V. 1. 2. L'équipement des
élèves en manuels scolaires
Les statistiques obtenues à l'issue de nos
enquêtes montrent que très peu d'élèves
détiennent les manuels scolaires à l'enseignement primaire public
au Cameroun. Cette situation est fortement préjudiciable à la
qualité des apprentissages qui s'opèrent dans ce secteur.
Une étude réalisée par le PASEC entre
2003 et 2005 au Cameroun montre à suffisance cette baisse importante et
significative de la qualité des apprentissages. En effet, leurs
études ont porté sur l'évolution des acquisitions entre
1996 et 2005 en français et en mathématiques
considérés comme matière fondamentales à la
réussite scolaire
Les résultats indiquent qu'il y a eu baisse de niveau
dans ces matières. En 1996, le niveau en français se situe
à 56. En mathématiques, il est à 59. en 2005, le niveau en
français est tombé à 46 alors qu'en mathématiques
il chute à 56.
Les conclusions de l'étude explique le
phénomène par le fait qu'il y a eu augmentation des effectifs
à cause de l'accès à un plus grand nombre de fils de
pauvres à l'école. Cette situation a contribué à
dégrader la qualité de l'éducation où en moyenne,
un élève sur cinq détient un livre de français et
de mathématiques. Les travaux du PASEC montrent que de façon
générale, les livres de français et de
mathématiques ont un effet positif sur la progression des
apprentissages.
Dans notre contexte, le problème des manuels scolaires
se pose en termes de leur disponibilité, leur utilisation effective en
classe et leur contenu.
On peut toutefois noter que l'UNICEF offre des manuels
scolaires à certaines écoles primaires publiques. Cependant, on
peut regretter que ces manuels ne soient toujours pas utilisés à
cause des contrôles interminables qui les condamnent dans les cantines et
armoires des écoles.
V.1.3. La formation des
enseignants et leur équipement en matériels didactiques
Un autre indicateur de qualité des apprentissages se
trouve dans la formation même des enseignants. Au Cameroun, l'Etat a
opté pour le recrutement à la fonction publique des enseignants
titulaires du Diplôme des Ecoles Normales d'Instituteurs de
l'Enseignement Général. Cette mesure salutaire peut être
à priori considérée comme une garantie de la
qualité des apprentissages à l'enseignement primaire public. Le
constat fait dans ce secteur de l'éducation est que, les enseignants ne
sont toujours pas suffisamment outillés, surtout en ce qui concerne
l'équipement en matériel didactique et la formation aux
méthodes pédagogiques adaptées telles que l'approche par
compétence (APC), ou l'approche curriculaire pratiquée dans les
systèmes éducatifs modernes. Très peu d'enseignants
surtout en zone rurale manque de guides pédagogiques nécessaires
aux activités pédagogiques.
En somme, la formation des enseignants doit tenir compte de
certains paramètres parmi lesquels la formation initiale et selon les
règles éthiques et déontologiques de l'éducation,
(TSAFAK : 1998) qui se déclinent en gros à la conscience
professionnelle sous-tendue elle-même par la motivation des
enseignants.
Malgré la formation dont bénéficient les
instituteurs, le problème de la formation continue se pose avec
acuité. La rémunération reste également un
élément motivant surtout avec le statut particulier des corps de
l'éducation nationale (2000) qui attend toujours les textes
d'application en termes de valorisation des primes près de dix ans
après la publication dudit statut.
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