V.2. LES ELEMENTS DE LA GRATUITE
ET LEUR IMPACT SUR LA SCOLARISATION A L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Il n'est point de doute que la suppression des frais exigibles
à l'école primaire publique a entraîné une
augmentation importante des effectifs scolaires, tout en diversifiant le public
accédant à l'école. Cette réalité des faits
nous fait constater que les élèves issus de familles pauvres sont
plus nombreux à accéder à l'école publique à
cause de l'idée qu'ils se font (les parents) de la gratuité
prônée par les pouvoirs publics.
Cette gratuité dans sa version officielle suppose un
accès libre et surtout sans condition financière. Pour y arriver,
l'Etat a mis un point d'honneur sur le paquet minimum, la contribution des
parents, la formation et le recrutement des enseignants.
V.2.1. Le paquet
minimum
Essentiellement constitué de fournitures scolaires, du
matériel didactique et de médicaments de première
nécessité, le paquet minimum est financé chaque
année à près de deux milliards de francs CFA (CDMT, 2009).
Il convient de souligner pour le déplorer que ce matériel
didactique ne soit toujours pas disponible dans les écoles primaires
publiques à temps. La principale explication étant le mode
d'acquisition du paquet et la complexité des procédures
réputées lourdes dans la passation des marchés publics
(voir annexe circulaire relative à l'acheminement du paquet minimum).
En dehors des retards observés dans le processus
d'acheminement du paquet minimum, il faut préciser que, au regard du
contenu de celui-ci, on pourrait dire que le paquet minimum est très
minimum pour subvenir aux besoins des écoles.
Le défi à relever ici consiste à revoir
dans toute sa globalité, l'opération paquet minimum dans le sens
de l'amélioration qualitative et quantitative de son contenu. Des
manquements sont relevés chaque année quant à ce qui
concerne « le processus ainsi que l'allongement injustifié des
délais de livraison qui perturbent le fonctionnement des écoles
et ruinent les efforts du gouvernement en matière de gratuité de
l'éducation de base » (CMDT, 2009/2013)
En complément au paquet minimum, les crédits
budgétaires devraient permettre aux écoles de faire face aux
autres postes de dépenses, qui jadis, étaient supportés
par les contributions des frais exigibles.
Il serait donc souhaitable qu'on responsabilise les Directeurs
d'école en leur affectant directement ces crédits qui se
volatilisent souvent dans le circuit de dépenses du fait des
intermédiaires multiples. Il convient de mentionner que l'Etat, dans sa
politique de la gratuité supporte les dépenses de chaque
élève du primaire à hauteur de 3 050 francs CFA par
année scolaire.
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