II.2.2. Les recherches actuelles
sur la qualité de l'enseignement
L'abondante littérature sur l'éducation et le
système éducatif a peu ou très peu abordé la
dimension qualitative de l'éducation. Dans son rapport de suivi de l'EPT
en 2005, l'UNESCO consacre tout un chapitre sur « comprendre ce
qu'est la qualité de l'éducation. » Il ressort de
ce rapport jusqu'en 2000, beaucoup d'études n'étaient pas faites
en matière de qualité de l'éducation. Certains
traités internationaux, en spécifiant la nécessité
de dispenser une éducation aux droits de l'homme, à la
santé, au sport ou aux questions de genre ont abordé la
qualité de l'éducation. Ils n'ont cependant, comme le souligne le
rapport de l'UNESCO (2005), « rien dit des performances qu'on
pouvait et devait attendre des systèmes éducatifs quant à
cet objectif. » Le constat est que en mettant l'accent sur
l'éducation universelle, les acteurs au développement se sont
focalisés sur les aspects quantitatifs de la politique
d'éducation. Et pourtant, comme l'indique le rapport de l'UNESCO,
« il semble très probable que la réalisation de la
participation universelle à l'éducation dépendra
fondamentalement de la qualité de
l'éducation. »
Il est donc urgent de mettre un accent sur la qualité,
ce d'autant plus que la qualité de ce que les élèves
apprennent peut avoir un impact crucial sur la durée de leur
scolarité et sur leur assiduité à l'école.
La déclaration de Jomtien En 1990 et surtout le cadre
d'action de Dakar en 2000 ont reconnu que la qualité de
l'éducation est un déterminant primordial de la
réalisation de l'éducation pour tous. Ainsi, le deuxième
des six objectifs énoncés à Dakar engage les pays à
assurer un enseignement primaire de qualité. Cette qualité doit
être améliorée sous tous ses aspects de façon
à obtenir pour tous de meilleurs résultats d'apprentissage
« notamment en ce qui concerne la lecture, l'éducation, le
calcul et les compétences indispensables dans la vie
courante. »
Le cadre d'action de Dakar a déclaré que
l'accès à une éducation de qualité était un
droit de chaque enfant. Sa définition élargie de la
qualité a énoncé les caractéristiques souhaitables
des apprenants à savoir des élèves sains et
motivés, des processus c'est-à-dire des Enseignants
compétents utilisant des pédagogies actives, des contenus aux
programmes adaptés et des systèmes politiques pratiquant la bonne
gouvernance et une allocation équitable des ressources.
Par ailleurs, le développement cognitif est
identifié comme un objectif majeur de tous les systèmes
éducatifs. Le degré de réussite des systèmes dans
la réalisation de cet objectif est un indicateur de leur qualité
d'une part, d'autre part, le développement créatif et affectif
des apprenants de soutenir les objectifs de paix, de citoyenneté et de
sécurité, de promouvoir l'égalité et de transmettre
les valeurs culturelles universelles et locales aux générations
futures.
En somme la nécessité d'une éducation de
qualité s'impose dans un système qui se veut efficace. On
pourrait dire que la qualité de l'éducation détermine le
choix de celle-ci. En d'autres termes, l'hypothèse centrale serait
donc : la décision des parents d'envoyer leurs enfants à
l'école dépend plus de l'opinion qu'ils se font de la
qualité des apprentissages que de la gratuité de
celle-ci.
En dehors de Platon et Jules ferry, il existe une
littérature aussi abondante que variée sur l'éducation.
Plusieurs auteurs ont mené des réflexions et des recherches en la
matière. Nous retenons et présentons ici les travaux des auteurs
qui semblent plus proches de notre étude.
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