INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
En nutrition humaine, on distingue les macro nutriments et les
micro nutriments. Les macro nutriments sont composés de glucides de
graisses et de protides, assurent la couverture des besoins en énergie
pour la croissance, le métabolisme et l'activité physique. Les
micro nutriments comprennent les vitamines et les sels minéraux et sont
indispensables pour la production des enzymes, hormones et autres substances
nécessaires à la régulation des processus biologiques qui
conditionnent la croissance, l'activité, le développement et le
fonctionnement adéquat des systèmes immunitaires et
reproductifs.
La vitamine A est un des micro nutriments indispensable pour
les mammifères qui ne peuvent la synthétiser. La carence en cette
vitamine affecte la croissance, la vision et la résistance aux
infections ; elle constitue un important facteur de la mortalité
infanto-juvenile (1)
La carence en vitamine A compte au nombre des troubles
nutritionnels les plus répandus et les plus sérieux qui frappent
l'humanité (2). L'UNICEF estime que plus de 100 millions d'enfants dans
le monde souffrent de la CVA, déficience qui affaiblit le système
immunitaire de l'enfant (3).
En R.D.C l'enquête sur la prévalence de la
carence en vitamine A, menée en 1998 par le Ministère de la
santé auprès des enfants de 6 à 36 mois, a établi
que 61.1% des enfants examinés ont un taux de rétinolémie
inférieure à 0.7 umol/l. Ce taux de prévalence,
supérieur au seuil de sévérité fixé à
20%, dénote une situation grave et place la R.D.C parmi les pays les
plus affectés par la carence en vitamine A en Afrique .
Pour Kinshasa, les données de cette même
enquête pour les zones de santé de Kimbaseke, Kisenso et Mont-Amba
ont révélé que 50% des enfants de 6 à 36 mois sont
carencés en Vitamine A.
Par ailleurs, une enquête de consommation
réalisée en 1995 par la CEPLANUT dans la zone de santé de
Walungu, Province du Sud-Kivu, en utilisant la méthode HKI, avait
établi que l'alimentation de la population de cette zone était
très pauvre en vitamine A (4).
L'on sait depuis longtemps que la carence en vitamine A ne se
présente pas comme problème isolé, mais qu'elle
s'accompagne presque toujours d'une malnutrition
protéino-énergétique et d'infections (2)
A Kinshasa, l'enquête nutritionnelle menée
à l'aube de 2001 par l'ACF et CEPLANUT dans quelques communes de
Kinshasa, révèle une malnutrition aiguë globale de 12.2%
dans les communes de Kimbaseke et de Selembao (5). Ce taux de malnutrition est
extrêmement élevé et montre une urgence nutritionnelle si
on se réfère au seuil fixé par l'OMS (5% de malnutrition
aiguë globale).
Les études antérieures ci haut citées ont
montré que la CVA constitue un problème de santé publique
dans tout le pays, y compris la ville de Kinshasa, et que la commune de
Selembao se place parmi les communes les plus touchées par la
Malnutrition protéino-energétique et par analogie, nous pensons
qu'elle l'est aussi pour la CVA.
C'est ainsi que nous nous proposons d'évaluer la CVA
dans cette commune en utilisant la méthode HKI, une méthode
basée sur la fréquence de consommation des aliments riches en
Vitamine A.
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