Problématique de la gratuité de l'école: cas de la circonscription scolaire d'Akpro-Missérété au Bénin( Télécharger le fichier original )par Arnaud DANGBENON Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maà®trise option développement communautaire 2010 |
2.1.1.7 L'éducation de baseSelon le cadre d'action de Dakar (conférence de 2000), l'éducation de base englobe toutes les acquisitions des compétences essentielles de la prime enfance, aux jeunes et aux adultes. Tout de même le problème réside au niveau de ce qui est mis dans l'éducation de base. A ce titre, plusieurs types d'approches explicatives de son contenu sont observés par les experts de l'éducation et nous pouvons les regrouper en deux. D'abord, pendant que pour certains l'éducation de base se réduit à l'enseignement primaire, d'autres pensent que l'éducation de base va au-delà et englobe le premier cycle de l'enseignement secondaire. Si l'on s'accorde sur la formulation selon laquelle l'éducation de base est le minimum nécessaire à tout individu pour vivre en phase avec sa société (minimum de connaissances, de compétences et de valeurs), il apparaît clairement qu'elle dépend du niveau d'évolution des sociétés. Il y a des sociétés dans lesquelles savoir lire et écrire peut suffire. Il y en a d'autres où utiliser l'ordinateur est un minimum. On n'a donc pas le même niveau d'éducation de base selon que l'on se trouve dans une société ou dans une autre. Il revient par conséquent à chaque pays de définir l'éducation de base et le niveau minimum requis en fonction des exigences de sa société. Enfin, lorsqu'on parle d'éducation de base en termes d'éducation primaire ou d'alphabétisation, certains auteurs comme Psacharopoulos (2002), pensent à des invariants universels : savoir lire, écrire, compter, calculer, communiquer et résoudre des problèmes. Ils considèrent que c'est là l'éducation de base et rien d'autre. Cependant, savoir lire et écrire est une chose, mais lire quoi ? et en vue de quoi ? en est une autre. Donc définir les contenus d'éducation et de formation portés par ces instruments apparaît être capital pour atteindre les objectifs d'universalisation de l'éducation de base pour tous. C'est en cela que le terme « qualité de l'éducation » alimente les débats dans les milieux de l'éducation. 2.1.1.8 Education pour tous (EPT)La vision mondiale de l'EPT a débuté avec la conférence mondiale sur l'EPT à Jomtien (Thaïlande) en mars 1990. Cette conférence, parrainée par le PNUD, l'UNESCO, l'UNICEF et la banque mondiale, fit appel en faveur d'une éducation universelle de qualité et mit un accent particulier sur les citoyens les plus pauvres du monde. L'objectif visé est de donner un nouvel élan à l'engagement du monde envers l'éducation de ses citoyens. Cette conférence a permis d'élargir deux notions : 1. une éducation de base de qualité ; 2. la fourniture de services adaptés aux besoins des plus pauvres. Depuis lors, l'éducation est devenue un tremplin qui permet de lutter contre la pauvreté, de donner aux femmes le moyen de se prendre en charge, de promouvoir les droits de l'homme et la démocratie, de protéger l'environnement et de maîtriser la croissance démographique. La réalisation de l'objectif de l'EPT va au-delà de l'effort de scolarisation universelle. Dans le contexte de chaque pays, la recherche de la cohésion sociale, la lutte contre les inégalités, le respect de la diversité culturelle et l'accès à une société du savoir, que peuvent faciliter les technologies de l'information et de la communication « TIC » seront réalisées grâce à des politiques focalisées sur l'amélioration de la qualité de l'éducation17(*). Ainsi, les objectifs suivants ont été fixés : 1. étendre les activités de soins et d'éveil de la petite enfance, particulièrement en faveur des enfants pauvres ; 2. étendre les services de l'éducation fondamentale et de formation à d'autres compétences essentielles destinées aux adolescents et aux adultes ; 3. fournir aux individus et aux familles, grâce aux concours de tous les canaux d'éducation, des moyens supplémentaires d'acquisition des connaissances, compétences et valeurs nécessaires à une vie meilleure et un développement durable ; 4. universaliser l'enseignement primaire en l'an 2000 ; 5. améliorer les résultats de l'apprentissage avec des objectifs précis tel qu'un pourcentage convenu d'une classe d'âge déterminée atteignant ou dépassant un certain niveau d'acquisition jugé nécessaire ; 6. réduire en l'an 2000 le taux d'analphabétisme des adultes à la moitié de son niveau de 1990, en mettant l'accent sur l'alphabétisation des femmes. La conférence de Jomtien a reconnu que la priorité demeure la fréquentation des enfants à l'école bien que cela ne soit qu'une première étape vers l'objectif de l'EPT. Une fois sur le banc de l'école, les enfants ont besoin d'un enseignement de qualité. En faisant de l'éducation de base pour tous leurs objectifs, les participants de la conférence ont fait valoir que les reformes devraient concentrer leurs efforts sur les acquis réels de l'apprentissage et sur les résultats plutôt que sur la scolarisation exclusivement. Jomtien a aussi permis de replacer l'éducation parmi les priorités du développement international. Les principaux sommets ou conférences des Nations Unis qui se sont tenus depuis Jomtien ont reconnu que l'éducation, particulièrement celle des filles et des femmes, englobe et relie tous ses domaines d'activité, et qu'elle est le pivot du progrès dans chacun d' entre eux. Dix ans après la conférence de Jomtien, la communauté internationale s'est de nouveau retrouvée à l'occasion du forum mondial sur l'éducation à Dakar18(*) pour examiner les résultats de la décennie, à l'occasion de l'évaluation plus exhaustive jamais menée sur l'éducation de base à l'échelle mondiale. Cette évaluation a permis de repérer les points faibles qui existaient et qui existent encore dans nombre de pays et qui constituent un obstacle à la réalisation de l'objectif d'éducation universelle. Elle a permis de fixer un calendrier pour la réalisation des objectifs spécifiques à l'an 2015 : - réaliser l'enseignement universel d'ici 2015 ; - éliminer les disparités entre les sexes dans l'ensemble primaire et secondaire d'ici 2015 et instaurer l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 ; - améliorer de 50% le niveau d'alphabétisation d'ici 2015. Malgré le fait que le forum de Dakar ait déterminé ce calendrier, force est de constater que, nombre de pays ne réaliseront pas les objectifs de l'éducation pour tous. C'est ainsi qu'un rôle clé est accordé au partenariat dans la longue marche en faveur de l'éducation pour tous. L'éducation pour tous ne se fera pas sans la collaboration de tous les partenaires à tous les niveaux. Au niveau national, bien sûr, la force agissante appuyant l'éducation pour tous doit être le gouvernement en collaboration avec la société civile et les secteurs privés et avec le soutien des différents partenaires internationaux. L'EPT a été réaffirmée dans la définition des objectifs du millénaire pour le développement et en constitue le deuxième. * 17 UNESCO, conférence internationale de l'éducation, 46esession, génève, septembre 2001, p15 * 18 Forum mondial sur l'éducation, situation et tendances 2000, EPT : évaluation des acquis scolaires 26 au 28 avril 2000, Dakar |
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