Problématique de la gratuité de l'école: cas de la circonscription scolaire d'Akpro-Missérété au Bénin( Télécharger le fichier original )par Arnaud DANGBENON Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maà®trise option développement communautaire 2010 |
4.2.2.3 matériels didactiques et fonctionnement des écolesLe matériel didactique est peu suffisant. 64% des directeurs questionnés l'ont affirmé (tableau n°15). Or les effectifs ont sensiblement augmenté comme nous l'avons dit plus haut. Il s'en est suivi, dans la plupart des cas une augmentation significative des charges des écoles. Une investigation plus poussée nous a permis de comprendre que les écoles ayant des salles de classe en bon état n'ont pas eu un impact sur leurs charges ; ce sont plutôt celles qui ont des infrastructures défaillantes qui, obligés d'effectuer des travaux d'aménagement ont une augmentation de ces charges Le contraste qu'il faut soulever est que dans le même temps, tous les directeurs font cas d'une régression significative des subventions allouées par l'Etat. (confère tableau n° 25). Des investigations nous ont amené à découvrir que l'Etat a diminué ses subventions de 120000 fCFA pour tous les groupes scolaires de la commune au titre de cette année. En somme il y a insuffisance du matériel necesséire.
Les parents sont à 31,91% satisfaits, 48,93% peu satisfaits et 19,14% pas du tout satisfaits de la mesure. Les raisons évoquées par les quelques présidents d'association de parents d'élève au vu de cette insatisfaction sont que : · du fait des effectifs pléthoriques, engendrés par la mesure, les enfants sont laissés à eux même et le niveau aurait baissé. Aussi, la sanction corporelle qui aurait été interdite le favoriserait ; · l'école qui est gratuite au primaire ne l'est pas au secondaire ou le parent paie 19000f en une tranche plus un paquet de ciment. Si cela est ainsi, ils préfèrent payer au primaire pour en prendre l'habitude ; · l'école reviendrait plus chère car en même temps que les frais de scolarité ont été supprimés des frais supplémentaires ont été instaurés. Ceux-ci sont les photocopies, l'achat des cahiers d'activité, les carnets de correspondance, des souscriptions pour le payement des salaires des enseignants recrutés (1000f), frais pour l'organisation des fêtes scolaires, balais, bandeau, cours de renforcement, frais de dossiers, des taxes pour réparation des salles pour les élèves du CI, les frais d'établissement de carte d'identité scolaire. A cela il faut ajouter les dépenses liées à l'uniforme, au déplacement, tous des frais indirects 1 qui sont pris en compte dans les frais entrant dans le domaine du gratuit selon le droit international sur la gratuité ; · ils ne sont pas contents du fait que l'Etat les ait écartés de la construction des classes pour finalement construire des salles qui ne sont pas en matériaux définitifs. Ils veulent ainsi parler des salles construites par le génie militaire. Ils auraient préféré participer à la construction des salles de façon communautaire ou construire les classes31(*) et laisser l'Etat les équiper tout en étant exonérés de tous les frais liés à la scolarisation de leurs enfants. Cependant, ils encouragent cette décision en reconnaissant une plus grande fréquentation des écoles. Certains notent que la mesure leur a permis de réorienter ces frais vers d'autres fins en vu du meilleur épanouissement de leurs enfants. · la baisse de qualité emmène les parents à devoir acheter les manuels pour, à l'aide d'un tuteur (payé), rehausser le niveau de leurs enfants. D'autres préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles privées toujours en recherche de la qualité pour leurs enfants. Cela met un bémol aux objectifs visés par la prise de cette mesure. Par ailleurs les enseignants évoquent le manque de matériel adéquat pour une bonne exécution des PEV. * 31 Frais indirects 2 : ne sont pas pris en compte dans la gratuité |
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