etat
ayant donc décidé de rendre l'enseignement primaire gratuit, il
doit prendre également des dispositions pour que celle-ci soit
effective. Parmi les mesures que nous suggérons aux pouvoirs publics
nous avons :
La révision dans toute sa globalité,
l'opération paquet minimum dans le sens de l'amélioration
qualitative et quantitative de son contenu. Compte tenu des retards et des
détournements issus de la chaîne de distribution du paquet
minimum, il serait souhaitable de responsabiliser les Directeurs d'Ecole en
leur affectant directement ces crédits qui se volatilisent souvent dans
les circuits de dépenses du fait des intermédiaires multiples.
Dans le même sens, les crédits de fonctionnement
appelés ici caisse d'avance doivent également être
directement affectés aux directeurs d'école.
La formation des enseignants à l'approche par
compétence et curriculaire devrait aboutir à la suppression des
redoublements en cours des sous cycles conformément à
l'arrêté du 21 février 2006 (voir annexe)
La mise à la disposition des élèves et
des enseignants des manuels scolaires et matériels didactiques devrait
permettre d'améliorer les apprentissages.
L'Etat devrait encourager la formation continue des
enseignants et des directeurs d'école à la gestion
pédagogique car, un enseignant qui cesse d'apprendre doit cesser
d'enseigner.
Pour encourager la scolarisation des filles, l'Etat devrait
recruter une forte proportion de femmes à la fonction enseignante pour
développer des politiques incitatives en la matière. Cette
stratégie peut très bien fonctionnée dans les
régions du Nord.
La valorisation de la condition et de l'application du statut
des enseignants dans son entièreté doit être un
impératif.
L'Etat devrait instaurer une prime d'éloignement et de
risque pour des enseignants affectés dans les zones assez
reculées et suffisamment enclavées. En même temps, il
faudrait décongestionner le trop plein d'enseignants en zone urbaine
pour les campagnes suivant un plan de promotion bien défini.
L'Etat doit mettre en valeur les dispositions de l'article 31
de l'arrêté du 19 septembre 2001 (voir annexe) qui stipule que
« L'évaluation des performances de
l'école se fait par rapport aux dispositifs fixés en ce qui
concerne notamment les taux de scolarisation, les taux de promotion, les
résultats aux examens, les taux de fréquentation scolaire, les
taux de réalisation des investissements prévus ».
Cette nouvelle évaluation axée sur l'obligation
des résultats peut favoriser les performances du système.
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