V.1.4. Le taux de réussite
scolaire
Le taux de réussite apparaît comme la
conséquence immédiate de la qualité de l'éducation.
Autrement dit, la qualité d'un système éducatif se mesure
à partir du taux de réussite aux examens. Le taux de
réussite lui-même est également fonction d'un certain
nombre de paramètres. En rappel, le taux net de scolarisation (TNS) est
de 78,18 %, le taux brut d'admission est de 88,76, le taux d'achèvement
est de 75,28 % et le taux de redoublement est de 25%.
Comme on peut le constater, le taux de redoublement est encore
très élevé au Cameroun malgré les mesures prises
par le gouvernement de minimiser l'échec scolaire. Ainsi, le
redoublement fait l'objet de nombreuses réformes au Cameroun. Les
données de la recherche ne plaident pas en faveur de la pratique du
redoublement au niveau de la qualité des apprentissages qui a ses effets
sur la rétention des élèves.
Il apparaît que l'argent dépensé dans le
redoublement pourrait être investi ailleurs, notamment dans d'autres
politiques éducatives visant toujours à améliorer la
qualité et à scolariser le plus grand nombre d'enfants.
Au Cameroun, le redoublement est encore
considéré comme un moyen efficace pour la qualité de
l'éducation. Il n'est pas étonnant d'entendre certains
enseignants dire que la faiblesse de notre système éducatif tient
des mesures telle la promotion collective en vigueur depuis 2007 qui, pour
plusieurs, suppose le passage au niveau supérieur sans condition.
Dans le même sens, le redoublement apparaît pour
les enseignants et les parents comme un phénomène positif sur le
plan pédagogique dans ce sens qu'il permet au système
éducatif d'être plus sélectif et élitiste pour
réglementer l'accès au niveau supérieur.
Une étude du PASEC (2008) révèle
qua : « La perception du redoublement comme mesure efficace
où très efficace est largement répandue et partager par 70
% des enseignants au Cameroun ». Il ne s'agit donc pas de faire
réussir tous les élèves pour le simple plaisir, mais de
mettre en place un ensemble de pratiques pédagogiques qui sous-tendent
la réussite pour tous. L'ordre des choses a été
inversé au Cameroun. La décision sur les promotions collectives
(voir annexe) a été prise avant la formation des enseignants aux
méthodes pédagogiques adéquates à cette
pratique.
Il est donc question de mettre un accent au temps qui renferme
la couverture des programmes. Il nous semble que le temps
d'enseignement/apprentissage est à l'origine des différences
entre les élèves. Autrement dit, une école ou une classe
dont les enseignants et les élèves sont assidus sera probablement
plus performante qu'une autre où l'absentéisme des deux acteurs
est fréquent.
Au Cameroun, le temps des apprentissages à
l'école souffre des absences des enseignants qui peuvent être
justifiées par les jours ou des semaines de fête, des
journées ou semaines pédagogiques, l'éloignement du lieu
de service par rapport à la région d'origine de l'enseignant, les
périodes des récoltes qui ne permettent pas des rentrées
effectives, les déplacements pour les salaires et parfois les mouvements
de grève à répétition. A tout ceci, il faut ajouter
que la forte féminisation du corps enseignant dans les grandes villes
porte un lourd préjudice dans la couverture des programmes ne serait-ce
qu'à cause des congés de maternité des maîtresses
qui sont récurrents en milieu scolaire.
|