RESUME
La vitamine A est une substance liposoluble qui est
emmagasinée dans les organes du corps et principalement dans le foie.
Elle est un des micro nutriments indispensables pour les
mammifères qui ne peuvent la synthétiser. La carence en cette
vitamine affecte la croissance, la vision et la résistance aux
infections. Dans les pays en voie de développement, la C.V.A. ne se
présente pas comme un problème isolé, mais elle
s'accompagne presque toujours d'une M.P.E.
En R.D.C l'enquête sur la prévalence de la
carence en vitamine A, menée en 1998 auprès des enfants de 6
à 36 mois, a établi que 61.1% des enfants examinés ont un
taux de rétinolémie inférieure à 0.7 umol/l. Ce
taux de prévalence, supérieur au seuil de
sévérité fixe à 20%, dénote une situation
grave et place la R.D.C parmi les pays les plus affectés par la carence
en vitamine A en Afrique .
Quelques études antérieures ont montré
que la CVA constitue un problème de santé publique dans tout le
pays, y compris la ville de Kinshasa, et que la commune de Selembao se place
parmi les communes les plus touchées par la Malnutrition
protéino-energétique et logiquement par la CVA.
C'est ainsi que nous nous proposons d'évaluer, par la
méthode HKI, la CVA dans la commune de Selembao, qui regorge 12,2% des
cas de malnutrition aiguë globale.
L'objectif poursuivi est de vérifier si la C.V.A.,
à l'heure actuelle, reste toujours un problème de santé
publique dans cette commune et de là à Kinshasa.
Nous avons mené une enquête transversale par
sondage en grappe à 4 degrés chez les enfants âgés
de 12 à 71 mois, selon un échantillon de 15 grappes de 50 enfants
de la population locale vivant dans la commune de Selembao.
La méthode HKI se propose d'évaluer la CVA ainsi
que son ampleur en tant que problème de santé publique dans une
communauté en se basant sur la fréquence de consommation
hebdomadaire des aliments riches en Vitamine A. La CVA dans une
communauté est établie lorsque l'une ou l'ensemble de ces deux
conditions sont réunies :
1°. La fréquence moyenne de consommation des
sources animales riches en Vitamine A 4 jours
2°. Fréquence moyenne de consommation des sources
pondérées (c'est-à-dire ensemble des sources animale et
végétale riches en Vitamine A) 6 jours.
Si au moins les 70% des quartiers enquêtés ont un
problème de CVA, la déficience est un problème de
santé publique dans l'entièreté de la
communauté.
Les résultats obtenus dans la commune de Selembao
montrent qu'en considérant les moyennes de fréquence de
consommation de source animale riche en Vitamine A, 3 quartiers sur 15, soit
20% des quartiers enquêtés ont une fréquence de
consommation inférieure à 4 jours. Il s'agit des quartiers :
Lubudi, Nkombe et Nkulu.
En considérant les moyennes des fréquences de
source pondérée riches en Vitamine A, 4 quartiers sur 15, soit
27% des quartiers enquêtés ont une fréquence de
consommation inférieure à 6 jours. Il s'agit des quartiers :
Lubudi, , Nkombe, Nkulu et Madiata
L'analyse de nos résultats sur la consommation des
aliments riches en Vitamine A démontre que seuls trois aliments sur 15,
à savoir : l'huile de palme, les légumes à feuilles vert
foncé et le poisson sont les plus consommés à raison
respectivement de 97,5%, 91,2% et 80,5%. Le niveau d'instruction et la
profession de la mère influencent la consommation de certains aliments
riches en Vitamine A tels que : la papaye, l'épinard; le beurre, l'oeuf
et l'aliment de sevrage.
Par ailleurs, l'interprétation de ces résultats
selon la méthode HKI nous amène à conclure que la CVA ne
constitue pas un problème de santé publique dans la commune de
Selembao.
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