V. 2. 2. L'apport des parents dans
la gratuite de l'école
Des acteurs rencontrés, tous sont unanimes que l'apport
des parents à la gratuité et à la qualité de
l'école est nécessaire et même incontournable. On ne
saurait imaginer une réforme véritable du système
éducatif sans compter avec l'appui des parents d'élèves.
S'il est vrai que la gratuité de l'école visait entre autre la
réduction substantielle des charges financières des parents,
force est de constater aujourd'hui plus qu'avant, que les parents ont un
rôle déterminant à jouer dans l'accomplissement des
missions de l'école.
Parlant de la contribution financière des parents,
celle-ci disons le, est presque obligatoire à l'école primaire
publique. La gratuité prônée n'a pas eu d'effet
d'allègement des charges des parents. Au contraire, cette
gratuité crée des charges supplémentaires aux parents. Il
s'agit notamment de la construction des salles de classe et leur
équipement en tables bancs, de la prise en charge des maîtres dits
des parents, de l'achat des manuels et fournitures scolaires aux enfants.
Toutes ces charges étant supposées être supportées
par l'Etat dans le cadre de la charte de la gratuité. Malheureusement,
la gratuité de l'enseignement primaire signifie pour beaucoup,
même les acteurs les plus insoupçonnables, la suppression des
frais exigibles à l'école somme toute dérisoire au moment
de leur introduction
Par ailleurs, le rôle des parents à
l'école jusqu'ici a consisté aux différentes contributions
financières lorsque la nécessité se pose. Et pourtant, ils
devraient participer aussi à l'élaboration et au suivi des
projets d'école. Cette implication des parents devrait améliorer
la qualité des apprentissages tant il est aussi vrai que les
élèves qui reçoivent un meilleur encadrement familial
produisent des meilleurs résultats scolaires.
V.2.3. La contractualisation des
enseignants
Pour renforcer l'encadrement pédagogique et
améliorer la qualité de l'éducation, l'Etat camerounais a
entrepris une vaste opération de contractualisation des instituteurs
à l'éducation de base sur une période de cinq ans. Cette
opération devrait conduire à terme à un effectif global de
38000 dans les rangs des 13475 enseignants permanents (fonctionnaires) dans ce
secteur en 2006. Au bout de l'opération de contractualisation, le
Cameroun disposera de plus de 50 000 enseignants titulaires du CAPIEMP et
recrutés dans la fonction publique camerounaise.
Malgré ce chiffre important qui devrait en principe
permettre un ratio enseignant/élèves à 40 selon les
exigences de l'UNESCO, des disparités importantes existent encore quant
à la gestion et au mode d'affectation des enseignants à
l'enseignement primaire.
On constate toujours que les zones urbaines enregistrent une
très forte concentration d'effectifs d'enseignants au détriment
des zones rurales. L'opération de contractualisation avait mis un accent
sur le recrutement par poste de travail pour corriger le problème. A
cause d'un manque d'enseignants formés en qualité suffisante dans
certaines régions, les enseignants nouvellement contractualisés
se retrouvent parfois à des milieux ou des endroits où ils ne
supportent pas les conditions de vie ou manifestent simplement le désir
de rentrer travailler en ville du moins dans leur région d'origine. A
Yaoundé par exemple, une seule classe peut avoir 2 à 3
enseignants alors que dans les régions reculées un seul
enseignant s'occupe de toute l'école. Il va recourir au recrutement de
moniteurs qui parfois n'ont pas le niveau du CEP
Les régions du Nord et de l'Est sont
particulièrement victimes de cette situation où, à cause
de l'éloignement par rapport au Centre, ou l'enclavement, les
enseignants usent de tous les moyens pour solliciter à nouveau une
affectation dans le cadre soit du regroupement familial, soit pour raison de
santé. Bref, les enseignants quand ils ne veulent pas rester à un
poste qui ne leur plaît pas, usent de tous les moyens pour partir
ailleurs. Quand ils ne réussissent pas, on assiste aux absences
injustifiées voire l'abandon de poste.
Selon une étude du PASEC (2006), le nombre moyen de
jours d'absences par mois au Cameroun est de deux. Les raisons
évoquées sont le manque de motivation et de découragement
des enseignants. Certains enseignants sont prêts à choisir un
nouveau métier si l'occasion leur était donnée.
Au regard de ce qui précède, nous voulons
contribuer à notre manière à l'amélioration
qualitative du système éducatif camerounais en formulant quelques
recommandations et suggestions.
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